““LE POINT G”” épisode 6: la chronique sexo de Gaëlle
Gaëlle, 26 ans, a passé huit ans de sa vie en couple. Mais après plusieurs déceptions, même si elle n’abandonne pas sa quête de l’amour avec un grand A, elle a décidé de se laisser vivre sans pour autant se priver des plaisirs de la chair. Elle compte bien découvrir les joies du sexe sans tabou et mener des expériences sans avoir froid aux yeux.
L’autre jour, je finissais mon troisième verre de cidre. Avec mes meilleurs potes, on se donne souvent rendez-vous dans ce pub anglais fort peu fréquenté. Il faut dire qu’à 7 euros le verre, les autres sorteurs privilégient les bars aux tarifs plus abordables. Mais nous, on est prêts à casser notre tirelire pour le calme de l’endroit. Chez moi, le troisième cidre est synonyme du statut “pompette”.
C’est le moment que je préfère. On s’est déjà racontés nos vies, on a fait le tour des derniers potins. Il est donc temps de passer à notre sujet de prédilection: le cul.
L’avantage, après quelques verres, c’est que les langues se délient sans complexe. On peut donc entrer dans le vif du sujet sans y aller par quatre chemins. “C’était quoi le dernier porno que tu as regardé?” me lance Sébastien, avec un sourcil relevé. Son regard inquisiteur me fait paniquer. Il sait très bien que je suis incapable de mentir. Je chuchote dans mon verre: “un porno lesbien”. Voilà, c’est dit. “Ah ouais, tu kiffes ce genre de truc?” me rétorque-t-il aussi sec.
Mon interlocuteur connaît toutes mes expériences sexuelles mais visiblement, il a l’air surpris par ma réponse. Moi, je ne trouve pas ça tellement bizarre finalement.
D’ailleurs, plus d’une femme sur dix regarde du porno lesbien. Je suis juste “normale” du coup, non? Rassurez-moi.
Si je regarde des femmes ensemble, c’est surtout pour une question de sensation. Quand elles s’appliquent à faire des cunnilingus du feu de Dieu, je sais exactement ce qu’elles ressentent. Je pense que c’est ce qui me plaît le plus en fait. Mon excitation s’emballe au quart de tour. Et puis, il faut dire ce qui est: le porno hétéro ne me fait pas franchement rêver. Ces femmes qui gémissent après deux allers-retours, je n’y crois pas une seule seconde.
J’ai l’impression que ces films-là ne sont pas du tout pensés selon le plaisir féminin. Les acteurs s’attardent très peu sur leur partenaire. Par contre, les images de fellations et de gorges profondes peuvent durer une éternité. Très peu pour moi. Voir ces filles se plier en quatre pour que les mecs prennent leur pied provoque généralement en moi une sensation de dégoût. Surtout quand elles écarquillent les yeux, la bouche grande ouverte. Ce n’est pas du tout ce que je recherche.
Quand je regarde du porno, ce qui arrive plus régulièrement ces derniers temps (paye ta solitude), c’est dans l’idée d’assouvir une envie pressante. Si je sens une quelconque excitation me chatouiller, je ne me pose pas vraiment la question. Je cherche une vidéo qui m’inspire et en quelques secondes, je sens mon cœur qui s’accélère. Le deal, c’est que ça aille vite. Généralement, je suis plutôt bien servie. J’ai été dotée de l’immense chance d’avoir des orgasmes express.
C’est-à-dire que j’ai la faculté de jouir en moins de 30 secondes si je le souhaite.
Et de recommencer aussi vite. Un privilège dont j’ai bien conscience et qui a demandé du temps et de l’expérience.
Sébastien est dégoûté. “C’est vraiment injuste. Moi, une fois que c’est fait, c’est fait. Je ne peux pas recommencer à moins d’attendre au moins une heure”. Mon pauvre ami a l’air tellement déçu que je le prends en pitié en lui offrant un nouveau cidre bien frais. Je fais quelques blagues sur l’égalité homme-femme avant d’aller régler la note. Je ne sais pas si c’est le cidre, mais j’ai un peu chaud et il me tarde de rentrer chez moi.
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