““LE POINT G”” épisode 120: la chronique sexo de Gaëlle
Gaëlle, 27 ans, en a bavé côté cœur. Après avoir épluché Tinder et vécu mille et une nuits parfois torrides, parfois étranges, il semblerait qu’elle ait trouvé le bon. Avec Ben, elle explore toutes les facettes de la sexualité. Avec amour, mais surtout avec humour.
L’autre jour, j’ai regardé la mini-série Netflix « Le sexe en bref ». L’épisode 1 traitait des fantasmes. J’y ai appris plein de choses fascinantes sur la sexualité, notamment le top 3 des recherches sur les sites pornographiques. Ce qui est étonnant, ou pas vraiment, c’est que la plupart des gens sont excités par la nouveauté, la sensation d’inédit. Ce qui donne lieu à des recherches prédominantes de pornos incestueux, du moins dans l’idée du scénario.
J’entends par là les vidéos qui parlent de « MILF » (de l’anglais « mother I’d like to fuck »), de belle-mère, ou même parfois des membres du même sang d’une famille (cousine, etc.). Bien évidemment, ces thèmes sont mis en scène par des acteurs. Dans les faits, belle-mère et belle-fille ne couchent pas vraiment ensemble.
Mais pourquoi ces sujets rencontrent-ils tant de succès ? Tout simplement parce qu’ils sont interdits.
Rien que l’idée peut provoquer dégoût et excitation simultanément, une forme de perversion. Et cette sensation peut engendrer une excitation sans précédent. C’est intéressant de se dire qu’une personne sur 3 y aurait déjà pensé. Évidemment, ce n’est pas le genre d’informations dont on parle avec nos amis ou qu’on évoque même dans la confidence. C’est beaucoup trop gênant, intrusif. On a la sensation d’être fous, dégoûtants, et c’est totalement compréhensible.
Mais là où je veux en venir, c’est qu’au final, les gens qui ont ces pensées sont nombreux, ce qui signifie que ce n’est pas forcément anormal.
Réaliser à travers cet épisode que la plupart des femmes regardaient du porno lesbien, par exemple, m’a un peu plus rassurée. Quoi de plus logique finalement que d’observer des femmes qui savent exactement comment satisfaire leurs partenaires et qui ressentent les mêmes sensations… Pendant très longtemps, je me suis posée beaucoup de questions sur mon orientation sexuelle à cause de ça. Est-ce que ça veut dire que je suis lesbienne si je regarde du porno lesbien ? Quand on a 20 ans, on peut vite angoisser et se renfermer en ayant ce genre de réflexion.
Dans mon cas, l’aborder avec mes ami•e•s m’a permis de l’assumer totalement et de me dire qu’au final, je n’avais pas besoin d’étiquette sur mon front. C’est moi, tout simplement.
Jusqu’à présent, je n’ai jamais ressenti cette excitation très forte dans la vie de tous les jours, face à une fille qui me plait. Bon ok, il y a eu un ou deux épisodes qui m’ont titillée. Mais en fait, c’est ok. Ce n’est pas un problème pour moi. Je suis en paix avec mes pensées, mes sources d’excitation et mes fantasmes. Et c’est profondément libérateur de retirer ce poids de ces épaules.
On devrait davantage en parler pour déculpabiliser, ouvrir le débat, rassurer. Finalement, de tout temps, les Hommes ont cherché à se rassurer vis-à-vis de leur propre sexualité. Est-ce que je fais l’amour « normalement » ? Est-ce que ça dure assez longtemps ? Est-ce que j’ai un problème ? Est-ce que les autres le font plus que moi ? La preuve : dans le top 10 des articles les plus en ligne, on retrouve souvent des articles du genre « la durée moyenne d’un rapport sexuel ». S’informer sur la sexualité d’autrui permet de se rendre compte que tout le monde est différent et que, même si on peut dégager des grandes lignes de similitudes, l’acte sexuel dans toutes ses formes est très personnel et n’a pas besoin d’être comparé.
Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.
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