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4 femmes nous livrent leurs conseils pour une première fois... avec une femme

Manon de Meersman


Recherche d’identité, fantasme, questionnement... Une première fois avec une femme lorsqu’on est soi-même une femme se présente comme un moment mêlant stress, excitation, émoi et curiosité. Parce qu’il s’agit d’un moment important, quatre femme ont accepté de nous parler de leur première relation sexuelle avec une autre femme, nous livrant au passage de précieux conseils en la matière.


La première fois n’a rien d’anodin. Elle nous ouvre à la sexualité et nous fait goûter au plaisir de la chair et de l’intimité entre plusieurs personnes. Qu’elle soit bouleversante, renversante, ennuyeuse ou intrigante, cette première fois ne se passe pas de la même manière pour tout le monde, mais présente tout de même un point commun: elle marque l’esprit de tout un chacun. Louisianne, Malia, Amira et Justine* ont accepté de nous parler de leur première fois avec une femme, de ce que ça leur a apporté et de leurs parcours respectifs. Au travers de ces témoignages, elles nous donnent également quelques conseils pour que cette première fois se passe au mieux et ce, que l’on soit lesbienne, hétéro curieuse, bisexuelle ou peu importe; au fond, pourquoi toujours vouloir mettre des étiquettes, hein?

La première fois de Louisianne


Louisianne s’est rendu compte de son homosexualité assez jeune. “Je devais avoir 14 ans quand j’ai commencé à me poser de véritables questions sur mon orientation sexuelle. C’est super cliché, mais je faisais du foot à l’époque et une fille de l’équipe m’avait tapé dans l’oeil, explique-t-elle. Je pensais sans cesse à elle. Mais à cet âge-là, mes amies n’avaient d’yeux que pour des garçons, alors je n’ai osé en parler à personne et j’ai enfoui mes sentiments au fond de moi. Jusqu’au jour où, lorsque j’ai eu 16 ans, j’ai décidé d’en parler autour de moi. J’ai eu la chance d’avoir un entourage ouvert et à l’écoute. Une nouvelle fois, il y avait une fille à laquelle je n’arrêtais pas de penser. J’étais en cours avec elle et on s’était déjà adressées la parole quelques fois, mais rien de fou. Quand j’y repense, je me dis que j’en étais vraiment bleue. C’est sûrement ce qui a poussé mes potes à me dire d’aller vers elle et de lui proposer d’aller boire un verre. J’ai pris mon courage à deux mains et après les cours, je lui ai demandé si ça lui disait qu’on sorte ensemble quelque part un soir. J’étais super calme, mais au fond de moi, j’étais en panique. Heureusement pour moi, elle a accepté avec un sourire jusqu’aux oreilles”.



Louisianne a alors été boire un verre avec cette fille qui lui plaisait un vendredi soir. Elles ont passé la soirée à discuter de tout et de rien. Après quelques bières, les langues se sont alors déliées et le sujet de l’homosexualité a été abordé. “Il n’y a rien à faire, j’étais stressée de dingue à l’idée qu’elle puisse penser qu’il s’agissait d’un verre entre potes. J’avais beau avoir 16 ans, ce qui remonte quand même à plus de dix ans maintenant, je me souviens encore de la sensation de mon coeur qui cognait dans ma poitrine. Je n’avais pas envie de me faire friendzoner, même si à ce moment-là on n’utilisait pas encore ce mot, avoue-t-elle en rigolant. Je lui ai donc demandé cash – merci l’alcool – si elle était attirée par les filles. De là s’en est suivie une conversation que je n’oublierai jamais et où elle m’a répondu qu’elle se posait mille et une questions et qu’au fond d’elle, elle espérait que je puisse répondre à ce questionnement. Il ne s’est rien passé entre nous ce premier soir, mais on s’est vues et revues plusieurs fois en-dehors de l’école, jusqu’à ce soir où je suis allée chez elle. Ses parents n’étaient pas là et on s’était dit: “On se fait une soirée pyjama avec de la pizza”. Sauf qu’une fois devant le film, elle a posé sa tête sur mon épaule et j’ai senti les papillons m’envahir. J’ai passé mon bras autour d’elle et elle m’a regardée dans les yeux. J’ai senti que c’était le moment alors je l’ai embrassée.

