Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.
Pour lire les épisodes précédents, rendez-vous ici.
Gaëlle, 27 ans, en a bavé côté cœur. Après avoir épluché Tinder et vécu mille et une nuits parfois torrides, parfois étranges, il semblerait qu’elle ait trouvé le bon. Avec Ben, elle explore toutes les facettes de la sexualité. Avec amour, mais surtout avec humour.
L’autre jour, on a emménagé ensemble. Ça y est ! J’ai mis toutes mes peurs de côté, bien décidée à repartir de zéro pour créer un avenir amoureux aux côtés de mon cher et tendre. Mes amis sont encore un peu sceptiques. “Il y a trois semaines tu parlais de rupture et maintenant tu veux vivre avec lui ? C’est difficile de te suivre.” Dans ces cas-là, je ne me fie qu’à mon instinct.
Je pense qu’il est impossible de comprendre la subtilité d’un couple et par conséquent d’émettre un jugement quand on ne vit pas la relation de l’intérieur.
C’est notre truc, notre histoire. J’ai vécu une période tumultueuse, animée par une peur sévère de l’engagement, mais Ben m’aide tous les jours à la surmonter et à me montrer que j’ai droit au bonheur moi aussi. Et puis nos amis ont fini par se résoudre. Ça crève les yeux qu’on s’aime, depuis le début d’ailleurs. Ils ont donc fait comme les autres : ils ont porté des caisses dans notre nouveau “chez-nous ”.
Je ne me rappelais pas qu’un déménagement était si stressant. Dans ma tête, on allait vivre ce moment avec exaltation et excitation. Un peu comme dans les films, en faisant l’amour entre deux caisses, en repeignant nos nouveaux murs tout en donnant un petit coup de pinceau sur le nez de l’autre et... Oh ben revoilà qu’on fait l’amour en chemise déchirée. Non. Ça, c’est le fantasme tant espéré. En réalité, on n’a pas arrêté de se disputer. “Mais je n’ai pas envie de jeter des chaussures, pourquoi voudrais-tu que je fasse ça ?”, “ Comment ça 60 paires ? T’as vu Jésus ou quoi ?” Un doux rêve. Pourtant, j’ai dû me rendre à l’évidence.
Vivre à deux dans un appartement (à trois même, en comptant Gatzo, mon chien), ça demande des sacrifices.
Mon appartement était déjà bien trop chargé, mais alors mixer mes affaires à celles de Ben dans un endroit de la même taille, ce n’était tout simplement pas possible. Le maître-mot de cette épreuve fut “concessions”. Un petit peu de lui, un petit peu (plus) de moi (j’ai réussi à faire du chantage sexuel, par moments). Et plus tard, beaucoup de “nous”, d’objets chinés ensemble, rapportés de nos voyages. C’est comme ça qu’on percevait notre home sweet home tant attendu.
Hier soir, c’était le grand jour. Ou plutôt la grande nuit ! Nous avons dormi pour la première fois chez nous. Vous auriez dû voir la scène : des caisses partout, un bordel monstre et puis la chambre, entièrement vide, avec notre matelas à même le sol. Ce soir-là, on a commandé des pizzas qu’on a mangées par terre. C’était sûrement l’un des meilleurs repas de ma vie. Le premier d’une longue série en amoureux, dans notre nid d’amour où l’on s’apprête à construire notre demain, main dans la main.
C’est une petite étape pour beaucoup, et souvent, elle se fait très naturellement. Mais pour moi, emménager avec mon meilleur ami d’enfance, ce petit garçon avec qui j’ai grandi et toujours tout partagé, ce petit garçon devenu homme, mon homme, c’est très émouvant. Toutes ces épreuves qu’on a traversées depuis des années, sa longue absence, nos retrouvailles à chaque fois plus fortes, ces liens qui n’ont cessé de grandir, aujourd’hui tout ça prend beaucoup de sens.
Nous sommes à l’aube d’une nouvelle vie, de mille projets. Et je n’ai jamais été aussi heureuse de m’endormir dans les bras de celui qui me rend tant heureuse et avec qui j’ai envie de tout affronter.
Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.
Pour lire les épisodes précédents, rendez-vous ici.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici