““LE POINT G”” épisode 31: la chronique sexo de Gaëlle
Gaëlle, 26 ans, a passé huit ans de sa vie en couple. Mais après plusieurs déceptions, même si elle n’abandonne pas sa quête de l’amour avec un grand A, elle a décidé de se laisser vivre sans pour autant se priver des plaisirs de la chair. Elle compte bien découvrir les joies du sexe sans tabou et mener des expériences sans avoir froid aux yeux.
L’autre jour, je jetais un œil au calendrier. Dans une semaine pile, ce sera mon anniversaire. Je vais fêter mes 27 ans. Enfin, fêter est un bien grand mot. Dans ma tête, l’idée d’approcher la trentaine me déprime au plus haut point. Je me connecte sur Facebook pour créer un événement. J’ai beau ne pas aimer les anniversaires, je n’ai pas envie de passer le cap avec ma solitude pour seule amie. “Marie, François, Lionel, Camille, Seb,…”, je dresse la liste de mes futurs invités. La fête sera digne des plus belles soirées de la capitale. J’imagine une grande pelouse avec des tables en bois, des ballons, des cocktails beaucoup trop sucrés et de jolies robes pastel.
Je rigole! On va faire comme d’habitude: s’attabler à une terrasse et refaire le monde. À 00h30, tout le monde aura envie de rentrer et ce sera déjà fini. Eh oui, la vie change quand on approche des 30 ans. La moitié de vos amis a des projets d’enfants (quand ceux-ci ne sont pas déjà nés) et l’autre moitié prépare activement son mariage. J’aurais pu, moi aussi, en être à ce stade-là, si Guillaume et moi n’avions pas rompu. Après 3 ans ensemble, on parlait souvent de mariage. Mais ce n’est pas avec lui que ça devait arriver, voilà tout. En attendant, je m’interroge un peu à propos de cette soirée.
Dois-je inviter Nicolas? Après tout, c’est la personne que je vois le plus souvent pour l’instant. On a beau être ‘plan cul’, on partage beaucoup de notre quotidien, de notre vie privée. Il me raconte tout et inversement. Du coup, a-t-il sa place à mes côtés pour fêter mon anniversaire? Cette question me pousse à m’en poser d’autres. Peut-on réellement fixer une limite, une frontière entre notre vie de tous les jours et notre vie sexuelle? En l’occurrence, Nicolas m’a déjà vue dans le plus simple appareil, ça m’arrive même de faire pipi quand il prend sa douche juste à côté (ne me jugez pas, c’était urgent). Je pense pouvoir affirmer que notre complicité a créé une relation amicale au-delà de nos échanges de fluides. Même si ce bougre a été très clair sur le fait qu’on n’était pas en couple.
Admettons une seconde que je l’invite. Il va certainement trouver ça bizarre. En même temps, ça me plairait beaucoup qu’il soit là. J’aime sa présence. Je n’ai aucune certitude qu’il dira oui. Et comment on présente un plan cul à ses amis? Ce sont mes amis, par conséquent, ils connaissent tous mes autres amis. Si je présente Nicolas comme ‘un pote’, ils vont me griller en deux secondes. Quelle énorme prise de tête. Il n’y a qu’une seule façon de régler la situation et de prendre une décision: poser la question. J’attrape mon téléphone pour envoyer un SMS au principal intéressé. “Ça te dirait de venir m’aider à passer le cap de mes 27 ans vendredi prochain? Tu pourras m’appeler couguar dans le creux de l’oreille”.
Les regrets s’installent à l’instant où j’appuie sur le bouton “envoyer”. Quelle idiote. Il va penser que je veux une relation avec lui, que je veux lui présenter mes amis. J’appelle Sophie en panique. “Tu as fait QUOI?” Ce n’est pas tout à fait la réponse souhaitée. “Mais enfin, il faut faire la part des choses. Vous prenez du plaisir ensemble mais vous n’êtes pas amis! C’est un peu bizarre de le ramener comme ça alors que tout le monde sera là. Il ne va pas se sentir à sa place. C’est une très très mauvaise idée». Sophie est super énervée. À tel point que je ne comprends pas sa colère.
J’ai dû attendre sept jours pour capter d’où venait son énervement. Nicolas avait fini par accepter de venir à ma soirée d’anniversaire. Il était même passé me prendre chez moi avant de s’y rendre. En arrivant sur place, je vois mes amis très mal à l’aise face à mon cavalier. Je décide d’assumer et de faire la bise à tout le monde en présentant “mon pote Nicolas”. Jusqu’à ce que j’arrive au niveau de la dernière personne qui se tenait de dos. Au moment où elle s’est retournée, j’ai compris que j’avais droit à un cadeau particulier cette année… Ma surprise, c’était Ben. Que j’ai bien connu avant.
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