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TÉMOIGNAGE: sans diplôme, Stéphie occupe aujourd’hui un poste à responsabilités à Paris et est plus heureuse que jamais

Sarah Moran Garcia
Sarah Moran Garcia Journaliste web

Stéphie n’a jamais été faite pour l’école, qu’elle a quittée en quatrième secondaire. Sans diplôme, la jeune femme a tout de même réussi à se hisser à des postes à responsabilités. Aujourd’hui, elle travaille à Paris et est plus épanouie que jamais. Elle nous raconte son parcours.

La vie est faite d’imprévus, de surprises. Même si l’on voit loin, que l’on imagine notre avenir tout tracé, il se peut que le chemin que nous avions emprunté finisse par bifurquer de manière inattendue. Parfois pour le pire, mais aussi, heureusement, pour le meilleur. C’est le cas de ces personnes que nous avons rencontrées. Nous vous avons déjà raconté les histoires de Jennifer, une jeune femme qui a réussi à combattre les préjugés du métier et s’épanouit désormais dans l’informatique, de Maya, qui, malgré l’absence de diplôme, est aujourd’hui à la tête de sa propre entreprise, et de Anne Sophie, qui, contre toutes attentes, tient à présent une boutique de jouets et de cadeaux très populaire dans son village.

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Les premières opportunités…

Cette fois-ci, c’est l’histoire de Stéphie que nous allons raconter. Comme Maya, la jeune femme n’a pas son CESS. Après être passée dans l’enseignement technique et social en deuxième année du secondaire, elle a redoublé en quatrième.

Je n’ai jamais été très portée sur les études. Je ne voulais plus aller à l’école, mais j’ai dû trouver un compromis pour faire plaisir à ma mère.

, commente-t-elle. “Elle était d’accord que j’entreprenne une formation d’esthéticienne. Elle a duré deux ans.”

À 18 ans, Stéphie a commencé par travailler dans un magasin de chaussures. Au bout d’un an, une cliente, qui n’était autre que la gérante d’une parfumerie bien connue en Belgique, lui a proposé de postuler pour un CDI à temps plein. “Nous avions un chouette feeling, et ce poste se rapprochait un peu de ma formation dans l’esthétique. J’ai donc quitté un contrat à durée indéterminée pour un autre. Au bout de deux ans, j’ai été promue au poste d’assistante manager, mais quatre ans et demi plus tard, en raison de conflits avec la direction, j’ai décidé de quitter l’entreprise”, se remémore la jeune femme.

… puis les postes à responsabilités

Cette première expérience dans la vente de cosmétiques lui a ouvert de nouvelles portes, et notamment une opportunité auprès de “The Body Shop”. Évidemment, elle a sauté sur l’occasion, même si elle avoue que le poste était moins prestigieux que celui qu’elle venait tout juste de quitter. À 24 ans, on lui a proposé de devenir manager de sa propre boutique. Celle-ci était en déficit, et sa mission était de la redresser. “Je ne savais pas si j’allais m’en sortir, mais je l’ai fait. Je me suis véritablement révélée dans ce job”, affirme Stéphie. “Au bout de quatre ans, je suis devenue responsable régionale de la marque et j’ai dirigé dix boutiques. Deux ans et demi plus tard, j’ai quitté l’entreprise, car elle est devenue française et je ne me retrouvais plus dans les méthodes de travail.”

Stéphie (à droite) entourée de l’équipe de “Oh My Cream!”, où elle a d’abord travaillé en arrivant à Paris. © Tous droits réservés

La jeune femme, pleine d’ambitions et de rêves, a ensuite enchaîné les postes, toujours dans le milieu de la cosmétique, jusqu’à devenir déléguée commerciale, en Wallonie, pour une marque flamande. Un travail qui nécessite normalement un diplôme, souligne Stéphie. “J’ai eu la chance que des personnes ont eu plus confiance en moi qu’en mon CV ou en mon diplôme… ou plutôt en mon absence diplôme.”

De Belgique à Paris

La jeune femme a ensuite occupé un dernier poste pour une autre marque en Belgique, avant de s’installer à Paris, où elle a rencontré son compagnon. “Il y a beaucoup plus d’opportunités là-bas. Il ne m’a fallu que six ou huit mois pour trouver un job pour une entreprise multimarques de produits de clean beauty“, indique Stéphie. “J’y ai travaillé pendant deux an avant que l’on me contacte, en juin dernier, pour occuper un poste de responsable pour un fabricant de bougies.”

Si, de base, elle aime la fidélité et garder un emploi fixe, la jeune femme aime aussi les opportunités et aider une marque ou une boutique à se relever. C’est ce qu’elle a fait en Belgique, et ce qu’elle fait désormais en France. Stéphie n’oublie pas d’où elle vient et est heureuse d’avoir pu toucher un peu à tout, d’avoir appris, sur le tas, des techniques qui sont normalement enseignées dans le supérieur.

Je n’ai jamais dû me justifier, on a rarement remis en question mes compétences. Mon absence de diplôme ne se lit pas sur mon front

, tient-elle à souligner. “Et je n’ai aucun regret d’avoir quitté la Belgique pour Paris.”

Un travail acharné

Eu regard de son parcours, elle est fière de son CV, et se plaît dans son travail. Selon elle, ses interlocuteurs sont souvent surpris d’apprendre qu’elle n’a même pas fini ses études secondaires, alors qu’elle occupe aujourd’hui un poste à responsabilités.

“Mon parcours a été semé d’embûches, j’ai fait des erreurs, mais j’ai été soutenue. Mon parcours et ma réussite, je les dois à mon travail acharné. Je n’ai jamais compté mes heures”, indique Stéphie. “J’ai dû faire des choix. Je sais que ce genre de vie ne conviendrait pas à tout le monde, mais moi, elle me satisfait pleinement.”

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