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““LE POINT G”” épisode 131: la chronique sexo de Gaëlle

La rédaction

Gaëlle, 28 ans, en a bavé côté cœur. Après avoir épluché Tinder et vécu mille et une nuits parfois torrides, parfois étranges, il semblerait qu’elle ait trouvé le bon. Avec Ben, elle explore toutes les facettes de la sexualité. Avec amour, mais surtout avec humour.


L’autre jour, j’ai fait mon frottis du col annuel ainsi qu’un test de dépistage des maladies sexuellement transmissibles. Je me suis dit que c’était certainement la dernière fois que je le ferai de ma vie si je reste avec Ben “pour toujours”. Cette pensée m’a fait bizarre, même je la trouvais plutôt douce au final. Comme ça fait maintenant de longs mois que nous sommes ensemble, ça fait un moment qu’on n’utilise plus de préservatif. J’avais été testée peu de temps avant qu’on ne se mette ensemble, lui aussi. Évidemment, on n’a pas pris de risque, vous pensez bien.

Mais pour être sûre que tout était ok, et comme je devais faire un frottis du col de l’utérus utile pour dépister les cancers, j’en ai profité pour demander la totale.


J’avais entendu parler d’un centre pour femmes à Bruxelles. Au lieu d’aller chez mon gynécologue comme d’habitude, j’avais été curieuse de voir le traitement réservé aux patientes dans un endroit où l’on prête justement attention aux violences médicales même légères. Mon gynéco est un homme plutôt cash. Il est très professionnel et fait très bien son travail mais, je ne sais pas pourquoi, je ne me sens pas super à l’aise avec lui.

Alors, quand j’ai entendu parler de ce centre et de sa méthode de fonctionnement, je n’ai pas trop hésité à y aller. Et je dois dire que je n’ai pas été déçue. Dès mon entrée, je me suis sentie super à l’aise et à l’écoute. On a pris soin de me demander si je voulais recevoir les résultats par téléphone ou in situ et à quelle heure on pouvait m’appeler sans me déranger. Pareil pour la facture (minime puisqu’il s’agit d’un planning familial) qui pouvait ne pas être envoyée à mon adresse si je le désire.

J’étais un peu interloquée par cette demande. « Oh ben oui, je ne vois pas pourquoi vous ne pourriez pas m’envoyer la facture. Je comptais payer vous savez ! » La secrétaire m’a informée des diverses situations où ça peut effectivement poser problème. Je n’avais pas pensé à toutes ces femmes qui voudraient avoir un rendez-vous pour une quelconque raison et ne pas mettre leur partenaire au courant, par exemple.

C’est vraiment chouette d’avoir cette possibilité, ne fut-ce que pour subir moins de stress.


« Imaginez, reprend la secrétaire, vous commettez une infidélité pendant une soirée alcoolisée, vous regrettez mais vous avez la vigilance d’esprit que de checker si tout va bien avec un test ». Effectivement, je peux comprendre que ça soit plus rassurant. Et je n’étais pas au bout de mes surprises. En rentrant dans le cabinet du médecin, j’ai d’abord demandé pour le dépistage. Elle m’a directement informée que le test se faisait soi-même. « Vous prenez le petit coton-tige, vous l’insérez de quelques centimètres et vous le tournez légèrement pendant quelques secondes avant de le remettre dans le tube ».

Après cet exercice particulier mais tellement moins intrusif, j’ai finalement évoqué l’objet principal de ma visite, soit le frottis du col. Évidemment, si j’avais été claire dès le début, elle aurait pu tout faire en même temps. Mais ne fut-ce que pour pouvoir vous expliquer que c’est possible de faire un tel examen sans être gênée ou malmenée par un médecin peu regardant sur la douceur, je ne regrette absolument pas de l’avoir fait. J’ai découvert ce rapport médecin/patient où le consentement est évoqué, où les choses expliquées en prenant le temps. Et honnêtement, je trouve ça révolutionnaire. Ça me permet de réaliser qu’en fait, ce n’est pas normal de ne pas se sentir à l’aise avec un professionnel de la santé. Si toutes les femmes pouvaient être en confiance auprès de leur gynéco, elles hésiteraient beaucoup moins à y aller !

 

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