““LE POINT G”” épisode 112: la chronique sexo de Gaëlle
Gaëlle, 27 ans, en a bavé côté cœur. Après avoir épluché Tinder et vécu mille et une nuits parfois torrides, parfois étranges, il semblerait qu’elle ait trouvé le bon. Avec Ben, elle explore toutes les facettes de la sexualité. Avec amour, mais surtout avec humour.
L’autre jour, on s’est disputés Ben et moi. Que voulez-vous, à force de vivre 24h/24 ensemble, il fallait bien que ça pète un jour. Évidemment, on a vu les choses en grand puisqu’on ne s’est plus adressé la parole pendant une journée complète. Ça m’a aussi menée à une grande introspection où j’ai finalement réalisé mes torts.
Disons donc que cette dispute était plutôt positive et nécessaire pour mettre le doigt sur un problème de longue date.
Je reprends donc depuis le début. Avant de me mettre avec Ben, j’ai eu une longue relation compliquée où le sexe n’était pas du tout un pan serein de notre histoire. Autant dire que j’ai fait vœu de chasteté pendant 5 ans si vous voyez ce que je veux dire en exagérant à peine. Après cette histoire, j’ai eu quelques plans cul plutôt aventureux qui ont réussi à me réconcilier avec le sexe et ma libido. Je me sentais enfin désirable et désirante et ça m’a fait bien fou. Mais voilà, les choses ont progressé avec Ben et on s’est finalement déclaré notre flamme. Pour mon plus grand bonheur !
Sauf que Ben n’est pas très porté sur la chose. Et depuis le début de notre relation, nous avons de nombreuses disputes à ce sujet, et toujours pour la même chose.
Autant j’ai appris à me contenter de la qualité plutôt que de la quantité et à respecter notre équilibre relationnel, autant j’ai toujours des difficultés à m’en tenir à du sexe traditionnel. Pour ne pas y aller par quatre chemins : le missionnaire fait toujours l’affaire, mais parfois j’aimerais un peu plus d’exotisme et de spontanéité. Pas forcément changer de positions toutes les 3 minutes ou le faire dans toutes les pièces, juste un équilibre de ses envies et des miennes. Plusieurs fois, on a tenté d’en parler (enfin, surtout moi) mais à chaque fois, Ben se braque et ça tourne mal.
J’ai donc essayé différentes techniques pour communiquer. Vendredi dernier, après 9 jours de disette, Ben s’est couché à mes côtés et m’a suggéré de faire l’amour. Ça ne m’a pas provoqué un pet d’excitation. Cette façon de demander la permission a d’ailleurs fini par m’insupporter. « Tu sais, parfois j’apprécierais qu’on mette un peu plus d’épices dans notre vie. Je ne te demande pas de cuisiner plus souvent ou de varier la recette de mon plat préféré. Juste d’ajouter un petit truc en plus pour changer et ne pas se lasser, tu comprends ? »
Ma petite question que je pensais bienveillante m’a valu 24 heures de silence. Un enfer. Ce silence a finalement été rompu par un aveu de Ben. « Depuis le début de notre relation, même quand tu ne demandes pas, même quand tu n’en parles pas, je ressens cette pression tous les soirs avant d’aller dormir. De ne pas te satisfaire, de mal m’y prendre, de ne pas avoir assez envie. Je ne veux pas changer, essayer des nouveaux trucs, notre sexualité me suffit et je n’ai pas envie de me forcer pour te faire plaisir. On en a tellement parlé que c’est devenu le gros point noir de notre relation. Et si ça ne te plaît pas comme ça, je comprendrais que tu partes ».
Aoutch. Ça a piqué, un long moment. J’ai un peu pleuré aussi.
D’un côté, je comprenais totalement, de l’autre, je trouvais ça profondément égoïste. Parce qu’il ne manque pas grand-chose pour qu’on trouve un équilibre qui nous conviendrait à tous les deux. Il y a encore du travail, c’est certain. Mais je me demande bien comment on va pouvoir en venir à bout sans en parler. (À suivre)”
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