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Gaëlle, 26 ans, a passé huit ans de sa vie en couple. Mais après plusieurs déceptions, même si elle n’abandonne pas sa quête de l’amour avec un grand A, elle a décidé de se laisser vivre sans pour autant se priver des plaisirs de la chair. Elle compte bien découvrir les joies du sexe sans tabou et mener des expériences sans avoir froid aux yeux.
L’autre jour, je buvais un verre chez ma voisine Sarah. Elle m’avait invitée pour discuter de tout et de rien, comme on aime le faire de temps en temps. J’adore Sarah. Elle a dix ans de plus que moi, ce qui me permet souvent de me confier et de bénéficier de son expérience.
Et bien évidemment, vous vous en doutez, on parle souvent de sexe, comme on le fait toutes avec nos meilleures copines.
Ce soir-là, elle me racontait sa nouvelle vie avec son amoureux. Ils ont l’air de s’aimer beaucoup et de bien s’amuser au lit. Dans la confidence, elle m’expliquait qu’elle jouissait facilement, pour peu que son partenaire sache bien s’y prendre. “Oh moi aussiiiiii” lui avais-je répondu. On a gloussé pendant une minute avant d’aborder le sujet un peu en profondeur. Elle et moi, nous avons toutes les deux de nombreuses copines qui rencontrent des difficultés à atteindre l’orgasme.
Pour tout vous dire, il n’y pas si longtemps, j’en faisais moi aussi partie. Nos copines n’ont rien d’anormal. Elles ont toutes un rapport différent au sexe. L’une n’aime pas se masturber, l’autre n’est pas sûre d’avoir réellement joui, une troisième prend beaucoup de plaisir mais ne ressent pas l’extase… Bref, elles sont toutes différentes, avec un passé et des expériences différentes.
Souvent, quand je discute avec elles, elles envient beaucoup ma faculté à jouir facilement.
Je suis un peu gênée d’en parler parfois. J’ai l’impression que ça serait indélicat d’étaler mon plaisir quand elles n’y parviennent pas si facilement. Je m’efforce donc de leur répéter que ce n’était pas vraiment inné. Cette condition a demandé un long travail de pleine conscience et beaucoup de frustrations. Un exemple très concret de mon apprentissage, c’est que je ne me souviens pas de mon premier orgasme. Tout simplement parce que c’est un plaisir qui a grandi petit à petit. Je me rappelle de ces premières vagues de chaleur intense que je ressentais en me masturbant quand j’étais plus jeune. Elles n’ont plus rien à voir avec le bonheur explosif que je ressens maintenant.
L’orgasme se travaille en duo ou en solo. Pour ma part, c’était un mélange des deux.
Mon premier copain avait réussi à me mettre assez en confiance pour que je me sente détendue, à l’aise. Il a très vite trouvé les gestes qui me faisaient du bien. Ces gestes-là, je les ai reproduits seule, en apprenant à me connaître. Petit à petit, j’ai compris comment mon corps fonctionnait, les mouvements qui me faisaient grimper aux rideaux en moins de deux. Et comme ça aurait été bête de s’en priver, j’en ai abusé encore et encore.
Aujourd’hui, je peux le dire: mon clitoris est mon meilleur ami. Car oui, c’est important de le souligner; je suis incapable de jouir pendant la pénétration s’il n’est pas stimulé. (À l’inverse de ma meilleure amie Sophie, par exemple). Je pense avoir essayé un millier de fois, mais vraiment, ça ne veut pas. Ça fait partie des choses que j’ai apprises tout au long de ma vie sexuelle: chacune son truc.
Gardez toujours en tête qu’il n’y pas de normalité en terme de sexualité. Tous les corps sont différents, toutes les femmes ne réagissent pas de la même façon. Et pour une fois, je ne suis pas d’accord avec l’expression “l’important, c’est de participer”. Dans le cas de l’orgasme, je dirais plutôt que le plus important, c’est de persévérer.
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