““LE POINT G”” épisode 132: la chronique sexo de Gaëlle

L’autre jour, j’ai eu une révélation incroyable grâce à ma pote Marie. On était en train de se promener dans le parc après plusieurs semaines sans avoir pu se voir. Autant dire qu’on avait un milliard de choses à se raconter. On a fait le point sur nos vies, son nouvel appartement, ma thérapie pour me laisser aimer sans fuir, ce genre de banalités. J’adore voir Marie pour cette profondeur de conversation qu’on a tout de suite. On ne fait jamais semblant. Nos discussions ne sont pas du chit-chat, on prend le temps d’analyser la vie et d’en rire. C’est si gai.

Évidemment, quand les langues se délient, on aborde souvent le cul et tout ce qui va avec. Le problème, c’est qu’on parle fort toutes les deux (surtout moi) et qu’on n’est gênées de rien.

Disons qu’on fait profiter nos voisins de promenade de nos expériences respectives.

Et pour le coup, Marie a sorti un paquet d’histoires qui m’ont fait écarquiller les yeux et mourir de rire. On a commencé assez soft avec son emménagement. « En tout cas, je peux te dire que j’ai déjà testé le pommeau de douche ! » Mais justement parlons-en de ce fameux pommeau de douche, je vous avais déjà expliqué que c’était impossible pour moi d’y arriver et j’ai enfin compris pourquoi…

En confiant à Marie mon désarroi face à cet instrument plébiscité par de nombreuses femmes comme fruit du plaisir absolu, j’ai découvert que je m’y prenais très mal, voire que je n’avais rien compris.

« Mais nooooon, ce n’est pas comme ça que tu dois faire ! Il faut dévisser la tête et se servir uniquement du tuyau. C’est le gros jet qui doit se laisser couler sur le clitoris qui va te faire jouir ! Évidemment que si tu laisses la tête de douche en bougeant vite fait, ça va prendre 3 heures ! Sans parler du gaspillage d’eau bon sang ! » Whaaaaaaat ? C’est donc ça le secret ultime donc je n’avais absolument pas conscience ? Effectivement, j’aurais pu essayer une centaine de fois, ça n’aurait jamais marché. Pour vous dire, j’étais tellement frustrée de pas y arriver que j’ai même déjà essayé de frotter le pommeau en me disant que c’était pas super agréable.

Vous pensez bien qu’en rentrant chez moi, c’est la première chose que j’ai voulu essayer.

Ben dormait déjà quand je suis rentrée. J’ai donc enlevé mes vêtements dans le plus grand des calmes avant de me diriger vers la salle de bains. Pas de chance pour moi, elle est collée à la chambre. Je devais donc faire le moins de bruit possible pour ne surtout pas le réveiller. Mais je vous avoue que toute cette mise en scène m’excitait encore plus. J’allais enfin découvrir le pouvoir sacré du pommeau. Histoire d’être à l’aise, je me suis assise sur le bord de la baignoire, bien planquée derrière le rideau. Et puis, j’ai dévissé le fameux pommeau.

Bon, je vous avoue que la rouille cachée sur le pourtour intérieur m’a un peu calmée. C’est un peu dégueu quand même. Heureusement pour ma planification d’événement, le tuyau en lui-même était intact. Après une petite inspection (toujours vérifier qu’il n’y ait pas d’araignée !), j’ai tiré sur la poignée d’ouverture à fond vers le haut. …Et j’ai lâché le tuyau qui s’est lancé dans une danse effrénée sur les murs de ma salle de bains. Le poids du pommeau en moins, il voletait tel un cobra attiré par le son de la flute d’un charmeur de serpent. Évidemment, j’ai crié de surprise. Évidemment, j’ai réveillé Ben. Évidemment, j’ai dû remettre mon orgasme à plus tard. Mais surtout… Bien sûr qu’il n’a pas cru que je cherchais à vérifier qu’il n’y avait pas d’araignée dans le tuyau.

Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.

Pour lire les épisodes précédents, rendez-vous ici.