Gaëlle, 28 ans, en a bavé côté cœur. Après avoir épluché Tinder et vécu mille et une nuits parfois torrides, parfois étranges, il semblerait qu’elle ait trouvé le bon. Avec Ben, elle explore toutes les facettes de la sexualité. Avec amour, mais surtout avec humour.
L’autre jour, j’ai testé le grapefruiting. Chose promise, chose due. Pour le coup, j’ai tenu parole. Aussitôt ma chronique écrite, je courrais chez le primeur acheter un pamplemousse. Et si vous ne l’avez pas lue, laissez-moi vous expliquer ce qu’est le grapefruiting. Il s’agit d’une pratique qui consiste à découper un tunnel dans un pamplemousse et d’y insérer le pénis pour réaliser une fellation à l’aide du fruit, l’idée étant de coupler les sensations de la fellation et de la pénétration.
C’est assez saugrenu, je vous l’accorde. Mais ça serait aussi une source indéniable de plaisir, en témoignaient de nombreux adeptes qui ont hissé cette pratique au rang de Saint Graal des fellations gourmandes.
Et puis, un peu de piment ne fait pas de mal. Après la lecture de telles louanges, j’étais titillée par l’envie d’essayer avec Ben. Et maintenant que je m’étais intéressée au pourquoi du comment, dur dur de rester sur ma faim et de ne rien en faire. J’ai donc sauté le pas, un peu pour la science, un peu pour vous écrire ces lignes et surtout par curiosité. Vous auriez dû me voir devant l’étal, en train de me questionner sur la circonférence idéale. « Hum, voyons voir, si la taille de Ben fait plus ou moins cette distance, alors je dois choisir un pamplemousse plutôt comme ça ». C’était ridicule. D’ailleurs, ça n’aura quand même pas été sans mal de poser l’acte d’achat.
J’ai dû convaincre Ben. « On essaye et si t’aimes pas, j’arrêterai immédiatement ». « Non, promis, ça ne pique pas. En plus j’adore le pamplemousse ». L’inventrice de la pratique l’avait déjà mentionné : proposez à un mec d’approcher son pénis avec des agrumes et regardez-le se recroqueviller. Mes louanges aux propos de la texture, du jus et des sensations ont fini par le convaincre.
Un beau jour, alors que le pamplemousse avait été acheté depuis plusieurs jours, Ben m’a donné rendez-vous dans la chambre. C’était le moment parfait ! On avait du temps devant nous, rien de prévu, pas de stress. C’est donc tout naturellement que j’ai posé mon pamplemousse découpé sur la table de nuit avant d’attraper Ben et de lui promettre la fellation de sa vie.
Histoire de ne pas le brusquer, j’ai préféré commencer comme d’habitude, sans inclure d’objets extérieurs. Je l’avais lu dans l’article explicatif : il faut déjà avoir une bonne érection pour permettre l’insertion. Je m’en suis donc donnée à cœur joie en espérant qu’il ne se dégonfle pas à la vue du fruit défendu.
Quand j’ai senti que le moment était venu, j’ai étalé un essuie sous ses fesses en tentant de rendre la chose excitante et de jouer sur l’attente. Puis j’ai saisi le pamplemousse pour le faire glisser sur son engin.
Première honte : le trou était trop petit et Ben s’est retrouvé coincé quelques secondes. J’ai donc dû l’élargir en vitesse. Puis, je me suis lancée dans la pratique. On conseillait d’appuyer sur le fruit pour qu’il laisse du jus s’échapper et en même temps de l’aspirer. Bref, j’appuyais, j’aspirais, je faisais la totale. Et là, j’ai vite déchanté. Ben s’est raidi, de tout son corps. J’ai bien vu que ce n’était pas aussi chouette qu’espéré. Il se dandinait, serrait les dents en fronçant les sourcils. Bref, son langage corporel a parlé pour lui.
Surtout qu’à force, évidemment, il est devenu tout mou. Il me confiera plus tard qu’il avait une petite irritation entre les cuisses et que le jus qui coulait dessus rendait les choses insupportables. Toujours est-il qu’il n’est absolument pas tenté de recommencer et qu’il trouve que j’ai des idées bizarres. Pamplemousse 1 – Gaëlle 0.
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