““LE POINT G”” épisode 36: la chronique sexo de Gaëlle
Gaëlle, 27 ans, a passé huit ans de sa vie en couple. Mais après plusieurs déceptions, même si elle n’abandonne pas sa quête de l’amour avec un grand A, elle a décidé de se laisser vivre sans pour autant se priver des plaisirs de la chair. Elle compte bien découvrir les joies du sexe sans tabou et mener des expériences sans avoir froid aux yeux.
L’autre jour, je regardais fixement l’eau couler sur mes pieds. J’adore prendre des bains. Ça n’arrive pas très souvent mais ces moments sont mes “Me Time” par excellence. Je laisse mes pensées vagabonder au gré des vagues de mousse sur ma peau. Ce soir, il n’y a que Ben dans ma tête.
Je l’imagine me répondre que lui aussi est amoureux de moi et que rien n’a d’importance sinon que l’on soit ensemble. Il m’embrasserait avec passion, attrapant mon visage entre ses mains. Toute cette période étrange serait derrière moi et je pourrais commencer un nouveau chapitre dans lequel il serait ma plus belle péripétie. Oui, je suis extrêmement romantique quand je veux. Il me manque, que voulez-vous. À sa pensée, de légers picotements me chatouillent le bas du ventre.
Même quand il n’est pas près de moi, son souvenir suffit à me faire ressentir un petit quelque chose.
En serrant les jambes, je laisse mon ventre descendre doucement dans le fond de la baignoire. La paroi me semble plus douce au contact de mes fesses. L’excitation m’effleure quelques secondes. “Pourquoi pas ?” Après tout, je ne connais rien de mieux pour se détendre. La vue du pommeau de douche me titille l’esprit. Je lis souvent des témoignages de femmes qui prennent leur pied sous la puissance du jet. Je me souviens avoir essayé une fois ou deux. Mais je devais mal m’y prendre car c’était plus douloureux qu’autre chose. Je souris de l’idée qui me traverse l’esprit.
Je me redresse, l’attrape, me replonge dans l’eau chaude et l’approche aussitôt de mon nombril.
Une fois immergé, le jet n’est plus si violent. Il démultiplie mes picotements de façon exponentielle. Je le coince entre mes jambes et le laisse agir avec fascination. Serait-il capable de me faire grimper au rideau de par sa seule force de projection? Je ne joue pas les impatientes et observe mes hanches rouler de plaisir. La sensation qu’il me procure est étrange. Le plaisir est latent mais pas aussi franc que d’habitude. Il se manifeste par vague, comme la mousse qui m’entoure.
Quand j’utilise mes mains, ma séance peut s’arrêter au bout d’une minute si je suis très excitée. Vite fait, bien fait comme on dit. Mais cette fois, j’ai envie de prendre le temps, de mettre mon corps au défi de ne pas se presser. Le challenge est difficile. La tentation de jouir est si forte... Retombant dans mes travers, j’envisage de l’appuyer un peu plus fort, de le faire aller et venir plus rapidement. Mais je m’efforce à maintenir ce rythme lent qui me frustre. Je me laisse complètement aller et me délecte des sensations. L’eau me caresse tout le corps, la mousse éclate dans un bruit sourd autour de mes mains.
Tout ce qui m’entoure s’évanouit dans un nuage blanc. Il n’y a plus que moi et le bruit de l’eau sur mon sexe. Et ces milliers de gouttes qui viennent me frapper avec douceur mais fermeté. Le temps est infini. Je dois être dans cet état de plénitude depuis de longues minutes. Je sens au bout de mon index la petite languette qui permet de modifier la pression. En la tournant un peu vers la gauche, le jet devient plus puissant et centralisé.
Que Dieu bénisse l’inventeur du mode massage.
J’ai chaud, mon cœur bat la chamade. Pendant une seconde, je crains de m’évanouir. Mais non, c’est l’orgasme qui arrive, si puissant qu’il pourrait me faire tourner de l’œil. Au moment où j’atteins le pic tant attendu, mes yeux s’ouvrent grands, comme si une décharge électrique me parcourait le corps. Mais mon plaisir est de courte durée. Ouvrir les yeux me permet de réaliser que la lenteur de mon petit jeu a fait déborder la baignoire. Le sol de ma salle de bains a laissé place à une marre d’eau. “Et meeeeeeeerde.” Accroupie à poil avec mon torchon, je suis d’un sexy incommensurable. Vous auriez dû me voir ramasser les flaques de ma dignité. Un beau spectacle.
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