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““LE POINT G”” épisode 2: la chronique sexo de Gaëlle

La rédaction

Gaëlle, 26 ans, a passé huit ans de sa vie en couple. Mais après plusieurs déceptions, même si elle n’abandonne pas sa quête de l’amour avec un grand A, elle a décidé de se laisser vivre sans pour autant se priver des plaisirs de la chair. Elle compte bien découvrir les joies du sexe sans tabou et mener des expériences sans avoir froid aux yeux.


L’autre jour, j’étais en retard. Très en retard même, puisqu’il était déjà 20h25, que mon rendez-vous avec Benoît était prévu à 20h30 et que j’étais toujours chez moi en petite culotte. Il faut dire que j’avais pris du temps à me préparer. Mentalement surtout. Un premier rendez-vous Tinder, c’est quelque chose!

Histoire de me mettre dans les meilleures conditions, j’avais appelé ma meilleure amie Sophie à la rescousse. Elle a l’habitude de ce que l’on nomme communément “les plans cul” et est donc la mieux placée pour me donner de bons conseils. Parce que soyons claire, dans ma tête à ce moment-là, c’est le bordel intégral. Qu’est-ce que je vais mettre? Qu’est-ce que je vais lui dire? Et s’il ne me trouve pas intéressante? Ou pas jolie? Sophie essaie de me rassurer comme elle le peut.

Tu t’es préparée de partout, hein?” me demande-t-elle en rigolant. J’esquisse un sourire et lui rétorque: “tu veux dire quoi par là?” On savait toutes les deux ce qu’elle voulait dire.


D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours fait l’autruche avant un rancard. “Hors de question de coucher le premier soir” mais au cas où, je vais quand même enlever la mousse de mon caillou. Quelle hypocrisie. C’est comme si tous mes principes s’envolaient en pensant à la possibilité de m’envoyer en l’air. Mais est-ce un problème finalement? Je ne vois pas pourquoi je n’aurais pas le droit d’en profiter si on se plaît et que le courant passe bien. Je n’ai pas envie de mourir bête et encore moins nonne.

20h30. C’est officiel, je suis à la bourre. Avec mon quart d’heure de marche jusqu’au bar, aucune chance que j’arrive à temps. Tant mieux. Me faire désirer un peu fait partie du jeu. J’embrasse Sophie, elle me souhaite bonne chance. “Et protège-toi!” me lance-t-elle. “Oui, maman, promis!” Je marche aussi vite que je le peux, mes écouteurs dans les oreilles. Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche. “Je suis là, tu arrives bientôt?” Je repensais à ce sketch de Norman où il répondait toujours “je suis en chemin” alors qu’il était toujours chez lui. Pour le coup, j’ai fait la même chose.

20h50. Me voilà enfin arrivée. Je scrute le bar à la recherche de mon rendez-vous. Un grand brun me sourit. Waouw. Il est vachement beau. Avec mon mètre 78, je suis contente qu’il soit si élancé. La première pensée qui me vient à l’esprit n’est pas tout à fait avouable: “heureusement que je me suis préparée ‘entièrement’.” J’aurais voulu me perdre dans ses grands yeux bleus. À la place, je m’avance pour lui faire la bise. “Je suis un peu en retard, désolée. Je t’offre une bière pour me faire pardonner?” Il fronce les sourcils.

“Je pense que tu te trompes de personne, mais je ne refuse jamais une bière.” Je me décompose, hyper mal à l’aise. “Tu n’es pas Benoît?”, “non, moi c’est Nicolas”. Oups.

Je sens alors une main qui tape sur mon épaule. Je me retourne sur un autre garçon brun aux yeux bleus, un peu moins beau, et beaucoup plus petit. Genre, beaucoup, beaucoup, beaucoup plus petit. De son mètre 60, il se met sur la pointe des pieds pour m’embrasser la joue. “Je me demandais si c’était toi, j’ai hésité à venir te dire bonjour. C’est moi Benoît!” Oups bis. Dans quel plan pourri me suis-je encore fourrée? Le temps de me retourner, mon apollon avait disparu. La soirée s’annonçait gé-nia-le.

Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.

 

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