““LE POINT G”” épisode 108: la chronique sexo de Gaëlle
Gaëlle, 27 ans, en a bavé côté cœur. Après avoir épluché Tinder et vécu mille et une nuits parfois torrides, parfois étranges, il semblerait qu’elle ait trouvé le bon. Avec Ben, elle explore toutes les facettes de la sexualité. Avec amour, mais surtout avec humour.
L’autre jour, comme vous le savez toutes, la Belgique a pris des mesures en vue de protéger chacun du Coronavirus. Nous voilà donc depuis plusieurs semaines limités dans nos voyages, nos sorties et notre liberté. Et puis, de nombreuses personnes se sont vues imposer le télétravail. Ce qui est le cas de Ben… Et de moi-même. Au début, j’étais super excitée par cette nouvelle. Enfin du temps ensemble ! Le savoir à mes côtés plus souvent, ne pas subir les bouchons deux fois par jour, manger ensemble le midi.
Ça sonnait plutôt comme quelque chose de chouette. Mais j’ai vite déchanté.
Dès le premier jour, j’ai réalisé que Ben passait sa journée au téléphone. Sauf qu’on travaille dans la même pièce comme nous n’avons pas de bureau à proprement dit dans notre petit chez nous. Il enchaîne les appels en anglais toute la journée, mange n’importe quoi (surtout des trucs qui empestent l’appartement, comme du bacon grillé), et fait comme si je n’existais pas.
Ce dernier point ne me posait pas trop de problème. Je suis contente qu’il soit là, mais je ne souhaite pas qu’on soit l’un sur l’autre.
Ça serait une source de plus de dispute. Et puis, la pire chose qui pouvait nous arriver arriva. Le voisin du dessus s’est lancé dans de gros travaux. Coups de marteaux, perceuse à percussion, ponçage électrique, on a eu droit à la totale. Du matin au soir, le boucan ne cessait de s’intensifier. Ça nous a rendu complètement fous. Au bout de deux jours, on ne rêvait que d’une chose : reprendre une vie normale et ne plus se voir autant. Je dis ça en riant, mais il y a une petite part de vérité.
Ces mesures m’ont fait réaliser à quel point il est important d’avoir chacun sa vie en dehors du couple.
Garder son jardin secret, ses expériences personnelles, ça permet aussi d’avoir des choses à se raconter quand on rentre le soir, de ressentir une certaine forme de plaisir à se retrouver. Là… non. Il est tout le temps-là, moi aussi. On n’a plus rien à se dire et on tourne en rond. Et je finis par attendre avec impatience les sorties pipi de mon chien Gatzo pour prendre l’air. Le seul point positif, c’est qu’on s’ennuie tellement que nous n’avons rien d’autre à faire que faire l’amour.
C’est devenu une activité aussi logique que faire à manger. Un petit coup vite fait après le goûter, une douche en quatrième vitesse… Finalement, ce n’est pas si mal le confinement vu sous cet angle. Ça nous permet aussi d’expurger les tensions et de faire un peu de sport. Et puis, c’est tout ce qu’il nous reste. Surtout quand les bars, les restaurants, les salles de sport étaient fermés, les concerts, expo et événements culturels reportés.
« Faites l’amour, pas la guerre » est redevenu le slogan à la mode. Et dans 9 mois, on fera face à un baby-boom sans précédent. J’en suis convaincue. C’est fou comme ce genre d’événement dramatique nous pousse dans nos derniers retranchements.
On observe toutes les failles de notre société, la peur qui s’empare de nous et qui peut faire des ravages, la bêtise humaine aussi parfois. #PapierToilette
Mais également la solidarité et de beaux sentiments un peu partout dans le monde à travers les initiatives citoyennes. Une chose est sûre, personnellement, je retiens que Ben et moi, ça marche. Que même dans des circonstances exceptionnelles qui pourraient nous déchirer, on survit, on tient bon et on continue de s’aimer infiniment.
Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.
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