Comment se sentir désinhibé·e au lit sans une goutte d’alcool ?
Après une soirée bien arrosée, votre libido crève le plafond, vous vous sentez plus confiant·e, plus à l’aise avec votre corps et vous osez enfin expérimenter des choses dont vous rêviez secrètement. Mais comment retrouver cet état d’excitation sans une goutte d’alcool ? On fait le point.
C’est bien connu, boire quelques verres à le pouvoir de rendre les gens plus loquaces, plus fun, et permet parfois des rapprochements qui n’auraient jamais eu lieu en temps normal. Au lit, l’alcool a souvent un effet libérateur, permettant ainsi d’explorer de nouveaux horizons sexuels. En effet, comme l’explique Alexander Witpas, sexologue: “Certaines personnes font tomber leurs inhibitions avec l’alcool. Cela peut avoir des conséquences positives et négatives. Vous avez plus de courage, mais en même temps votre jugement est défaillant. Et si le stress et l’inquiétude s’évanouissent dans votre tête après quelques verres, vous serez plus réceptif·ve. L’excitation sexuelle en découle“.
Comment agit l’alcool sur notre cerveau ?
Mais comment expliquer de tels changements après quelques verres? Une fois dans l’intestin, l’alcool est diffusé dans l’organisme. Le foie ne pouvant éliminer que 15mg/dl par heure, l’équivalent d’une bière, d’un verre de vin ou d’un shot, au-delà de ce seuil, les effets secondaires commencent à se manifester.
L’alcool va alors augmenter la production d’adrénaline et d’endorphine, les hormones directement liées au plaisir, et par conséquent, activer l’effet désinhibiteur .
Mais les hormones vont aussi stimuler le processus de la récompense, incitant la personne à prendre un autre verre. Et, il va réduire la production de sérotonine, neurotransmetteur qui agit sur la rationalité. Une consommation excessive incitera donc l’individu à boire toujours plus et faussera son raisonnement. Et si l’alcool à petite dose permet de booster la libido, il ne faut pas oublier qu’il aussi favorise les rapports sexuels à risque puisqu’il altère le jugement et incite au plaisir immédiat. Alors, n’oubliez pas de vous protéger en toutes circonstances. Aussi, comme le précise Laurane Wattecamps, également sexologue, “qui dit altération du raisonnement dit impossibilité de donner un consentement éclairé. Il y a alors un risque de franchir une limite qui n’est pas souhaitable. Enfin, n’oublions pas que l’alcool favorise également les dysfonctions sexuelles comme l’anorgasmie et les problèmes d’érection. Si une gorgée ou deux désinhibe, l’alcool empêche également de maintenir une verge ferme et peut amener des difficultés à jouir. Au final, le rapport devient source de stress et ce n’était pas du tout l’effet recherché”.
Comment faire pour obtenir cet effet excitant sans alcool?
Même s’il est agréable de boire un verre de temps en temps, ça ne doit pas être une raison sous-jacente à la quête d’une vie sexuelle plus intense et libérée. Alexandre Witpas nous explique que pour se rapprocher au plus de cet état mais sans l’obligation de boire un verre, il faut avant tout chercher le moyen d’apprendre à se détendre. Il conseille ; “ Concentrez votre attention sur votre corps. Réfléchissez aussi à ce qu’apporte votre consommation d’alcool. Si, quand vous buvez, vous associez plaisir et exubérance, il vous faudra peut-être plus de plaisir et d’exubérance dans votre vie sexuelle.“ Sheree Conrad et Michael Milburn, professeurs de psychologie à l’université du Massachusetts vont plus loin et parlent même ” d’intelligence sexuelle”, qui consiste à prendre conscience de son plaisir et à passer au-dessus des a priori idéalisant la sexualité. Mais comment faire ?
Oublier les clichés
L’imaginaire amoureux est rempli de clichés sur la sexualité. En cause, la télévision, les publicités, les romans d’amour, les médias, les films X,... Pourtant, la réalité est souvent différente parce que chacun possède ses propres envies souvent bien différentes de celles véhiculées par les médias.
Prendre conscience de son propre plaisir
Une sexualité épanouie ne se construit pas qu’au lit. Effectivement, elle passe aussi par une introspection personnelle. Une fois les stéréotypes mis au placard, il convient de se concentrer sur son plaisir et de déterminer ses réelles envies ainsi que ses inhibitions. De prendre conscience, sans jugement, de ce qui nous attire et de ce qui nous pose problème, afin de mieux comprendre et appréhender son corps.
Apprendre à s’aimer
La timidité, liée à la peur d’un jugement négatif, est souvent un frein à une vie sexuelle épanouissante. Un problème que l’alcool aide bien souvent à dépasser. Les complexes empêchent alors de réaliser certains désirs et forcent bien souvent à répéter inlassablement le même scénario, sécurisant certes, mais frustrant. La clé est d’arrêter de voir le corps comme un objet de désir capable d’assouvir à lui seul tous les fantasmes ou d’anéantir la relation. Dès lors, faites la paix avec lui et apprenez à vous aimer. Un principe qui passe par des gestes simples du quotidien, comme se faire masser, réaliser des soins, s’habiller avec des vêtements dans lesquels l’on se sent bien,... Et si le problème est trop profondément ancré, il est alors recommandé d’en parler avec un·e psychologue ou un·e sexologue.
Être à l’écoute de son/sa partenaire
Dans la vie courante comme dans la vie sexuelle, la parole est libératrice. Le plaisir de votre partenaire étant tout aussi important que le vôtre, apprenez à l’écouter. C’est un formidable moyen de comprendre ses envies et la relation sexuelle n’en sera que plus satisfaisante. De plus, demander à son partenaire durant les moments intimes ce qu’il/elle aime ou ce qu’il/elle n’aime pas peut avoir un “effet miroir”, et le/la poussera surement à vous retourner la question, créant ainsi une confiance et une complicité qui vous mènera ensemble vers un plaisir plus intense.
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