Volées à la naissance, les jumelles Amy et Anno se sont retrouvées grâce à TikTok
L’histoire est invraisemblable, digne d’un film, pourtant elle s’est vraiment produite. Volées à la naissance à cause du trafic d’enfants qui gangrenait alors la Géorgie, Amy et Anno, deux jumelles de 22 ans, se sont retrouvées près de vingt ans plus tard, et viennent de rencontrer leur mère biologique.
Amy et Anno sont jumelles. Après l’accouchement, leur mère est tombée dans le coma. C’est à ce moment-là que les deux bébés ont disparu, volés dans l’hôpital géorgien où elles étaient nées. Elles ont ensuite été vendues à deux familles différentes.
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Un cas qui n’est malheureusement pas rare, en Géorgie, où, durant plusieurs décennies, des milliers de nouveaux-nés ont été séparés de leurs parents dans des hôpitaux, puis revendus. Parmi les acteur·rice·s de ces importants trafics d’enfants, des médecins et des responsables de maternité.
Vue à la télévision puis sur TikTok
À douze ans, alors qu’elle regardait l’émission “Georgia’s Got Talent” à la télévision, Amy a remarqué une fillette en train de danser. Elle lui ressemblait comme deux gouttes d’eau.
L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais c’était sans compter une vidéo postée sur TikTok, en novembre 2021, par Amy. Plusieurs partages plus tard, la vidéo est arrivée jusqu’à Anno, qui s’est empressée de remonter jusqu’à son auteure. En vain, dans un premier temps. Jusqu’à ce qu’elle partage la vidéo sur un groupe WhatsApp de son université. Une personne connaissant Amy, aurait alors mis les deux sœurs en contact sur Facebook. Pour Amy, il était évident que la fillette qu’elle avait aperçue à la télévision sept ans plus tôt était Anno.
Une révélation douloureuse
Au fil de leurs discussions, les deux jeunes femmes se sont rendu compte qu’elles avaient beaucoup de points communs, notamment la maternité dans laquelle elles étaient nées, à Kirtskhi, dans l’ouest de la Géorgie. En revanche, comme le souligne la BBC, leurs dates de naissance ne correspondaient pas, rendant impossible la thèse des jumelles. Un élément laissait néanmoins encore planer le doute. Toutes deux sont atteintes de dysplasie osseuse, une maladie bénigne rare qui se caractérise par des os remplacés par du tissu fibro-osseux entraînant des lésions osseuses déformantes.
Après une première rencontre, Amy et Anno ont confronté leur famille respective, qui ont chacune avoué que les deux jeunes femmes avaient été adoptées à la naissance. Les questions qu’elles se posaient se sont alors transformées en colère, puis les jumelles géorgiennes ont voulu connaître leur passé.
Les mères d’Amy et Anno, qui ne pouvaient pas avoir d’enfants, ont acheté leurs filles à des médecins, lesquels ont prétendu qu’elles étaient des bébés non désirés. Elles n’avaient alors pas conscience que la démarche était illégale, et se sentaient en confiance.
Puis les retrouvailles
Suite à cette bouleversante découverte, les deux sœurs, qui venaient tout juste de se retrouver, ont voulu retrouver la trace de leur mère biologique. Bien qu’Anno montrait des réticences, puisqu’elles ne savaient pas si elles avaient été enlevées à leur mère, ou si celle-ci les avait vendues pour se faire de l’argent.
Amy a partagé leur histoire sur une page Facebook regroupant des personnes qui, comment elles, auraient été adoptées illégalement en Géorgie. Et cela a porté ses fruits, puisqu’une jeune femme les a contactées pour leur raconter l’histoire de sa mère, dont les jumelles lui ont été enlevées, à la maternité de l’hôpital de Kirtskhi, en 2002. Selon elle, les médecins auraient dit à sa mère que les bébés étaient morts.
Des tests ADN ont confirmé ce que les trois jeunes femmes pensaient. Elles sont bien sœurs, et les filles d’une même mère, Aza, qui vit aujourd’hui en Allemagne. Malgré les réticences d’Anno, qui ne peut pas s’empêcher de penser que sa mère les a vendues, avec Amy, elles ont voyagé à sa rencontre. Si elles ne sont pas proches, notent nos confrères britanniques, qui ont assisté aux retrouvailles, Amy, Anno et Aza sont toujours en contact.
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