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Gaëlle, 26 ans, a passé huit ans de sa vie en couple. Mais après plusieurs déceptions, même si elle n’abandonne pas sa quête de l’amour avec un grand A, elle a décidé de se laisser vivre sans pour autant se priver des plaisirs de la chair. Elle compte bien découvrir les joies du sexe sans tabou et mener des expériences sans avoir froid aux yeux.
L’autre jour, je discutais avec Sophie de mon rendez-vous avec Nicolas. Il venait de me dire que je ne devais rien attendre de notre relation. Ce n’est pas comme si je ne le savais pas. C’était très clair dès le départ. Mais quelque part, nos rendez-vous dans des cadres ‘amoureux’ m’avaient laissé croire que quelque chose était envisageable entre nous. Grosse erreur de ma part de jouer à ce petit jeu.
Mon manque de confiance en moi me donne souvent envie de plaire. Je tente, je flirte, juste pour voir jusqu’où ça pourrait aller.
D’ailleurs, je n’en suis pas fière. Ce n’est pas un comportement très sain et une fois sur deux, ça me rend malheureuse. Sophie est impatiente de connaître la suite de mon histoire. ‘Et donc, quand vous êtes rentrés, vous étiez super chauds non?’ Pas du tout. Aussi incroyable que ça puisse paraître, je n’avais absolument plus envie de faire l’amour, contrairement à ce que j’avais cru en quittant les thermes.
Les aller-retours dans l’eau chaude puis froide m’avaient littéralement épuisée et je ne pensais qu’à dormir. Mon amie s’étonne puis réfléchit. ‘Je comprends. Un jour, mon ex m’avait emmenée dans une chambre d’hôtel trop canon, hyper romantique. Mais après les deux heures de route, j’avais envie de m’effondrer’. On discute alors de ce sentiment qui est plutôt répandu. Pensez-y une seconde.
N’y a-t-il pas des lieux qui évoquent directement le sexe?
Un chalet cosy en pleine forêt, une chambre d’hôte romantique, un spa… Des endroits au grand potentiel excitant. La plupart du temps, on a une idée derrière la tête, comme si le fait de passer à l’acte était obligatoire. Cette petite voix nous répète ‘on va le faire, ça va être génial. On va s’envoyer en l’air passionnément’. Mais en réalité, ça arrive régulièrement que l’envie n’y soit pas. Que faire à ce moment-là? Se forcer? C’est parfois la seule solution qui nous vient à l’esprit.
Puisque l’endroit appelle au sexe, sexe il doit y avoir.
Sinon, on a l’impression de ne pas être normale, de passer à côté de quelque chose. Trop bête d’avoir payé le package champagne et fraises au chocolat pour finalement s’endormir comme une masse. ‘À un moment donné, c’est établi pour l’un et l’autre qu’il va se passer quelque chose. Imagine si ton mec te fait comprendre qu’il passe son tour, tu lui en voudrais, non?’ dis-je à Sophie avec l’espoir qu’elle me réponde que je n’avais pas à m’en vouloir d’avoir sombré après mon rencard avec Nicolas.
Elle dément (ouf!). ‘Bah, je vois pas pourquoi tu te forcerais si tu n’en as pas envie. Ça arrive!’ Elle n’a pas tort. Un exemple probant: la nuit de noces. On en fait des tonnes, projetant ces quelques heures post-mariage comme la meilleure nuit de notre vie. Mais au final, elle n’a rien de plus que les autres, sauf qu’on est très fatigués, souvent un peu saouls, et que l’effondrement nous guette. C’est épuisant, un mariage! La nuit qui suit le Jour J est la première après des mois de stress lié à la préparation de la cérémonie. Qui ne rêverait pas d’un bon sommeil réparateur, franchement?
Et puis, on sait tous que cette obligation de copulation vient simplement de la tradition qui voulait qu’on attende le mariage pour faire l’amour pour la première fois. Je suppose que les nouveaux époux avaient hâte de se découvrir, et ça se comprend. Mais de moins en moins de gens attendent de se promettre une vie ensemble pour passer le cap. Pourtant, la tradition de la première nuit de rêve en tant qu’époux n’a pas disparu. Tant de pression autour du sexe… Il toujours bon de se le répéter: faire l’amour doit être un acte de plaisir partagé. Un moment où l’on se laisse aller et où la seule de nos priorités devrait être de sentir la peau de l’autre tout contre la nôtre. Et certainement pas un décompte avant de fermer les yeux pour rejoindre Morphée.
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