““LE POINT G”” épisode 170: le jour où j’ai embrassé une fille

Gaëlle, éternelle romantique, pensait avoir trouvé le bon mais la vie en a décidé autrement. Alors qu’elle approche des 30 ans, elle questionne sa sexualité et tente de déconstruire les idées reçues. Et pour y parvenir, rien de mieux que la pratique et le partage d’expériences.

L’autre jour, je suis sortie pour la première fois en tant que célibataire. Avec quelques amis, on s’est dit qu’on ne parlait pas de ma rupture et qu’on fêterait plutôt la vie. Ça faisait si longtemps que je les avais vus tous ensemble.

Une partie de moi se sentait revivre. Au bout de quelques bières, j’étais bien. La tristesse s’était noyée dans l’alcool et me semblait bien plus supportable. Ce n’est pas forcément très glorieux mais ça me convenait.

J’étais comme l’un de ces objets qu’on enfermait dans des boîtes. Il voulait y remettre le couvercle le plus rapidement possible et ne plus entendre parler de moi. Au-delà de la perte d’un amoureux, je perdais aussi une amitié fidèle. Et ça, ça faisait mal.

Heureusement, mes amis de toujours étaient là, toujours présents. Même ceux que je n’avais pas vu depuis longtemps. Ils m’avaient pardonné mes absences, toutes ces fois où j’avais préféré regarder Netflix qu’être avec eux. Et ce soir-là, tout était redevenu comme avant.

Ça fait désormais trois semaines que je suis célibataire et je dois dire que j’apprécie cette redécouverte du monde extérieur. Les regards en coin, tous ces garçons qui me sourient par-ci par-là, tous ces gens heureux de faire la fête et qui n’ont absolument aucune idée de ce je traverse, de même que je n’ai aucune idée de leur situation actuelle.

Nous sommes tous ici pour vivre le moment présent. Et puis, il y a Zoé. Zoé, c’est une copine que je vois rarement mais à chaque fois, on s’amuse à se raconter nos vies et on passe un bon moment. Aussi saoule que moi, elle danse sans regarder les gens, comme si elle était seule au monde.

Du haut de mon taux d’alcoolémie, je me suis dit que moi aussi, je voulais danser en en ayant rien à cirer des autres. Pas de piste de danse à l’horizon, juste des pavés et de le musique qui va trop fort. Mais le monde nous appartient à cet instant et je prends plaisir à m’évader.

Elle sourit et chante à tue-tête en me regardant puis s’arrête un instant et me regarde droit dans les yeux. La pensée qu’elle va m’embrasser me traverse l’esprit. Et si je me laissais faire ? Pire, et si je faisais le premier pas ? Après tout, plus rien ne m’en empêche. Mais je n’ai pas trop le temps de réfléchir, Zoé s’approche déjà de mon visage la bouche entrouverte et les yeux clos.

D’un coup, le monde autour a disparu. Elle m’embrasse d’abord timidement avant de glisser une main dans mes cheveux et d’enrouler sa langue sur la mienne.

Dans ma tête, les pensées se bousculent : « suis-je vraiment en train d’embrasser une fille ? ». Non seulement la réponse est oui, mais en plus, je dois avouer que j’aime ça. L’excitation monte. Je me surprends même à me demander si je serai capable d’aller plus loin.

Dans un sourire coquin, Zoé imbrique ses doigts dans les miens, se recule de ma bouche et me dit : « depuis le temps que je rêvais de faire ça ! ». Ah bon ? Zoé la magnifique avait envie de m’embrasser ? J’ai bien du mal à le croire. Mais c’est surtout la suite qui s’annonce la plus surprenante. Elle implique son colloc’ et une nuit que je n’oublierai jamais. Il me tarde de vous la raconter.

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