Du simple bisou aux baisers fougueux, on a commencé à se déshabiller l’une et l’autre. J’étais maladroite; je me souviens que je me sentais complètement gauche car c’était ma première fois. On s’est alors retrouvées nues devant l’une et l’autre et je me souviens m’être dit: ‘OK, je sais pas par où commencer'”.


avoue Louisianne. Heureusement, chacune était empreinte de bienveillance et surtout, il s’agissait de la première fois de chacune. “On a pris le temps d’explorer nos corps avec énormément de tendresse. Le stress était palpable, mais l’ambiance calfeutrée et tamisée autour de nous rendait le moment un peu plus paisible et confortable. Je suis descendue la première entre ses cuisses et j’ai tâtonné avec ma langue. J’avais du mal à trouver les zones érogènes où elle aimait que j’appuie. J’étais stressée, j’avais peur de mal faire et je pense que ça m’a bloquée quelque part. J’avais tellement envie de bien faire que je me suis mise des bâtons dans les roues. Mais attention, cette première fois reste très belle... Disons simplement qu’avec le recul, j’aurais aimé être plus détendue”.

Le conseil de Louisianne


“Je conseillerais à n’importe quelle femme qui s’apprête à faire sa première fois avec une autre femme de ne pas avoir peur. Le rapport sexuel entre deux femmes n’implique pas de chronologie, comme il pourrait y en avoir dans le rapport hétéro. On est libre d’aller et de venir comme on le souhaite, d’utiliser nos doigts, puis notre langue, et puis de nouveau nos doigts. Le stress, c’est normal, mais il peut totalement bloquer. Se retrouver face à un corps qui ressemble au nôtre peut être déstabilisant car il ne présente pas le même fonctionnement. Un seul conseil: mesdames, soyez détendues!”, conseille Louisianne en rigolant.

Malia


Malia a eu sa première relation sexuelle avec une femme quand elle avait 21 ans. Jusque-là, elle n’avait été qu’avec des garçons. Puis il y a eu cette fille qui l’a complètement déstabilisée. “Ça faisait même pas un an que j’étais séparée de mon ex-copain de 8 ans quand j’ai rencontré cette fille. C’était l’amie d’une amie et elle assumait totalement son homosexualité. Quand je l’ai rencontrée, je l’ai pas vraiment calculée. J’avais entendu beaucoup de choses sur elle avant de la voir et elle ne m’inspirait pas la confiance. Sauf qu’apparemment, ce ressenti n’était pas réciproque puisqu’elle m’a écrit quelques jours après l’avoir vue pour la première fois. Et de là, on a commencé à se rapprocher. Finalement, je m’entendais plutôt bien avec et le courant passait. Et il passait à un tel point que j’ai commencé à remettre en doute mon hétérosexualité. Je sentais que ce que je ressentais pour elle, ce n’était pas ce qu’on ressentait pour une pote. Un soir, j’étais avec elle chez une amie et on dormait là. On s’est rapprochées dans le lit, jusqu’à dormir l’une contre l’autre face à face, nez à nez. Ce n’est pas allé plus loin, mais il ne m’en fallait pas plus pour comprendre que j’étais en train de virer de bord”, avoue Malia.



Plusieurs mois ont passé avant qu’elle ne se rende compte qu’en effet, elle éprouvait des sentiments pour cette fille-là. “Un soir, elle a fini par m’embrasser. Il ne s’est rien passé de plus, mais c’était assez pour qu’on décide de se mettre en couple. J’étais alors pleine d’interrogations et surtout, remplie de curiosité. Je me souviens, je n’avais qu’une hâte: faire l’amour avec elle! J’ai alors tenté. Alors que je n’avais jamais rien fait avec une femme auparavant, j’ai décidé de prendre les devants. Je l’ai déshabillée, et elle me regardait avec la bouche en coeur. Je l’ai embrassée partout et j’ai descendu mes doigts jusqu’à la pénétrer avec. Elle a éprouvé énormément de plaisir. Bizarrement, on n’avait pas besoin de parler. Elle m’a touchée à son tour et j’ai senti une vague de chaleur me traverser, c’était littéralement magique”. Ce soir-là, Malia et sa copine ne sont pas allées plus loin et s’en sont arrêtées aux doigts. “Elle est descendue avec sa langue que plus tard. Et là, moi, je n’osais pas. J’en avais envie, mais je voulais qu’elle m’initie. J’avais déjà fait le premier pas en matière de sexe, alors je souhaitais qu’elle me montre de quoi elle était capable aussi ‘en tant que lesbienne’.

