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Les conseils d’une sexologue pour vivre pleinement son célibat

Pendant des années, notre sexologue Ina Van Ransbeeck a vécu célibataire. La spécialiste vous donne ici tous ses conseils pour apprécier la vie, ici et maintenant, même sans amoureux·se!

Ina, vous avez vous-même été longtemps célibataire avant d’être épanouie en couple. Comment vous sentiez-vous lors de cette période en solo? Vous étiez heureuse?

« Cela dépend de votre définition du bonheur! Souvent, les célibataires heureux sont perçus comme des personnes qui choisissent d’être seules et qui ne veulent délibérément pas de relation. Le terme ‘célibattant’ est également souvent utilisé, mais je m’en méfie, car il ne fait que créer encore plus de pression. Bien sûr, il est essentiel de se sentir bien dans son célibat, mais il n’y a rien de mal à chercher l’amour et la connexion. Cependant, le fait de chercher l’amour et d’être frustré de ne pas le trouver immédiatement ne signifie pas que vous êtes nécessairement malheureux.

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Moi-même, j’ai toujours aspiré à l’amour, à cette connexion avec un partenaire. Mais cela ne veut pas dire que cela me rendait malheureuse ou que je me sentais seule. J’ai profité de ma liberté sexuelle, j’ai investi dans mon développement personnel et j’ai fait beaucoup de belles choses avec de belles personnes. Tous ces aspects m’ont rendue heureuse, mais n’ont pas empêché qu’à l’occasion d’un énième mariage de proches, j’aurais préféré avoir un amoureux à mes côtés. Cette pression semble toujours augmenter avec l’âge. Comme si, à partir d’un certain âge, il n’y aurait plus personne pour vous. »

En tant que sexologue, avez-vous un point de vue plus scientifique sur le célibat?

« J’ai beaucoup lu sur le sujet. Ce qui m’a frappée, c’est que dans ces livres, les réflexions restaient souvent en surface. Les thèmes abordés étaient les suivants: comment rencontrer de nouvelles personnes? Comment flirter? Que dois-je porter lors d’un premier rendez-vous? Je trouve qu’il est important de ne pas éluder les aspects plus difficiles et plus profonds du célibat. Que se passe-t-il si vous n’avez toujours pas trouvé de partenaire après 30 ans, mais que vous avez un désir fort d’avoir des enfants? Ou si le problème n’est pas de rencontrer de belles personnes, mais plutôt de combattre un style d’attachement compliqué ou une blessure de l’abandon? Ou si vous n’avez pas envie de la maison, du ­jardin et des enfants dont tout le monde parle à chaque fête de ­famille? Ce sont des questions qu’il faut pouvoir aborder. »

Au niveau sexuel aussi, il y a beaucoup de fausses croyances sur les célibataires…

« Bien entendu. Contrairement à ce que l’on pense souvent, les célibataires ne vivent pas tous une vie sexuelle débridée et animée. En fait, les études montrent même que ce n’est pas le cas pour une majorité de célibataires. Tout le monde ne sait pas facilement faire l’amour avec une personne avec qui elle n’a pas créé de liens profonds. »

La pression augmente avec l’âge. Comme si, à partir d’un certain âge, il n’y aurait plus personne pour vous.

Le manque de sexe est-il un problème pour de nombreux·ses célibataires?

« D’après les enquêtes que j’ai réalisées, il semble que ce soit le cas. De très nombreux célibataires développent une proximité et une connexion avec leurs amis et leur famille et ne sont donc pas ­nécessairement seuls, mais ils ­ressentent un manque d’affection et d’intimité. En tant qu’êtres ­humains, nous sommes simplement programmés pour désirer cette forme de connexion. Nous ne pouvons pas satisfaire tous nos besoins et toutes nos envies par le biais de l’amitié. »

Est-il plus difficile ou plus facile d’être célibataire aujourd’hui qu’auparavant?

« C’est une question difficile. Tout d’abord, parce que le terme ‘célibataire’ signifie des choses différentes pour chacun. De plus, c’est une histoire à double sens. Aujourd’hui, les célibataires ont beaucoup plus d’options. Il est plus accepté qu’auparavant de vivre solo, mais d’un autre côté, les occasions de rencontrer quelqu’un sont désormais infinies. Il existe des dizaines d’applications de rencontres, des événements pour célibataires et vous pouvez même chercher l’amour à la télé. Nous vivons dans une société mondialisée et n’avons plus besoin de chercher notre futur chéri à 3 pâtés de maisons comme le faisaient nos grands-parents. Mais cette profusion d’options rend parfois les choses plus difficiles. Car on ne sait jamais s’il n’y a pas mieux à quelques swipes de là… »

Ne laissez pas votre bonheur dépendre de quelqu’un d’autre. Les autres peuvent compléter votre vie, pas la remplir.

