““LE POINT G”” épisode 145: performance et pénétration
Gaëlle, 28 ans, en a bavé côté cœur. Après avoir épluché Tinder et vécu mille et une nuits parfois torrides, parfois étranges, il semblerait qu’elle ait trouvé le bon. Avec Ben, elle explore toutes les facettes de la sexualité. Avec amour, mais surtout avec humour.
L’autre jour, j’ai fait lire ma dernière chronique à un ami qui était curieux de savoir en quoi consiste mon travail. Un peu amusé, il a pris le temps de s’attarder sur mon texte et de me poser plein de questions sur la sexualité. « Mais donc tu écris toutes les semaines sur la vie sexuelle des gens y compris la tienne ? » « Et tu fais des recherches tout le temps sur la sexualité ? » Surpris, il ne s’arrêtait plus de rebondir sur sa question précédente.
Savoir si j’écrivais uniquement pour les femmes, ou pour tout le monde, si ça m’arrivait de ne pas trouver l’inspiration ou de ne pas avoir envie de raconter des éléments trop personnels…
Ça m’a fait réaliser à quel point je me censure rarement quand je vous écris. Certes, nos relations sont du domaine de l’intime et ne regardent que nous. Mais dans le cadre de mon travail, j’aime justement aborder toutes ces petites choses dont personne ne parle jamais. J’avoue que j’espère toujours que ça aidera quelqu’un. On ne sait jamais !
Si ne fut-ce qu’une seule personne arrive à tirer un bon conseil ou une idée de ces quelques lignes, vous n’imaginez pas comme ça me ferait plaisir.
J’aime me sentir utile, c’est très gratifiant. Finalement, on a tous un lien particulier avec le sexe. Certain·e l’aiment, d’autres n’en retirent aucune satisfaction, certain·e le questionnent, d’autres se laissent aller à ses plaisirs sans forcément y réfléchir. C’est fascinant, vous ne trouvez pas ?
Devant mon énergie positive, mon ami s’interroge davantage sur les conseils que je peux lui donner. Curieuse, je lui demande plus de détails. « Tu veux dire par rapport à un problème en particulier ? » Assez gêné, il finit par me dire à demi-mot qu’il s’inquiète d’être éjaculateur précoce. « Tu vois, c’est pas que ça dure 30 secondes, mais souvent, je n’arrive pas à me retenir très longtemps. 2-3 minutes. Parfois 5. Et ma copine est tout le temps frustrée parce que ce n’est pas assez long pour elle ». J’ai dû lui demander plus de détails… Mais je savais déjà au fond de moi que cette souffrance que peuvent ressentir les hommes face à leur propre performance était très fréquente. Et c’est scientifique finalement… Si les hommes ont besoin d’une stimulation de quelques minutes pour jouir, les femmes, elles, ont besoin de contacts rapprochés plus forts et ce pendant au moins 15 minutes. Donc, si on se limite à 5 minutes de va-et-vient, il y a peu de chance qu’un orgasme s’en suive.
J’ai donc voulu savoir s’ils prenaient le temps de faire des « préliminaires » avant, après ou même pendant. Parce qu’au final, la durée même de la pénétration est-elle si importante que ça ? Je trouve que ce n’est pas obligatoire d’ailleurs, cette pénétration.
Bien souvent, les hommes ne prennent même pas le temps de s’appliquer dans leurs mouvements et finissent par se masturber à l’intérieur de leur compagne, si je peux me permettre de parler de manière très crue.
On a discuté un moment de 1000 façons de rendre les rapports plus qualitatifs sans faire un focus sur le coït. Les hommes peuvent se mettre une telle pression pour maintenir le cap qu’ils finissent par ne plus profiter du moment et être connectés à leur partenaire. Les femmes, quant à elles, finissent par baisser les bras et à mettre leur vie sexuelle entre parenthèses ou à se satisfaire seule. Et sont par conséquent très frustrées. C’est triste, non ? Je propose qu’en tant que nanas, on milite petit à petit pour essayer de se détacher de cette pénétration ! Prenons le temps d’essayer de rallonger les préliminaires, peut-être même de les faire devenir principaux pendant l’amour. Dire à son mec « aujourd’hui, pas de coït », ça ouvre la porte de l’imagination, du plaisir du toucher, ça enlève toute la pression et finalement, ça décuple le bonheur de prendre du temps érotique ensemble. Et c’est ça qu’on veut !
Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.
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