““LE POINT G”” épisode 30: la chronique sexo de Gaëlle
Gaëlle, 26 ans, a passé huit ans de sa vie en couple. Mais après plusieurs déceptions, même si elle n’abandonne pas sa quête de l’amour avec un grand A, elle a décidé de se laisser vivre sans pour autant se priver des plaisirs de la chair. Elle compte bien découvrir les joies du sexe sans tabou et mener des expériences sans avoir froid aux yeux.
L’autre jour, je travaillais dans mon lit. Il faisait noir depuis longtemps mais j’avais quelques articles à terminer avant de profiter de ma soirée. C’est l’un des avantages de mon métier. Je peux bosser quand je veux tant que le résultat final est rendu dans les temps. J’ai les yeux rivés sur mon écran, rien ne peut me déconcentrer. Enfin presque.
De temps en temps, je vois la couette remuer entre mes jambes.
“Fais comme si je n’étais pas là”. C’est ce qu’il me dit avant de s’engouffrer sous mes draps. Avec Nicolas, on a conclu un deal: il me laisse une heure et demi de travail où je peux pleinement me concentrer sans interruption. En attendant, il regarde des vidéos sur son téléphone à côté de moi. Mais cette distraction l’ennuie rapidement. Il se lasse vite d’attendre et décide de prendre les choses en main sans mon accord. De mon côté, je dois absolument terminer mon texte. Deadline oblige. Mais s’il veut jouer, je ne vais pas l’en empêcher, si?
Je le laisse se glisser sous la couette sans broncher. Je fais même mine que ça ne me fait aucun effet. Mais dès que je ne suis plus à portée de ses yeux, je souris comme une gamine. Je me sens un peu surpuissante, comme une femme d’affaires tellement occupée qu’elle n’a même pas d’yeux pour son amant désespéré.
J’ai le sentiment de réaliser un fantasme dont je n’avais même pas conscience jusque là.
Alors qu’il est entièrement recouvert par l’édredon, la chambre me semble vide. J’ai l’impression d’être seule au monde. Mais son souffle chaud qui remonte le long de mes jambes est là pour me rappeler que je ne suis pas seule. Ses mains s’aventurent sur l’intérieur de mes cuisses sans atteindre la cible. Je tape sur mon clavier de plus en plus frénétiquement. L’attente est interminable. Il me fait complètement languir de sa langue. Mais je ne compte pas le lui montrer et attends la suite avec impatience. Mon article ne me passionne plus du tout, bizarrement. Je me bats contre moi-même pour me prouver que je suis plus forte que ma libido.
Je sens sa bouche s’ouvrir pour m’embrasser le sexe. Il joue avec l’effet de surprise. D’abord avec de petits à-coups puis en appuyant plus intensément. Je n’ai qu’une consigne à respecter me dit-il “continue de taper, n’arrête pas d’écrire”. Facile à dire.
Les phrases deviennent de plus en plus floues devant mes yeux. Mon plaisir, par contre, atteint des sommets.
Sentir ses coups de langue entre mes cuisses me rend dingue.
Je me retiens de gémir pour lui faire croire que je maîtrise la situation. Quel gros mensonge. En réalité, j’ai juste envie d’arracher la couverture et de m’offrir à lui. C’est terriblement excitant ce genre de situation, où l’on se retient de passer à l’action à cause d’une obligation. J’aurais pu tout lâcher pour me concentrer sur le moment présent et remettre mon article à l’heure d’après. Mais je choisis de relever le défi et d’essayer de faire les deux en même temps.
Mon souffle s’accélère. J’ai de plus en plus de mal à garder mon calme. Mes jambes sursautent de plaisir. Mes abdos se contractent au moindre contact de ses lèvres mouillées sur les miennes. Je sens l’orgasme monter à toute vitesse. D’un seul coup, c’est l’explosion. “Jjjjjjjjjjjjjjjjjjj”. La fin de mon article n’est qu’une longue lettre restée enfoncée. La plus délicieuse que j’ai eue à taper en travaillant. Quant à lui, il ressort de son antre, plus fier que jamais, avec la satisfaction du bienheureux au devoir accompli. C’est sa manière à lui de joindre l’utile à l’agréable.
Finalement, j’ai bien envie de travailler dans mon lit tous les jours. Il paraît que ça augmente la productivité.
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