Quels sont les principaux conseils que vous espérez donner aux célibataires pour leur faciliter la tâche?

« Ne vous comparez pas trop aux autres. Ne calquez pas votre vie sur celle de vos amis ou de votre famille, cherchez votre propre voie. Qu’attendez-vous de l’avenir? Prenez aussi vos distances par rapport à toutes les attentes irréalistes de notre société en matière d’amour et de ­relations. Le prince sur son cheval blanc n’existe que dans les contes de fées. Et heureusement, car s’il n’y avait qu’un couvercle pour votre pot, vous auriez une chance folle qu’il se trouve dans votre quartier. Il en va de même pour vos attentes ­personnelles. Vous avez envie de ­sortir avec quelqu’un? Alors laissez votre liste à rallonge de critères à la maison lors de votre prochain date. L’amoureux parfait n’existe pas, et quelle importance cela fait-il que votre futur chéri aime le ski ou les spaghettis? Aucun de vos amis n’est parfait non plus, mais vous les aimez pour ce qu’ils sont. Et donnez-vous un peu de temps et faites l’effort ­d’apprendre à connaître les gens. Il est rare que 2 âmes sachent au ­premier regard qu’elles sont faites l’une pour l’autre et tombent ­éperdument amoureuses. Et si vous appréhendez la prochaine fête de famille où votre oncle vous dira: ‘Ton heure viendra, chaque pot a son couvercle’, répondez-lui: ‘J’adorerais avoir un couvercle, mais tant que mon pot est ouvert, il y a beaucoup de choses qui peuvent y entrer et en sortir.’ Profitez des expériences et des aventures que vous vivez, votre vie est ici et maintenant et elle vaut la peine d’être vécue, même sans amour. »

9 conseils à mettre en pratique tout de suite

Ne laissez pas votre bonheur dépendre d’une tierce personne

Les autres peuvent sans aucun doute être un complément agréable, mais ils ne doivent pas remplir un trou dans votre vie. Nous ne devrions pas attendre des autres qu’ils se portent garants de notre bonheur. Même au sein d’une relation, vous vous rendez trop vulnérable si vous faites dépendre votre bonheur d’un·e partenaire. Bien sûr, il y aura des moments dans la vie de chacun où nous nous sentirons déçu·e·s ou blessé·e·s par quelque chose qu’une autre personne a fait ou dit, mais vous êtes maître de la façon dont vous réagirez.

Être exigeant·e est une qualité appréciable, mais l’exigence ne doit pas devenir un piège

Les chances de trouver sur cette planète quelqu’un qui réponde à tous vos besoins et à toutes vos attentes sont très minces.

Ne vous efforcez pas trop de trouver le « grand amour »

Car s’il n’y avait qu’un seul grand amour pour chacun·e d’entre nous, le fait que cette personne vive dans le même pays ou le même ­village serait une énorme coïncidence, non? Acceptez le fait que plusieurs grands amours peuvent se présenter au cours d’une vie.

Développez des attentes réalistes

Ayez des exigences ni trop élevées, ni trop faibles. Il y a aussi des célibataires qui sont parfois trop vite ­satisfait·e·s, même si l’autre ne semble pas leur convenir. Ne vous contentez pas d’une relation moyenne, juste pour ne pas être seul·e.

Cependant, donnez une chance aux gen

Réalisez que vous n’êtes pas non plus parfait·e et que vous ne pouvez donc pas attendre la même chose de quelqu’un d’autre.

Ne mettez pas trop de pression sur les rencontres

Ne vous mettez pas en tête qu’il s’agit d’un rendez-vous au cours duquel vous devez décider le plus rapidement possible si vous voulez ou non partager le reste de votre vie avec cette autre personne. Peut-être que le fait de s’éloigner du concept de « rendez-vous » vous aidera à réduire cette pression. Essayez d’imaginer que, comme lors d’une soirée entre ami·e·s, tout ce que vous avez à faire est de vous détendre. Laissez votre checklist à la maison et préparez-vous en amont à passer une soirée agréable où tout est autorisé et rien n’est exigé.

Concentrez-vous sur le positif

Chérissez les bons moments passés avec vos ami·e·s au lieu de vous inquiéter d’être la seule personne célibataire à table.

