““LE POINT G”” épisode 122: la chronique sexo de Gaëlle

L’autre jour, j’ai fait une bonne action. Mon ami Charlie m’a proposé qu’on se voit pour un petit apéro au parc. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas partagé un moment ensemble. Je me réjouissais. En arrivant sur place, il m’a raconté le neuf dans sa vie. Ses examens sont terminés, il est enfin en vacances et un peu plus léger… Et puis surtout, il a rencontré quelqu’un. « C’est vraiment dingue, on s’entend super bien. Je la trouve magnifique, elle me fait rire. C’est vraiment cool entre nous ».

Je ne sais pas pourquoi, mais j’attendais le « mais ». Vu son ton et ses épaules recroquevillées, il y avait forcément un « mais ».

« Mais je dois t’avouer un truc, et ce n’est pas super facile à dire. Je bande mou, voilà c’est dit ». Ah pour le coup, je comprends que ça ne soit pas une information dont on gratifie tout le monde. Heureuse qu’il puisse se confier à moi sans tabou, j’ai tenté d’en savoir plus. « Tu me vantes beaucoup ses mérites, à quel point elle est belle, etc. Tu ne penses pas que ça te fait peur quelque part ? Peut-être que tu es tellement stressé de ne pas être à la hauteur que mécaniquement, tu te bloques ».

Pas facile de dire ça à un ami sans blesser son égo. Pourtant, il fallait bien que je pose la question pour l’aider à comprendre d’où pourrait venir le problème. « Je ne sais pas si je la mets sur un piédestal mais ce qui est sûr, c’est que je me sens super nul de ne pas pouvoir coucher avec elle alors que j’en ai vraiment envie ».

Voilà un cercle vicieux facile à créer. Quand on se sent nul, pas à la hauteur et que ça nous provoque un sentiment d’angoisse, contrôler nos émotions et lâcher prise devient de plus en plus compliqué.

Dans son cas, je pense qu’il est tellement focalisé sur le fait de ne pas y arriver qu’il n’y arrivera tout simplement pas. J’ai pris le temps de réfléchir, d’inspirer profondément et je lui ai glissé un petit conseil que j’avais déjà lu dans les pages de ce magazine. « Je te propose d’aller prendre une douche en rentrant et de te focaliser sur l’eau chaude qui coule sur ton corps, sur la pression du jet, l’endroit où elle se dépose et avec quelle intensité. Tu dois prendre 3-4 minutes pour observer les sensations et les laisser venir à toi ». Dubitatif, il me regarde comme si je le prenais pour un idiot. « C’est quoi le but ? Je sais me laver quand même… » « Oui, je m’en doute. Mais je pense que tu as besoin de te reconnecter au moment présent pour ne pas ressentir le stress et pour ça, il va falloir que tu te focalises sur les sensations directes, pas sur la peur. La prochaine fois que vous aurez l’occasion de faire l’amour, essaie de ne pas te focaliser sur toi mais plutôt sur elle. Il y a mille manières de faire du bien sans pénétration, grâce à ta langue, tes doigts, etc. Occupe-toi d’elle sans penser à ton plaisir et si tu te sens excité, sois-en conscient et ressens simplement ce plaisir-là. Concentre-toi sur sa respiration, les mouvements de son corps, ses courbes. Donne-toi entièrement à elle sans entrer dans l’équation ».

Une fois de plus loin d’être convaincu, il a changé de sujet, un peu gêné. Mais le lendemain soir, alors que j’étais en train de m’endormir, j’ai reçu un curieux SMS qui disait « Le score actuel est de 3-1, on a arrêté de faire match nul. Merci ». Allo papa Tango Charlie, un peu coup de pouce et c’est reparti !

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