““LE POINT G”” épisode 40: la chronique sexo de Gaëlle
Gaëlle, 27 ans, a passé huit ans de sa vie en couple. Mais après plusieurs déceptions, même si elle n’abandonne pas sa quête de l’amour avec un grand A, elle a décidé de se laisser vivre sans pour autant se priver des plaisirs de la chair. Elle compte bien découvrir les joies du sexe sans tabou et mener des expériences sans avoir froid aux yeux.
J’ai décidé de m’inscrire dans une salle de sport. Pas question de déprimer pendant des jours sous ma couette avec Netflix pour seule compagnie. Si Ben sort avec “une nana d’enfer” comme il aime tant en parler, je ne peux pas me laisser aller aux méandres de ma tristesse. C’est si facile pour moi de me noyer dans la plainte et de ne plus sortir de chez moi.
Mais voilà, j’ai 27 ans, toutes mes dents (ou presque), toute la vie devant moi. J’ai décidé de sortir plus forte de cette déception et d’élargir mes horizons. J’ai donc été chez Decathlon pour m’offrir une toute nouvelle tenue de sport. Évidemment, c’est la partie la plus chouette quand on s’inscrit à la salle. Se confectionner une tenue confortable mais stylée booste la confiance en soi et motive.
Et de la motivation, j’en ai à revendre.
Depuis quelques jours, je regarde des vidéos sur YouTube de gourous du sport. Bon, ok. Je les regarde dans mon lit. Mais je sens que les calories se dépensent toutes seules. Sans lever le petit doigt. J’arrive à la salle avec mon plus beau sourire et mes plus jolies baskets, prête à affronter le monde entier. Je commence par une demi-heure de cardio. Ça avait l’air plus simple dans mes souvenirs.
Trempée de sueur, essoufflée, le visage rougi, j’observe les machines de torture avec un air circonspect. Je ne comprends pas trop comment ça marche. Un coach s’approche de moi, tout en muscles, avec un sourire colgate. “Besoin d’aide?”. Oh que oui.
Je me délecte de le regarder sur l’appareil.
Il exécute des mouvements précis en me fixant dans les yeux. Inutile de vous dire qu’il est divinement beau. Je rougis de plus belle. Je lis “Sébastien” sur l’étiquette de son t-shirt en lycra.
Il me fait asseoir sur une machine dédiée aux abdos. “Inspire bien et puis pousse sur les bras en expirant”. Je m’exécute avec une grande concentration. Il approche ses mains de mon ventre pour me montrer comment gainer les muscles. La situation a beau être terriblement sexy, en réalité, je pue la transpiration et mes cheveux sont gras. Sébastien termine ses explications et finit par me laisser faire seule. “N’hésite pas, si tu as besoin de quoi que ce soit”. J’ai très envie de lui répondre qu’il peut m’inviter au resto après ma séance, mais j’acquiesce en souriant bêtement.
Pendant ma douche dans les vestiaires, je repense à une conversation que j’avais eue avec Sophie. Elle m’assurait que la gym avait un côté excitant. Je ne peux pas le nier, jusqu’aux étirements, j’ai ressenti un petit quelque chose. D’ailleurs, mes pensées ne sont pas tout à fait claires.
C’est bête, mais je suis heureuse d’éprouver ces sensations. Après avoir beaucoup pleuré sur mon sort, je réalise que ma libido est toujours bien active et que d’autres garçons que Ben peuvent me faire de l’effet.
Je laisse l’eau couler pendant les cinq minutes qui me sont imparties en prenant grand soin de me relaxer. En sortant, mon coach m’attend de pied ferme près de la porte d’entrée. Mon estomac se noue. Va-t-il me proposer un rancard? “J’ai remarqué que tu faisais mal tes étirements. La prochaine fois, on pourrait peut-être faire une séance ensemble, comme ça je te montre exactement comment faire?” Bien sûr, avec plaisir, ô grand Dieu du sport. Comment pourrais-je refuser un traitement de faveur avec un tel Apollon? Je rentre chez moi l’esprit léger, me sentant ferme et allégée de quelques grammes. Je sais que c’est dans la tête, que mes abdos n’ont pas daigné apparaître en une demi-heure.
Mais l’effet psychologique suffit à me faire du bien et à me rendre conquérante. Je reviendrai le plus souvent possible, c’est certain. Mais la prochaine fois, je mettrai peut-être un peu de mascara et du déodorant. Surtout du déodorant. Si mon grand sportif venait à m’enlacer, je ne voudrais pas manquer à l’appel pour cause de puanteur intempestive.
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