““LE POINT G”” épisode 82: la chronique sexo de Gaëlle

L’autre jour, j’ai repris le sport. Voilà, tout le monde s’en fout. Je le sais. Mais ça fait un bien fou de le dire parce que c’est un véritable exploit personnel. Et je suis certaine de ne pas être la seule à le crier sur tous les toits. Toutes mes copines partagent leur séance de sport sur les réseaux sociaux. “Moi trop bonne dans mon legging alors que j’ai fait 3 abdos”, “Moi qui ai des crampes à force de me contorsionner pour avoir l’air plus mince sur mes photos”.

On le fait toutes, mais on n’avouera jamais à personne notre petit manège.

Ce n’est pas plus mal finalement. Je trouve que l’avantage de voir les séances de sport des autres, c’est aussi de vous rappeler que vous n’y allez pas et de vous motiver. C’est ainsi que mes copines d’Instagram ont fini par me pousser à me bouger les fesses.

En enfourchant mon vélo dans la salle, prête à pédaler tel un Eddy Merckx en furie, je me fixe un objectif de 10 kilomètres en 30 minutes. Autant vous le dire tout de suite, c’était clairement utopique. En moins de deux, j’attrape mon téléphone et scrolle sur Facebook en pédalant mollement.

Et là, je tombe sur un article qui affirme que 18 % des abonnés à un club de sport ont déjà fait l’amour dans les douches de la salle.

Dingue ! Je relève la tête en me disant que parmi les 20 personnes présentes, il est possible que 4 d’entre elles soient passées à l’acte. Quand j’y réfléchis, c’est vrai que ça peut être excitant comme cadre. Les cabines de douche ont des portes, la lumière jaune et l’odeur de sueur ajoutent une ambiance digne d’un porno. Pourquoi pas après tout.

Je sais que je n’arriverai jamais à convaincre Ben. Mais j’ai un petit sourire coquin en l’imaginant. Voilà une idée que je pourrai sagement ranger dans ma boîte à fantasmes, et qui sait, la ressortir sous la douche. Bon, ce n’est pas tout ça, mais si j’ai envie de me sentir un peu plus en forme et d’arrêter d’être essoufflée pendant nos ébats, il va falloir que je pédale encore un peu.

Je donne tout, au point de finir noyée dans ma transpiration. En rentrant chez moi, je file sous la douche. Prête à m’offrir la totale, comme prévu. Une énorme flaque d’eau m’attend dans la salle de bains. Meeeeeerde. J’appelle un plombier pour qu’il vienne en urgence réparer cette fuite. Il arrive une heure plus tard. “Vous avez chipoté à quelque chose ? C’est un goutte-à-goutte qui a créé la flaque d’eau.” Je lui assure que non, puis je suis prise d’un doute. Ne serait-ce pas ma faute ? Moi qui ai chipoté longuement au tuyau de la baignoire. Vous vous souvenez de ma mésaventure avec le pommeau de douche ? Vous savez, mes difficultés à m’en servir pour me faire du bien et la frustration qui en découle quand j’entends le monde entier dire que c’est merveilleux. Et bien figurez-vous que mon histoire a une suite, et pas des moindres.

“A-t-elle enfin réussi à prendre son pied avec de l’eau ?”, êtes-vous en train de vous dire (non, bien sûr que vous ne vous dites pas ça parce que tout le monde s’en fout).

Bref, abandonnant mon tuyau, j’ai décidé d’utiliser mon vibro pour répondre à ma frustration et ça m’a largement comblée.

À tel point que je l’ai bêtement laissé là, avant de reprendre ma petite vie et de le laisser se faire une place de choix entre mes shampooings et mon rouleau anticellulite sur le bord de la baignoire. Cette même baignoire devant laquelle se trouve désormais le plombier. Et croyez- moi, il a bien rigolé quand il a vu ma tête devenir d’un coup toute blanche.

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