Le soir où elle m’a fait un cunnilingus, j’étais la tête dans les étoiles. Il y avait beaucoup de douceur et énormément d’attention, en fait. Je la guidais naturellement en tenant sa tête et il n’y avait aucun geste brusque. Jusque-là, je n’avais pas connu ça avec un garçon. Je dis pas les mecs sont brusques, loin de là, mais j’ai trouvé avec elle une sensation de douceur infinie.”


avoue Malia, pour qui la première fois avec une femme reste ancrée à tout jamais. “Cette première fois avec une femme était particulière car c’était comme une deuxième première fois. Aujourd’hui, je me rends compte que je suis davantage encline à aimer les femmes, plutôt que les hommes, et cette première fois était vraiment symbolique pour moi”.

Le conseil de Malia


“Je pense qu’il ne faut pas se poser mille questions. Si on en a envie, et que l’autre aussi, alors il faut y aller. Prendre le temps d’explorer le corps de l’autre n’a pas de prix. La première fois ne veut pas dire que ça doit forcément être compliqué. Il faut essayer de voir ce que l’autre aimé, quitte à ce qu’on la laisse nous guider. Mais dans tous les cas, pour moi, il ne faut pas se laisser impressionner. Le corps d’une femme est magnifique et appelle à de la douceur (dans un premier temps... Mais ce n’est que mon avis). Moi je n’avais qu’une envie: croquer son magnifique corps et me concentrer sur son plaisir”.

Amira


Amira a eu une première fois un peu particulière avec une femme puisqu’il s’agissait d’un plan à 3 avec son copain de l’époque. “Je ne sais pas si je peux réellement appeler ça une première fois avec une femme parce qu’on était à trois, mais c’était dingue, en revanche. J’étais avec mon copain de l’époque depuis 2 ans et c’était une fille rencontrée en soirée. Tout est allé très vite. On avait discuté avec mon mec de cette envie d’un plan à trois, mais on ne savait ni comment, ni où. Et puis il y a eu cette soirée chez un ami à mon copain. Je ne connaissais quasi personne et il y avait cette fille, qui était la coloc de l’ami en question. Autant dire que du coup, on était chez elle aussi! Je ne sais plus comment on en est venues à se parler, mais le feeling a été immédiat. Et bizarrement, il y avait une sorte d’attraction entre elle et moi, genre comme une tension sexuelle qui était très palpable.

Aux petites heures du matin, on a fini par s’embrasser, d’abord pour rire, et puis j’ai ressenti du plaisir à sentir ses lèvres sur les miennes et sa langue dans ma bouche. Il n’y avait plus grand monde à la soirée et je lui ai proposé de monter dans sa chambre. Elle a accepté et on a commencé à se déshabiller mutuellement, tout en se caressant tout le corps.”


explique Amira. Sachant que mon copain était en bas, j’ai demandé à la fille si elle acceptait qu’il nous rejoigne. De nouveau, elle a accepté. Et là, ça a été le paradis. J’ai découvert des sensations que je ne connaissais pas et son corps m’a excitée à un point que je n’aurais jamais imaginé. J’aimais mon copain, mais faire l’amour avec cette fille me procurait des bouffées de chaleur et des picotements dans le bas du ventre. Elle a d’ailleurs réussi à me faire jouir deux fois avec sa langue alors que c’était aussi sa première fois avec une fille. Et moi, j’ai réussi à la faire jouir aussi”, conclut Amira.

Le conseil d’Amira


“Je connais très bien mon corps. J’ai commencé à me masturber quand j’étais assez jeune. J’ai vite découvert ce qui me plaisait et au contraire, ce qui me déplaisait totalement. Quand je me suis retrouvée au lit avec cette fille, j’en ai presque oublié mon copain – heureusement il ne m’en n’a pas voulu, ajoute Amira en rigolant. Le fait que je me connaisse, ça m’a permis de guider la fille et c’est ce qui m’a fait jouir les deux fois. Elle m’écoutait et allait là où elle sentait que je kiffais. Aussi, détail important: j’ai lâché prise comme rarement avant et si je n’avais qu’un conseil du coup, ça serait celui-là: lâcher prise totalement et s’adonner à l’autre sans barrière. On pense souvent que deux femmes, il n’y a pas mille positions, mais je me suis rendu compte en une seule fois qu’en fait, il y a beaucoup à explorer. Cette première fois m’a fait prendre conscience que se connaître, ça aide vraiment lors d’une première fois car on peut vraiment guider l’autre”.