Faites de votre bonheur votre priorité

Et ne soyez pas trop dur·e avec vous-même. Vous n’avez pas besoin de toujours plaire à tout le monde, et il est normal de penser à vous de temps en temps. Osez vous mettre au premier plan.

Ne vous comparez pas aux autres

Et ne vous laissez pas berner par les histoires de couples romantiques que vous voyez fleurir sur Instagram. Tout le monde préfère poster un cliché de vacances idylliques, plutôt qu’une photo de dispute. De plus, personne ne vous considère comme moins aimable parce que vous n’amenez toujours pas de chéri·e à une énième pendaison de crémaillère. Il n’est pas nécessaire que vous fassiez tout ce que quelqu’un d’autre fait. ­Chérissez les choses telles qu’elles sont. Ne pensez pas trop au futur, car l’avenir est hors de contrôle. »

Quelques points d’attention quand on cherche l’amour

Les avantages et les inconvénients du célibat

Faites une liste de ce que vous aimez beaucoup, d’une part, et de ce que vous n’aimez pas, d’autre part, dans le fait d’être célibataire. Par exemple, si la liberté sexuelle figure dans la colonne des avantages pour certain·e·s, l’absence de sexe peut être un inconvénient pour d’autres. Après avoir soigneusement dressé votre liste, vérifiez s’il y a des choses que vous aimez moins, mais que vous pourriez changer, en restant célibataire. Si, par exemple, vous vous sentez souvent seul·e, vous pouvez – même sans partenaire – faire quelque chose pour contrer ce sentiment pénible. Par exemple, prenez ­l’initiative de suggérer des activités à vos ami·e·s. Et proposez des sorties bien à l’avance et non pas le soir même, car si vos ami·e·s en question ont déjà des enfants, il leur est ­souvent difficile de se libérer à la ­dernière minute. Mais même pour les autres questions que vous avez classées dans la colonne des ­inconvénients – comme le fait de ­devoir prendre seul·e des décisions importantes – n’hésitez pas à demander conseil à votre famille ou à vos ami·e·s afin de vous sentir moins isolé·e.

La pyramide des priorités

Souvent (consciemment ou pas), nous avons dans la tête toute une liste de choses auxquelles notre partenaire idéal·e doit répondre. Lorsque nous ne parvenons pas à cocher un élément de cette liste, nous baissons rapidement les bras et pensons que cette personne ne représente pas le·a partenaire idéal·e et n’a donc pas sa place dans notre vie. Ce qui est regrettable, car cela nous amène à passer à côté de potentielles belles histoires. Dans notre quête du ou de la « partenaire idéal·e », nous cherchons souvent quelqu’un de très semblable à ce que nous sommes nous-mêmes. Nous sommes en quelque sorte en quête d’une copie de nous-mêmes. Pourtant, 2 personnes ne sont pas compatibles uniquement à travers leurs intérêts communs. Le plus important, c’est qu’il existe une connexion émotionnelle.

Un amour qui répond à tous vos souhaits ne se trouve peut-être que dans les films romantiques et non dans la vie réelle.

Prenez le temps de réfléchir aux valeurs fondamentales qui vous permettent d’apprécier une relation de couple. Demandez-vous si vous voulez ou non avoir des enfants, quelle importance a la confiance et la franchise ou la sexualité dans une relation, etc. Certains éléments constituent la base de la pyramide et sont vraiment indispensables à votre épanouissement. Plus haut dans la pyramide, vous placez des éléments qui vous plairaient, mais qui ne vous empêcheraient pas, en fin de compte, de vous engager dans une relation. Peut-être avez-vous toujours été convaincu·e qu’une personne moins sportive n’aurait aucune chance avec vous.

Mais est-il vraiment vrai que vous ne pouvez pas entamer une relation avec quelqu’un qui ne va pas à la salle de sport 6 fois par semaine? Il peut être utile de faire le lien avec ce qui se passe entre ami·e·s. Peut-être avez-vous un·e ou plusieurs ami·e·s qui ne sont pas non plus très sportif·ve·s, mais avec lesquel·le·s vous vous entendez très bien. Le fait d’être sportif n’est donc pas nécessairement un obstacle. Grâce à cet exercice, vous apprendrez à considérer votre futur·e partenaire de manière plus réaliste. Un amour qui répond à tous vos souhaits ne se trouve peut-être que dans les films romantiques et non dans la vie réelle. Essayez d’en prendre conscience et de regarder les autres d’un œil moins critique. Être exigeant·e est une belle qualité, mais ça peut aussi constituer un piège ou un frein.

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