““LE POINT G”” épisode 5: la chronique sexo de Gaëlle
Gaëlle, 26 ans, a passé huit ans de sa vie en couple. Mais après plusieurs déceptions, même si elle n’abandonne pas sa quête de l’amour avec un grand A, elle a décidé de se laisser vivre sans pour autant se priver des plaisirs de la chair. Elle compte bien découvrir les joies du sexe sans tabou et mener des expériences sans avoir froid aux yeux.
L’autre jour, j’étais dans mon lit avec Guillaume. N’essayez pas de retenir son prénom, ça n’a pas grande importance. Guillaume, c’est mon deuxième rendez-vous Tinder. Après l’échec Benoît, j’avais un peu discuté avec lui, en prenant bien soin de lui demander sa vraie taille.
On avait très vite convenu d’un date un samedi soir. Lorsque je suis arrivée devant le restaurant, il se tenait accoudé à l’appui de fenêtre, grand et terriblement mignon. Dans ma tête, j’ai coché la case “fait plus d’1 m 75”. Il avait également titillé ma curiosité en choisissant de m’inviter au restaurant. De nos jours, la vie est chère vous savez! (Je parle comme ma Mamy qui demande toujours une réduction pour personnes âgées à la caisse du Colruyt). La case “pas radin” était aussi remplie.
Il a choisi un éthiopien. Et j’allais vite découvrir que son idée est très sexy. Le principe est simple: on mange avec les mains, en ne refusant pas de donner la becquée à son partenaire.
Dès la première bouchée, ça m’excite. Il enroule des pois chiches dans un morceau de crêpe, juste avant de le fourrer dans ma bouche.
Le tout en prenant grand soin de caresser ses doigts sur mes lèvres. Si je sens les épices chatouiller ma langue, c’est surtout la sienne que j’ai envie de goûter. Il me dévore des yeux, sans un mot. Quand je sens son pied remonter le long de ma jambe, je pense à tout sauf à manger. Mais ma proie ne compte pas si facilement s’offrir à moi. Après un repas copieux, il me propose de boire un verre dans le bar d’à côté. Sur fond de musique cubaine, il m’enlace et me fait tourner sur moi-même. Je finis dos à lui, les fesses collées sur son jeans. Envahie par les rythmes endiablés, je me trémousse langoureusement contre lui.
Je lui susurre à l’oreille qu’on pourrait quitter cet endroit bruyant pour se prélasser dans mon lit. Ni une, ni deux, il attrape mon manteau et m’emmène dans les rues pavées de la capitale.
Tous les trois mètres, il me plaque contre les murs pour m’embrasser. Je n’en peux plus.
En arrivant dans mon lit, je ne veux qu’une chose: le voir s’enfoncer en moi. On zappe les préliminaires, passant directement à l’étape supérieure. C’est bon, tellement intense. On finit même par jouir en même temps. Au moment où mon ventre se contracte, je sens une sensation bizarre qui me fait instantanément serrer les fesses. J’ai envie de péter. Je feins une grande envie de dormir et me tourne sur mon oreiller. Si lui s’endort en un rien de temps, je commence à paniquer en entendant mon ventre gargouiller. Saloperies de lentilles.
Commence alors une longue nuit de cauchemars où je rêve que mon intestin se relâche. Jusqu’au moment où le pire arrive. Dans mon sommeil, je pète. Assez fort pour me réveiller en sursaut. Si tout sonne comme un rêve dans ma tête, me replongeant immédiatement dans un sommeil profond, mon Apollon, lui, a tout entendu. Et le lendemain, quand je me réveille, il a disparu. En émergeant, j’appelle immédiatement Sophie pour lui raconter la honte de ma vie. Elle croit bon de me rassurer avec une touche d’humour. “Vois le côté positif, maintenant qu’il est parti, tu vas pouvoir te dégonfler sans retenue.”
C’est clair que dans ma solitude honteuse, la seule chose qu’il me reste à faire, c’est brasser de l’air et le vide qu’il a laissé à côté de moi.
Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.
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