Justine


Justine est bisexuelle et contrairement à ce qu’on pourrait croire, sa première relation sexuelle a été avec une femme. “À ce moment-là, je me posais déjà quelques questions. Je sentais bien que j’étais attirée par les deux sexes, mais ma première fois, c’était avec une femme. Je l’avais rencontrée à l’univ’, en première année de bac. On avait le même âge et je savais que elle, elle était attirée par les filles. L’univ’, c’est un petit monde mine de rien, et on colle vite des étiquettes aux gens. C’est ce qui fait que cette nana, je savais qu’elle était lesbienne. On s’est retrouvées assises l’une à côté de l’autre à un examen en auditoire. Je voyais qu’elle galérait alors je lui ai soufflé une réponse. Elle m’a regardé discrètement avec les yeux souriants. J’imagine que c’était sa façon de me remercier. À la fin de l’examen, elle est venue me voir et m’a proposé de m’offrir un café pour me dire merci. J’ai accepté et de là, on s’est liées d’amitié. On est devenues potes. Mais ce genre de pote avec une ambiguïté. Physiquement, elle ne m’attirait pas plus que ça, mais elle dégageait du charme à crever et j’accrochais vraiment à sa personnalité. Seul hic quand même dans tout ça: elle avait une copine, mais qui n’habitait pas la même ville. Et même si ça n’allait plus vraiment avec elle, je ne voulais pas être la fille qui sème l’embrouille et qui fait exploser un couple à cause d’une tromperie. Un soir, on décide d’aller boire un verre. Après la soirée, je la ramène chez elle et là, j’avais tellement envie qu’elle m’embrasse. Faut croire qu’elle a entendu mes pensées parce qu’elle m’a agrippé la nuque et elle m’a embrassée. Je suis pas très fière de dire qu’elle était toujours en couple à ce moment-là, mais ses baisers m’ont fait décoller, avoue Justine.

Et là, ce qui devait arriver, arriva: on est montées dans son appart et on a couché ensemble. Cette première fois avait un goût d’interdit, mais c’était tellement bien, tellement bon, tellement dingue. Elle s’est occupée de chaque partie de mon corps avec une attention sans nom et j’en ai presque oublié mon prénom tellement j’étais sur une autre planète”,


explique Justine, pour qui la première fois avec une femme a littéralement été magique. “Tous ses gestes étaient dirigés vers mon plaisir. Son regard tendre apaisait mon coeur et ses mouvements de bassin me rendrait électrique. Bref, c’était incroyable et cette première fois était fascinante car j’étais en confiance. J’avais lutté contre ce que je ressentais depuis tellement longtemps et finalement, elle aussi... On se sentait bien l’une avec l’autre. À tel point qu’après cette nuit ensemble, elle a mis un terme à sa relation et on s’est mises ensemble. Ça n’a pas duré très longtemps, mais on est restées en bons termes et je garde en souvenir d’elle l’image d’une femme attentionnée et attentive”, conclut Justine.

Le conseil de Justine


“Se sentir en confiance. C’est vraiment le conseil que je donnerais. Cette première fois était tellement remplie de bienveillance que si il n’y avait pas eu cette confiance entre elle et moi, je n’aurais jamais pu m’adonner à elle comme je l’ai fait. Le corps d’une femme, on a beau croire que parce qu’on a le même, on le connaît, mais ce n’est pas le cas. Et grâce à cette confiance, on a pu communiquer, on a pu se dire les choses telles qu’elles venaient dans nos têtes. Ce conseil vaut aussi bien pour une relation hétéro que homo, mais dans le cadre d’un rapport sexuel lesbien, il trouve son importance dans le non-jugement de l’autre sur notre corps. Un homme peut juger ton corps évidemment, mais il ne va jamais le comparer au tien puisque tu es une femme. Deux femmes ensemble, ça peut ouvrir la porte à de l’envie ou même de la jalousie. J’avais cette peur au fond de moi au début et finalement, elle s’est envolée, justement grâce à la confiance que j’avais en l’autre”.

*prénoms d’emprunt car témoignages anonymes.



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