““LE POINT G”” épisode 97: la chronique sexo de Gaëlle
Gaëlle, 27 ans, en a bavé côté cœur. Après avoir épluché Tinder et vécu mille et une nuits parfois torrides, parfois étranges, il semblerait qu’elle ait trouvé le bon. Avec Ben, elle explore toutes les facettes de la sexualité. Avec amour, mais surtout avec humour.
L’autre jour, j’étais au bout de ma vie. Pour l’instant, c’est le gros rush au boulot. Et le confinement n’aide pas vraiment. Je travaille vraiment beaucoup et avec tout mon cœur mais ça m’épuise complètement. Du coup, quand j’arrête le soir, j’ai des difficultés à tenir le rythme. Il ne faut même pas me parler de faire quoique ce soit, je m’en sens incapable. La preuve : vendredi dernier, j’étais dans mon lit à 21 h 30. Pour moi, c’est un signe que la fatigue a atteint des niveaux critiques.
Normalement, je ne m’endors pas avant minuit. Alors 21 h 30... je me sens comme une mamy. Je n’ose même pas imaginer à quoi ça ressemblera quand j’aurai des enfants. Comment font-elles ces mamans dynamiques qui ont l’air de tout gérer ? Avec cette fatigue omniprésente et mes bâillements toutes les 30 secondes, je dois bien avouer que ma libido est descendue en flèche. Dans un sens, ça nous évitera d’avoir des enfants trop tôt. Je blague. Le problème, c’est que Ben se pose des questions sur mon désir.
L’autre fois, il m’a surprise en me demandant si je le trouvais toujours aussi beau qu’avant. Comme si mon regard avait pu changer. C’est drôle parce qu’au contraire, je le trouve plus beau chaque jour. J’adore ce genre de moment où j’ai l’impression de redécouvrir son visage. Le temps s’arrête, je l’observe lentement et d’un coup, je me dis “purée, il est tellement beau”. Alors que rien n’a changé entre la seconde d’avant et la seconde d’après. C’est peut-être une question de lumière, une question de lumière dans le cœur.
Mais j’ai beau le trouver canon, ça ne m’empêche pas de sombrer dès que je me couche dans mon lit.
Comme si c’était un automatisme. Je n’arrive pas du tout à lutter contre cette sensation profonde de m’enfoncer dans le matelas d’un sommeil lourd. Ben me montre souvent son envie de passer à l’acte, mais j’ai dû refuser à plusieurs reprises pour cause de fatigue trop importante. J’ai beaucoup culpabilisé de favoriser mon sommeil à notre vie sexuelle, mais finalement, je me dis que je choisis aussi de me protéger, de faire attention à mes besoins vitaux. Ça peut vite devenir un cercle vicieux !
D’abord, on est fatigué, mais on lutte pour faire l’amour, le rapport est bof bof satisfaisant et c’est la dégringolade. À choisir, je préfère limiter nos parties de jambes en l’air pour le moment, mais complètement me donner quand elles ont lieu.
Finalement, à quoi ça sert de faire l’amour pour faire l’amour ? Certes, ce n’est pas très gai pour l’autre qui est en demande, mais je suis convaincue que se forcer n’est pas du tout une bonne idée. Ni pour soi, ni pour l’autre. Tout simplement parce que ça peut induire des réflexes ou des mécanismes qui vont nuire à votre sexualité. La spontanéité peut disparaître, le désir profond aussi. C’est un peu le même délire que le fait de compter le nombre de rapports par semaine. Finalement, ça n’est qu’une comparaison à une moyenne. Mais comment a été calculée cette moyenne ? Personnellement, on ne m’a jamais proposé de participer à un sondage.
Le plus important, c’est d’être attentif à ses besoins. Pour l’instant, j’ai besoin de dormir. Donc je me respecte et je tente de ne pas trop culpabiliser. Ça me permet de me reconnecter à moi-même. Et une fois bien reposée, de me reconnecter à 100 % à mon amoureux. On va dire que c’est le confinement et que je suis en période d’hibernation. Ce qui n’est pas très surprenant pour une marmotte finalement, si ?
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