““LE POINT G”” épisode 93: la chronique sexo de Gaëlle
Gaëlle, 27 ans, en a bavé côté cœur. Après avoir épluché Tinder et vécu mille et une nuits parfois torrides, parfois étranges, il semblerait qu’elle ait trouvé le bon. Avec Ben, elle explore toutes les facettes de la sexualité. Avec amour, mais surtout avec humour.
L’autre jour, c’était lundi. Il faisait noir à 16 h 30 (vive le mois de février), il pleuvait, il faisait froid. Et surtout, c’était lundi. Le pire jour de la semaine. Vers 17 h, Ben m’a envoyé un SMS : “Je sors du boulot, ça te dirait d’aller au spa ? On mangera là-bas comme ça on ne fait pas de courses. J’ai froid et ce temps me déprime.”
L’idée de prolonger le week-end avec cette soirée de détente m’a immédiatement séduite.
C’était vraiment une bonne surprise de sa part ; prendre une initiative qui casse la routine et nous permet de passer un bon moment en amoureux. Et puis surtout, en ces temps de confinement, je repense à ce moment avec douceur. J’étais ravie et impatiente. Je me suis empressée de rassembler mes affaires pour rentrer chez nous et préparer nos sacs. Quelques minutes plus tard, Ben klaxonnait devant la porte et m’emmenait dans ce havre de paix.
Mon cerveau s’est mis en mode “Namaste”, prêt à recevoir toutes les bonnes énergies et la chaleur du lieu pour se ressourcer.
En plus, comme c’était lundi, il n’y avait presque personne. Encore heureux parce que pour faire plaisir à mon chéri, j’avais accepté d’aller dans la partie naturiste. Mais pas forcément à l’aise avec cette idée d’être nue devant des inconnus, j’avais pris soin de prendre la plus grande serviette possible. On a commencé par un sauna à température convenable pour ne pas se transformer en homard tout de suite. Couchée sur les longues lattes en bois, j’ai senti mon corps se réchauffer doucement. Étant donné que la pièce était vide, j’ai déroulé rapidement ma serviette pour laisser mon corps respirer.
Je dois quand même avouer que cette sensation de liberté n’a pas son pareil. Je flottais dans une petite bulle de bonheur. Ben a tendu les bras et m’a caressé les épaules. J’ai tout suite eu des pensées érotiques. La chaleur, la lumière tamisée, mon amoureux à portée de main et cette pièce vide m’excitaient terriblement. Je lui ai fait comprendre que ça me plairait bien qu’on se chauffe un peu.
Évidemment, sa réponse était catégorique : “Mais ça va pas ou quoi ? C’est interdit, tu le sais bien.”
Oui, je le sais et je sais aussi qu’il n’est pas friand des lieux publics, des lieux privés visibles d’autrui et de tout autre lieu qui n’est pas un lit en fait. Mais ce n’est pas grave, je l’aime comme ça et je lui pardonne son manque de fougue. Par contre, je me demande pourquoi on est souvent excités quand c’est interdit. J’ai l’impression que dans mon cas, il suffit que la situation ne soit pas du tout propice à une partie de jambes en l’air pour que j’en meure d’envie. L’interdit est excitant. Et j’ai plein de situations qui le prouvent. Par exemple, quand on dort chez des amis, dans les toilettes d’un avion, dans une cabine d’essayage, dans une ruelle vide ou tous les endroits exigus où le rapprochement est facile. Le pire, c’est que souvent l’excitation diminue en rentrant à la maison. Enfin, je dis ça, mais ce n’est pas tout à fait vrai. En rentrant du spa, Ben m’a signifié qu’il avait hâte d’être à la maison.
Pas habituée à une démonstration de son envie, j’ai répondu, naïve, qu’il était tard et qu’on devait aller dormir. Mais ce n’était pas ce qu’il avait prévu. En arrivant dans la chambre, le corps tout doux et encore chaud, Ben s’est jeté sur moi et a récompensé ma patience. Comblée, fatiguée et essoufflée, j’ai susurré une phrase avant de m’endormir : “Ça détend vraiment le spa. Je trouve qu’on devrait y aller plus souvent.”
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