““LE POINT G”” épisode 148: insomnie et orgasme

L’autre jour, Ben n’arrivait pas à dormir. D’habitude, ça se passe toujours de la même façon : on va se coucher, on regarde un petit épisode et il s’endort dès le générique de fin et dort d’une traite jusqu’au lendemain matin. Mais quand Morphée ne vient pas l’aider à s’en aller au pays des moutons, il devient très vite chiant (c’est un euphémisme).

Qu’importe si je suis moi-même en train de m’endormir ou si je dors déjà, Ben a l’art de faire savoir à quiconque qu’il ne dort pas. Il se retourne sans cesse, rouspète à coups de grandes respirations bruyantes et n’hésite pas à parler tout seul.

Et ce jour-là, je dois bien avouer que je n’avais pas la patience de jouer à ce petit jeu pendant des heures. « Désolée Mamour mais le train du dodo est déjà passé, il va falloir attendre le suivant » me dit-il. Ok, super. Ça promettait encore un long moment avant qu’il ne me laisse dormir. « Et si je te donnais un coup de main ? » lui ai-je proposé. Littéralement un coup de main, si vous voyez ce que je veux dire. Ben n’a pas montré d’intérêt particulier à ce que je l’aide. Pourtant, ça me semblait la meilleure solution. Quand on a un orgasme, le cerveau produit tout un tas d’hormones qui favorisent l’endormissement par une sensation d’apaisement. J’en profite d’ailleurs pour vous suggérer de tenter cette astuce si vous ne trouvez pas le sommeil ! D’ailleurs, ça a déjà fait ses preuves plus d’une fois dans mon couple.

Bien souvent, quand on fait l’amour le soir, Ben s’endort immédiatement après.

Mais revenons-en à nos moutons insomniaques. Face à son silence, j’ai décidé de me blottir contre lui et de lui caresser les cheveux pour l’apaiser. Après quelques doudouces, j’ai senti sa respiration ralentir et le calme s’installer de nouveau en lui. Par procuration, je me suis moi-même apaisée en quelques secondes. À son tour, il a mis ses mains sur mon corps pour me caresser. Les quelques minutes qui ont suivi n’étaient que douceur et volupté. Mais au bout d’un moment, je dois bien avouer que la situation commençait à m’exciter. Il se rapprochait de plus en plus de ma poitrine mais toujours avec une douceur extrême. Je ne sais pas si vous avez déjà fait face à ce genre de situation mais j’ai fini par me demander si on était toujours dans le registre du câlin. « Je lui dis ou pas, que ça me chauffe ? », « est-ce que j’essaie d’aller plus loin ? » « dois-je me calmer ? »… Je ne savais pas trop comment réagir.

S’il percevait ce moment comme complètement dénué de sensualité et d’érotisme, je risquais de tout gâcher avec mes gros sabots.

Je me suis donc laissé faire, un looooong moment. Et là !!! Je vous jure que j’ai ressenti des sensations complètement dingues ! J’ai perdu toute notion du temps, me laissant porter par le va-et-vient de ses doigts sur mes seins. Il ne faisait rien d’autres que les frôler du bout des doigts mais ça me rendait complètement folle. Comme si le moindre nerf recevait un milliard d’informations de plaisir. Tout mon corps était chamboulé.

C’est bien simple, je n’étais qu’un frisson.

Je pense que Ben a dû réaliser à l’accélération de ma respiration que je ne percevais plus les choses de la même manière mais il s’en est amusé et a continué longtemps. Comment vous expliquer ce que ça faisait… C’est comme si j’avais pu avoir un orgasme rien qu’avec le toucher. Dingue, non ? Mon cerveau était alerte au moindre souffle, mon corps transi d’excitation. J’aurais voulu que ça dure une éternité.

Et je me demande sincèrement si j’aurais pu jouir finalement. Peut-être qu’une ou deux minutes de plus auraient pu m’amener au 7^ème ciel. Mais je n’ai pas eu la patience. Je lui ai sauté dessus sans demander mon reste. Et qu’est-ce qu’on a bien dormi après ça…

Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.

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