Gaëlle, éternelle romantique, pensait avoir trouvé le bon mais la vie en a décidé autrement. Alors qu’elle approche des 30 ans, elle questionne sa sexualité et tente de déconstruire les idées reçues. Et pour y parvenir, rien de mieux que la pratique et le partage d’expériences.
L’autre jour, j’ai reçu un message d’Alex. Avez-vous déjà eu l’impression que les astres s’alignent comme par enchantement ? Exactement quand vous avez besoin d’un coup de pouce, un événement se produit par surprise et change absolument toute votre vision de la vie.
Alors que je me reconstruisais suite à ma rupture avec Ben et que je venais de vivre ce plan à 3 complètement WTF, il semblerait que l’Univers ait d’autres surprises à me réserver. Et pour une surprise, je dois bien avouer que c’en était une fameuse.
Petit retour en arrière : Alex, c’est ce mec que j’avais rencontré en soirée et pour qui j’avais eu un crush quand j’étais avec Ben. Il m’avait bien fait comprendre qu’il y avait quelque chose entre nous mais sans vraiment s’avancer.
Et puis, comme j’étais en couple, j’avais mis la distance nécessaire pour ne pas faire de bêtise.
Sauf que désormais célibataire, je n’avais aucune raison de me brimer. Ma vie m’appartient, tout comme mes choix. Je n’ai plus de comptes à rendre à personne et si je souhaite revoir Alex, j’en ai donc tout à fait le droit. Ça m’a semblé étrange, dans un premier temps, de ne plus avoir cette notion d’interdit.
M’attirait-il tout autant maintenant que j’avais la possibilité de céder à l’appel du corps ? Il n’y avait qu’une seule façon de le savoir. On a choisi de se revoir dans un bar, histoire de ne pas mettre de malaise. Je suis arrivée un peu en avance pour me poser et réfléchir avant qu’il ne débarque.
Assise sur la terrasse sous un grand parasol, j’observe le temps se couvrir rapidement. Il va pleuvoir. A priori, aucun risque d’être trempée là où je suis mais en Belgique, on n’est jamais à l’abri d’une tempête éclair. Et ça n’a pas loupé. Alex arrive en courant, trempé de la tête aux pieds, le torse et le visage dégoulinants. Il est beau comme un dieu.
J’avais presque oublié sa beauté particulière. Alex a une bouche qui pue le cul.
Sa prestance m’avait fait chavirer au premier regard. Je me souviens que lors de notre rencontre, l’alchimie avait été immédiate. On avait ri, dansé, chanté pendant des heures. Et puis, il avait essayé de m’embrasser mais j’avais refusé. Et là, il est là, devant moi. Il ne m’a pas oubliée après tout ce temps. J’ai su à la seconde où il est apparu devant moi que j’allais l’embrasser. Mais le plus délicieux dans ces cas-là, c’est le « quand ».
Faire trainer les choses, se délecter de l’attente, j’adore ces sentiments. Je me sens vivre quand ils se manifestent. On fait le point sur nos vies. Un peu de lui, un peu de moi. On rit à nouveau, on boit. Un verre, deux verres, trois verres. Et à mesure que monte mon niveau d’alcoolémie, je me surprends à me montrer entreprenante. Mes yeux le dévorent, ma bouche appelle la sienne. Je n’ai qu’une envie ce soir, c’est qu’il me fasse sienne. Mais je ne perds pas patience, je me montre prudente. Il ne faudrait pas qu’il n’ait qu’à claquer les doigts. C’est là que la pluie en décide autrement et s’en mêle.
Dans un fracas assourdissant, l’orage gronde, amenant avec lui des bourrasques de vent et de pluie. En un coup de vent, on sent l’urgence de s’abriter pour ne pas finir trempés jusqu’aux os. Mais les autres personnes ont flairé la nécessité de se mettre à l’abri avant nous. Et c’est ainsi que je me retrouve dans l’encadrement de la porte du bar, le visage ruisselant de gouttes de pluie et les yeux pétillants de voir ce garçon qui me dévore du regard. Il pose ses mains sur mon visage et pendant 4 secondes, le temps s’arrête. Juste avant qu’il ne m’embrasse.
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