““LE POINT G”” épisode 92: la chronique sexo de Gaëlle
Gaëlle, 27 ans, en a bavé côté cœur. Après avoir épluché Tinder et vécu mille et une nuits parfois torrides, parfois étranges, il semblerait qu’elle ait trouvé le bon. Avec Ben, elle explore toutes les facettes de la sexualité. Avec amour, mais surtout avec humour.
L’autre jour, je vous expliquais que j’avais découvert un groupe Facebook qui fonctionne comme un forum réservé aux filles, sur lequel on pouvait poser des questions relatives au sexe. J’avais été assez perturbée par le post d’une fille qui demandait aux autres membres combien de fois par semaine elles faisaient l’amour. Je vous disais aussi à quel point je ressentais cette pression de maintenir des relations sexuelles pour garder mon couple au beau fixe.
Après réflexion, je me dis qu’on parle de charge mentale pour toutes ces femmes qui ont toujours en tête la liste des choses à faire qui concerne leur ménage. Mais a-t-on déjà parlé de la charge mentale sexuelle ? Parce qu’il est temps de briser le tabou de la pression d’être toujours au top sexuellement. Mais finalement, pour qui ? Pour quoi ? Je vais m’en tenir à mon exemple personnel et faire le point. Ça fait plus d’un an que je suis avec Ben. Au début, on faisait l’amour beaucoup plus souvent, tout était plus spontané, plus direct. Aujourd’hui, plus d’un an plus tard, notre amour a grandi. Il est passé du statut “amoureux” à “amour profond”. Pourtant, à cause de cette pression sexuelle, je n’ai jamais réussi à lâcher prise sur la bonne santé de notre couple.
Je me suis souvent dit qu’on ne faisait pas assez l’amour. Je l’ai très mal vécu, prenant ça comme un manque de désir, qui provoquait par conséquent un manque de confiance en moi.
Ben avait beau me répéter qu’il n’y avait pas de souci entre nous, je ne pouvais pas m’empêcher de me comparer à tous ces gens qui disent faire l’amour tous les deux jours. Résultats des courses, j’ai tenté de maintenir ce rythme régulier, en me prenant de nombreux refus de sa part par manque d’envie sur le moment. Il y a quelques jours, on a encore reparlé de la fréquence de nos relations sexuelles. Et Ben a fini par me dire une phrase qui reste gravée en moi :
Parfois, je stresse avant d’aller au lit parce que je me dis que si je n’en ai pas envie, on va encore se disputer.”
On en était donc arrivés là. Le sexe était devenu un devoir conjugal, une obligation qu’on se mettait tous les deux en tête, un poids sur nos épaules qu’on exprimait différemment lui et moi. Finalement, on a perdu le sens même de l’expression “faire l’amour ”.
Faire l’amour, c’est le partage d’une envie instantanée, un moment de plaisir où rien d’autre ne compte.
Ça ne doit pas refléter nos complexes ou nos malaises les plus profonds. Ça demande un lâcher-prise total et une montée de sensualité progressive. Je finis par en vouloir à cette fille qui a posé la fameuse question. Parce qu’à mon avis, elle ne devrait même pas être posée. Combien de femmes vont ressentir la même culpabilité que moi ? Heureusement, j’ai lu juste après une interview d’un couple dans un magazine. Ils répondaient chacun de leur côté à un sondage sur leur relation. Au final, ils disaient tous les deux qu’ils faisaient l’amour une fois par semaine et qu’ils adoraient prendre le temps.
En dehors de cette fameuse fois, pas de pression, pas d’obligation, pas de chiffre qui compte. Ça m’a fait tellement de bien de lire ça. De ressentir tout l’amour entre ces deux personnes alors que, mon dieu, sacrilège, elles ne faisaient l’amour qu’une fois par semaine. Ça ne devrait jamais être une question de quantité. La seule chose qui compte, c’est que ça vous convienne à vous et rien qu’à vous.
Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.
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