““LE POINT G”” épisode 9: la chronique sexo de Gaëlle

L’autre jour, je regardais Crac-Crac, une nouvelle émission proposée par Mr Poulpe, ex-YouTubeur drôle et décomplexé. Avec un nom pareil, vous vous doutez bien de quoi ça parle. Ce premier numéro abordait les fétiches de toutes sortes. En guise de marraine de l’émission, Poulpe accueillait Bérangère Krief, une humoriste connue pour son second degré et ses sketchs hilarants sur le harcèlement de rue.

Alors qu’ils abordaient ensemble les sujets du jour, Bérangère a dit une phrase qui ne m’a pas laissée de marbre. “J’ai l’impression qu’en termes de sexe, les gens s’obligent toujours à suivre une chorégraphie quand ils font l’amour, comme la Macarena du sexe. Et si tu loupes un mouvement, tu n’es pas normal”. Elle a tellement raison.

Moi aussi, j’ai souvent le sentiment de devoir faire les choses dans l’ordre:

d’abord les baisers langoureux, puis les préliminaires et enfin le coït suivant un ordre de positions bien précis.

Pourtant, il n’y a pas de règles. Personne n’a dit un jour que le sexe devait durer autant de minutes selon un schéma bien précis en quatre temps. Et gare à celui qui ferait un pas à côté, il risquerait d’être banni du cercle très privé des gens qui s’ennuient.

Cet épisode de Crac-Crac m’a rappelé une partie de jambes en l’air plutôt perturbante. J’avais rencontré un gars dans un bar. Vous allez croire que je passe ma vie derrière le comptoir. Bon ok, ça m’arrive souvent en fait. Bref. On avait sympathisé et bu des bières toute la nuit. Il m’a proposé de rentrer chez lui quand le barman a lancé l’appel du dernier verre avant la fermeture. J’ai hésité. Puis j’ai pensé à Gatzo. Mon pauvre amour de chien devait sûrement faire pipi. Je lui explique la situation, il rit. Et finit par me suivre chez moi.

On fait le tour du quartier avec Gatzo tout content. Dans ma tête, je pense surtout à rentrer le plus vite possible pour poser mes mains sur ses hanches (à lui, pas à Gatzo). Arrivés dans la cage d’escalier, il me propose de passer devant. S’ensuit alors un challenge avec moi-même pour monter les trois étages sans avoir l’air essoufflée.

À force de retenir ma respiration pour garder ma dignité, je finis par sentir que j’étouffe.

Au moment de reprendre une bonne fois mon souffle sur le palier du 2ème, il m’attrape par les fesses et me plaque contre le mur pour m’embrasser. Je ne sais pas si c’est le manque d’air ou l’effet de surprise, mais je me sens fondre à l’intérieur.

On monte les marches difficilement, agrippés l’un à l’autre. Avec Gatzo en arrière-plan, un brin confus. Une fois passé la porte de mon appartement il me jette sur le lit et s’abaisse entre mes jambes.

Je sens l’orgasme monter à toute vitesse. Dans un sursaut de plaisir, je me redresse brusquement pour laisser échapper un gémissement intense.

En ouvrant les yeux, je vois mon héros mort de rire. Il me faut une bonne minute pour comprendre la situation. Face à sa bouche encore humide, Gatzo se tient assis sur le lit, à quelques centimètres de nos têtes, une patte en l’air. L’air complètement en panique, il s’est inquiété de mon cri et a décidé d’investiguer la cause de mes tourments. Je me retrouve donc face à deux mâles à la langue pendue. On se regarde tous les trois avant d’exploser de rire. Enfin, nous deux, pas le chien. N’essayez pas d’imaginer une scène de dessin animé où on finit tous par faire une ronde du bonheur.

En réalité, cet épisode nous a cassés dans notre élan et nous en sommes restés là pour la nuit. J’étais donc la seule à avoir joui. Et vous savez quoi? Pour une fois, ça m’allait très bien. La Macarena, ce sera pour la prochaine fois.

Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.

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