““LE POINT G”” épisode 117: la chronique sexo de Gaëlle
Gaëlle, 27 ans, en a bavé côté cœur. Après avoir épluché Tinder et vécu mille et une nuits parfois torrides, parfois étranges, il semblerait qu’elle ait trouvé le bon. Avec Ben, elle explore toutes les facettes de la sexualité. Avec amour, mais surtout avec humour.
L’autre jour, on s’est engueulés comme du pus. Moi qui me plaisais à raconter à qui veut l’entendre qu’on était devenus super complices Ben et moi, et que le confinement n’avait eu “que du bon pour notre couple, c’est fou”. Voilà que je me prenais dans la face deux mois et demi de ressentiments refoulés tant pour lui que pour moi. Enfin… Surtout pour moi puisque je suis à l’initiative inconsciente de cette prise de bec.
Ben était parti faire les courses alors que je devais travailler tard. À un moment donné, bouffée par mon anxiété, j’ai décidé de remettre la fin de mon boulot au lendemain et d’aller prendre un bain pour me détendre. Finalement, plongée dans mes pensées, j’y suis restée au moins 40 minutes. Enfin détendue, j’ai fait mon apparition dans le salon pour voir ce que mon chéri préparait pour le souper. Après une semaine à gérer les repas deux fois par jour, je m’attendais à trouver le repas sur le feu. Il était 20h après tout.
Vous voyez venir la suite ?
En arrivant dans la pièce, j’ai retrouvé Ben affalé dans le divan en train de jouer à la console, les courses toujours dans les sacs. Mon sang n’a fait qu’un tour. D’un coup, j’ai explosé. Je me suis mise à hurler que je n’étais pas sa mère et qu’il n’avait rien foutu dans l’appart’, que c’était le bordel… Bref, j’ai tout lâché. En une fois, tous ces petits commentaires que j’avais pu me faire les deux mois précédents étaient sortis d’un coup. Le slip sale par terre, les chaussettes à côté du panier à linge, les miettes sur le plan de travail, son bol de céréales sur la table depuis le début de la semaine.
Tous ces reproches montaient les uns au-dessus des autres pour former une énorme montagne.
J’ai même fini par lui dire qu’il n’y avait plus aucune séduction entre nous, que je n’étais qu’une ménagère pour lui, au mieux une colloc’ avec qui il regardait des séries. WaouH. Ça fait du bien de se lâcher une bonne fois. Évidemment, je n’ai pas dû attendre longtemps pour recevoir mon reste. “Control freak, ménagère, vieille maman, impatiente, maniaque, toujours en pyjama”… J’en ai pris pour mon grade aussi et il sait frapper où ça fait mal avec ses paroles. Vers 21 h, on s’est échangés un dernier mot. Sans doute “merde” ou “va te faire voir”. Et on ne s’est plus parlé pendant 24 heures.
Sauf que travailler à côté de quelqu’un qui ne vous regarde même pas, ce n’est pas forcément facile. Toute la journée, j’ai tenté d’établir un contact pour qu’on arrête de se faire la gueule. Impossible. Vers 17 h, j’ai décidé de sortir prendre l’air, seule, pour réfléchir. Aaaaah… Se faire des petites histoires toute seule dans sa tête, c’est vraiment ma spécialité. “C’est terminé, je vais rompre. Je ne le supporte plus, je ne sais même pas si je l’aime encore…” Je suis hyper forte pour l’auto-conviction quand je suis énervée.
D’ailleurs, en rentrant, je me sentais gonflée à bloc pour repartir de plus belle dans l’engueulade du siècle. “Ménagère ? Il se prend pour qui lui. Il va voir de quel bois je me chauffe !” Telle une furie, je fais remarquer ma présence en claquant fort les portes et en marchant d’un pas énervé. Jusqu’à ce que j’arrive dans la cuisine devant un Ben tout essoufflé. Il avait traversé la ville pour aller m’acheter un bouquet de fleurs. “On peut arrêter de se disputer ? T’es parfois maniaque, mais je t’aime, tu sais. Je vais te préparer un bon repas et on va se poser un peu ?” Forcément, après ça, j’ai laissé tomber mon plan d’attaque. Un câlin me semblait beaucoup plus adapté à la situation qu’une nouvelle salve de cris.
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