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““LE POINT G”” épisode 26: la chronique sexo de Gaëlle

La rédaction

Gaëlle, 26 ans, a passé huit ans de sa vie en couple. Mais après plusieurs déceptions, même si elle n’abandonne pas sa quête de l’amour avec un grand A, elle a décidé de se laisser vivre sans pour autant se priver des plaisirs de la chair. Elle compte bien découvrir les joies du sexe sans tabou et mener des expériences sans avoir froid aux yeux.


L’autre jour, j’ai vu au moins cent personnes nues. Et croyez-moi, ça en fait des paires, que ça soit de seins ou de testicules. Surtout n’allez pas vous imaginer une partouze géante. Je sais que je veux vivre de nouvelles expériences mais peut-être pas à ce point-là. Non, ce jour-là, Nicolas m’a emmenée à Boetford, un magnifique château caché à l’écart de Bruxelles. Après lui avoir avoué que j’étais complexée, il a trouvé judicieux de me mettre face à mes peurs pour mieux les accepter.

En arrivant à l’entrée, il ouvre la porte et me laisse passer première. «Deux entrées pour le spa naturiste, s’il vous plaît». Je deviens rouge pivoine devant la guichetière. Quand il m’a dit que je n’avais besoin de rien, j’étais loin de me douter qu’il voulait dire «rien de rien». Me voilà donc embarquée dans un spa où tout le monde est nu.

Et je vous assure que je n’étais pas prête pour ça.


En arrivant dans le vestiaire, je ne daigne pas enlever ma robe. J’observe les alentours. Il n’y a pas de petite pièce pour se changer. Enfin, se déshabiller plutôt. Je dois me mettre dans le bain tout de suite. D’ailleurs, un vieux monsieur arrive près de moi, tous membres dehors et se frotte vigoureusement les testicules avec sa serviette. C’est sûr que ça calme.

Via une manœuvre savamment étudiée, je parviens à enlever ma culotte et mon soutien-gorge tout en gardant ma serviette autour de moi. Nicolas se marre, les fesses à l’air. Il déambule dans le vestiaire jusqu’aux douches avec une nonchalence incroyable. Vous allez peut-être me trouver bête mais moi je tremblotte, pas du tout à l’aise.

La douche est obligatoire. Par chance, il n’y a personne. J’enlève vite ma serviette et me jette sous le jet d’eau chaude. Un couple rentre et occupe la douche à côté de moi. «Pas l’choix, faut y aller» comme disait Faf Larage. Nicolas m’emmène dans le premier sauna. «Va valloir laisser ta serviette ici ma belle». Impossible. Il la déroule gentiment pour l’accrocher au porte-manteau et m’oblige à entrer dans la petite pièce sombre. Une chance que la lumière soit tamisée.

Je m’assieds près de l’entrée, les jambes recroquevillées contre mon ventre. Dans cette position, je cache l’essentiel.


C’est marrant parce qu’en soi, je ne suis pas complexée par mes parties intimes ou ma poitrine. Je pense davantage à ma cellulite et à mon ventre. Avec un maillot, c’est plus facile de «se sculpter» et de donner une impression de contrôle. Là, pour le coup, je n’ai pas d’autre choix que le lâcher-prise.

Je finis par m’allonger sur la planche de bois. En respirant profondément, je pose mes bras le long de mon corps et fixe le plafond. Je suis nue à deux mètres d’inconnus. Plus j’y réfléchis, plus je sens l’angoisse monter. Il fait trop chaud ici, il faut que je sorte. Je fonce vers la sortie, en panique. Nicolas me rejoint, inquiet. «Hé, mais qu’est-ce qui se passe?» me demande-t-il. «Je suis désolée, j’ai un peu de mal avec l’idée de la nudité et la chaleur du sauna m’a filé des angoisses». Nicolas sourit. «Regarde autour de toi. Les gens sont relax ici. Personne n’observe personne. Tous les corps sont différents, personne n’est parfait. Et c’est très bien. Si je voulais t’emmener ici, c’est justement pour que tu réalises que tu n’as pas besoin de faire un 36 tout musclé pour être belle».

En jetant un œil aux alentours, je réalise qu’effectivement, tout le monde est détendu, souriant. Chacun fait fi de son apparence et se concentre sur son bien-être. Alors que moi, je dois être la seule débile à vouloir entrer dans un sauna à 85° couverte d’une serviette 100% coton. Il va falloir que je prenne sur moi si je veux profiter de cette journée. On vient seulement d’arriver, je n’ai encore rien découvert des lieux et je stresse à cause de mon corps.

J’essaie de me resaisir. Nicolas m’attrappe par la taille et me colle un baiser sur la bouche. Alors qu’il se recule aussi vite, je sens son corps se décoller du mien. J’étais tellement concentrée sur moi que j’en ai oublié le potentiel érotique de cette sortie. Je recommence à avoir un peu chaud, mais pas pour les mêmes raisons cette fois.

Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.

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