ELLE NOUS INSPIRE: Olympe de G, la nana qui réinvente le porno
À 35 ans, Olympe de G compte bien révolutionner le monde du porno. À travers ses podcasts érotiques (oui, ça existe!), elle ouvre la voie à une nouvelle forme de X., plus féministe et sensuelle, qui englobe les désirs pluriels.
On ne vous apprend rien: si vous vous égarez sur YouPorn, vous pourriez être effarée par l’image de la sexualité que l’industrie du porno renvoie. Toutes catégories confondues — Milf, threesome, anal… —, l’image de la femme est loin d’être glorieuse et son plaisir aux abonnés absents de l’écran. L’homme prend (son pied), la femme donne (son sexe, sa langue, son cul). Derrière cette énorme industrie qu’est le porno, il y a des nanas – comme Olympe de G – qui milite pour une autre forme de représentation de la sexualité et ça fait du bien!
Vous l’aurez compris: la démarche d’Olympe de G est avant tout féministe. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si la trentenaire a emprunté son blase à Olympe de Gouges, auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Clin d’œil à la femme et référence au point G. Et quand elle parle Q, Olympe de G sait de quoi elle cause: elle a été performeuse X pendant de nombreuses années, notamment dans “Un beau dimanche”, de la réalisatrice Lucie Blush. Ce monde, elle l’a quitté en partie pour explorer une nouvelle forme de pornographie — sous forme, notamment, de podcast — une forme plus sensuelle, érotisée, qui tente de revenir aux racines du désir féminin. Un désir cérébral, moins visuel.
De la pub au porno
À la base, Olympe de G n’est pas réalisatrice de films porno: elle bossait dans la publicité et était mariée. Mais après son divorce, la trentenaire a vécu une période de célibat pendant 3 ans. Celle qui avait toujours vécu une sexualité très “sage” re-découvre alors son désir via Tinder, et le sexting. Celle qui avait déjà réalisé des clips pour son job de publicitaire commence à se mettre en scène dans des petites vidéos, qu’elle envoie à ses amants. “Comment prendre en photos mes seins du bon angle dans les toilettes?”, “Comment le surprendre en vidéo?”… Elle réalise alors que le sexe l’inspire artistiquement. Elle s’intéresse alors à la pornographie et tombe, via Google, sur le nom d’Erika Lust, réalisatrice réputée de la pornographie féminine. Elle décide de partir à la rencontre de la scène underground berlinoise afin de consacrer un film à la sexualité. Au fil de ses rencontres — notamment avec des personnes transgenres — elle réalise à quel point le porno ne représente pas les désirs de toute une myriade des gens. Très vite, elle devient elle-même auteure pour des films porno alternatifs et se retrouve même à bosser pour la fameuse Erika Lust. La boucle est bouclée.
Le porno version audio
De retour en France, Olympe de G a une idée de génie: développer du porno audio. Elle se met à la production sonore érotique d’abord avec Chambre 206, création au concept un peu fou: Olympe de G souhaite fait émerger les ébats – via des sons binoraux, soit des sons 3D qui se rapprochent de notre perception naturelle – des visiteurs de l’Hotel Grand Amour… Pour ce faire, elle engage Lele, une experte du “Jerk Off Instructions”, des vidéos où une camgirl commande les caresses du voyeur. Franc succès. Audible, sous le charme, lui commande dix épisodes du podcast érotique fictionnel L’appli rose. Ici aussi, la montée du désir se voit stimulée par l’ouïe. Par des sons érotiques, de caresses, de baisers mouillés, des souffles courts, des bruits succion. En coulisses, c’est tout de suite moins hot: des saucisses pour imiter le bruit d’une masturbation d’homme, par exemple.
La réalisatrice vient également de sortir Voxxx — vox, comme la voix en latin, XXX comme le sexe, pur et dur — un projet encore tout à fait différent, puisqu’il s’agit de séances de masturbations guidées, à destination des femmes. Tantôt de la fiction, tantôt de la méditation, tantôt de l’excitation brute… Une manière d’enlever le tabou qui pèse encore sur la masturbation féminine. Une façon d’appréhender son plaisir, casque sur les oreilles, pour manger l’oreiller.
Crédit photo: Arièle Bonte.
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