Gaëlle, 28 ans, en a bavé côté cœur. Après avoir épluché Tinder et vécu mille et une nuits parfois torrides, parfois étranges, il semblerait qu’elle ait trouvé le bon. Avec Ben, elle explore toutes les facettes de la sexualité. Avec amour, mais surtout avec humour.
L’autre jour, j’ai découvert la série de documentaires sonores « Vivre sans sexualité » diffusée par France Inter. Imaginé par Ovidie et Tancrède Ramonet, ce documentaire en quatre épisodes s’interroge sur la place de la sexualité dans nos vies en tant que besoin fondamental. Selon la pyramide de Maslow qui classifie nos besoins primaires, la sexualité est l’un des piliers de notre épanouissement. On retrouve donc à la base respirer, dormir, manger, suivis par le besoin de sécurité (environnement, santé, famille, etc.) puis par nos besoins sociaux dont la sexualité fait partie.
Elle est donc considérée comme un besoin essentiel, un besoin physiologique.
Dès les premières secondes de l’épisode 1, l’un des intervenants s’agite face à la possibilité d’arrêter toute forme de sexualité dans sa vie : « tu connais le syndrome des couilles bleues quand même ? ». Ça m’a fait sourire. Existe-t-il vraiment ce syndrome ou est-ce une légende ? L’expression « couilles bleues » est bien souvent utilisée pour qualifier une personne qui n’a pas eu de rapport sexuel depuis longtemps, que ça soit en solo ou avec quelqu’un d’autre. Comme si le fait de ne pas vider ses testicules allait entraîner une forme de nécrose de la zone. Qu’en est-il en réalité ?
Eh bien figurez-vous que les « blueballs » existent bel et bien mais pas pour parler d’une privation de sexualité. Il s’agit plutôt d’une douleur ressentie suite à une excitation de longue durée qui ne s’est pas conclue par un orgasme.
La raison est très simple : que ça soit pour les testicules ou pour le clitoris, l’excitation provoque un afflux sanguin qui fait gonfler la zone génitale. Il est donc possible de ressentir une douleur si le gonflement n’est pas réduit avec une décharge de la tension sexuelle, soit l’orgasme.
J’en profite d’ailleurs pour vous signaler qu’on peut donc tout à fait parler d’érection pour un clitoris au même titre qu’un pénis. Par contre, de là à dire qu’une abstinence sexuelle engendrerait une syndrome des couilles bleues, ce serait une erreur.
Dans le documentaire sonore, Marc Galiano, chirurgien, urologue et andrologue l’explique très bien: “il n’y a aucun signe extérieur de l’abstinence. Ça, c’est une légende urbaine. Les vésicules séminales sont des petits sacs qui stockent les sécrétions lorsqu’elles sont trop pleines, soit il y a ce besoin d’évacuer, soit il y a une auto destruction des spermatozoïdes. Donc, il n’y a pas un besoin vital. On ne peut pas en mourir. S’il n’y a pas d’éjaculation, si on parle en termes de physiologie, de besoins sexuels, ça n’existe pas”.
Voilà donc qui est plutôt clair: se priver de sexe ne va pas nous mettre en danger, il n’y a pas de risque de mort imminente ou pour notre santé.
C’est d’ailleurs un sujet qui est plutôt tendance pour l’instant. Faire des breaks de sexualité de longue durée pour se recentrer sur soi, en tant qu’acte politique ou même artistique est en vogue. Saviez-vous que de nombreux artistes ont créé leurs plus grandes œuvres pendant une abstinence sexuelle ?
Personnellement, je trouve le concept intéressant. Surtout quand on est soumis à une forme de pression sociale d’avoir des rapports sexuels pour être considéré·e·s comme normaux·les. Allez dire à quelqu’un que vous êtes en couple et que vous faites l’amour une fois par an… Je vous parie ce que vous voulez que ça va l’inquiéter. Mais quid si ça devient un choix consenti ? Peut-on remettre en cause la santé d’un couple quand il ne se passe dans la chambre à coucher rien d’autre que des câlins et un sommeil réparateur ? Ne mettrions-nous pas moins de pression les uns sur les autres si c’était accepté ?
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