Gaëlle, éternelle romantique, pensait avoir trouvé le bon mais la vie en a décidé autrement. Alors qu’elle approche des 30 ans, elle questionne sa sexualité et tente de déconstruire les idées reçues. Et pour y parvenir, rien de mieux que la pratique et le partage d’expériences.
L’autre jour, j’ai vécu une attente interminable. Depuis la dernière fois avec Alex, on a couché ensemble à plusieurs reprises. Et qui dit sexualité dit prise de responsabilités. Raison pour laquelle nous avons vite abordé la question de se faire tester. Nous nous sommes protégés à chaque fois avec un préservatif mais il ne faut pas oublier que le sexe oral comporte aussi des risques. Et pas des moindres. Chlamydia, gonorrhée, vous n’imaginez pas le nombre d’infections sexuellement transmissibles qui se refile par la salive. Ça me stresse toujours beaucoup. Même quand je ne change pas de partenaire, j’essaie de me faire tester tous les ans.
Avec Ben, on avait laissé tomber la capote après un test puisque j’ai un stérilet. Alex a d’ailleurs émis la possibilité qu’on fasse de même en fonction des résultats reçus. On a donc pris un rendez-vous ensemble. Ça m’a déjà rassurée qu’il me propose d’y aller avec moi. Ce n’est jamais un chouette moment, surtout avec un tempérament anxieux. Sa présence me rassurait beaucoup. Par contre, je n’étais pas au bout de mes surprises.
Alors que je parlais avec la gynécologue du planning familial pendant ma consultation, elle m’a proposé de profiter de l’occasion pour checker si mon stérilet était toujours bien en place.
Au moment d’insérer le spéculum, j’ai senti que j’étais tendue. « Vous vous sentez comme Rachel dans Friends quand elle passe son écho ? » me lance-t-elle. Je n’ai pas compris tout de suite ce qu’elle voulait dire. « En fait, j’essaie de trouver votre stérilet mais il n’est pas au bon endroit ». Au bout de très longues secondes, elle finit par l’identifier, pas du tout à la bonne place.
Il avait bougé, je ne sais depuis combien de temps, et était positionné 2cm trop bas. Ça n’a l’air de rien dit comme ça mais c’était un drame. « J’ai le regret de vous annoncer que vous n’êtes pas protégée d’une grossesse à ce stade. À quand remonte vos dernières règles ? »
Le gros bug. D’un coup, j’ai senti l’adrénaline envahir tout mon corps. J’étais incapable de me souvenir de la date de mon dernier cycle. Et plus j’y réfléchissais, plus je me disais que j’avais du retard. Mon dernier rapport avec Ben aurait-il pu… ? Non, je ne pouvais pas l’imaginer une seule seconde.
Et pourtant, il fallait que je fasse face à la réalité. Il était possible que je sois enceinte. Pour en avoir le cœur net, la gynéco a ajouté l’hormone de grossesse sur ma prise de sang.
J’avais deux possibilités : attendre les résultats pendant une semaine ou prier pour que mes règles surviennent le plus vite possible. Elle a enchainé en m’expliquant que dès que j’avais mes règles, il fallait absolument que j’enlève le stérilet actuel pour en mettre un nouveau, plus efficace et moins susceptible de bouger (celui que j’ai actuellement est fortement décrié par le corps médical depuis quelques mois).
En sortant de la salle, je me suis effondrée dans les bras d’Alex. Je ne savais même pas comment lui dire. Savoir que l’on pourrait potentiellement être enceinte quand on va avoir 30 ans, c’est un sentiment très étrange. Je n’arrivais pas à me positionner dans l’immédiat. J’avais besoin de temps pour digérer tout ça.
Dans tout ce chaos, Alex s’est montré attentif et présent : « quoiqu’il arrive, je serai là. Je sais que c’est bizarre parce qu’on ne se connaît pas beaucoup mais je peux imaginer ce que tu traverses et il est hors de question que tu le fasses seule ». Je souhaite à quiconque ayant à vivre une situation similaire d’être accompagné·e et soutenu·e. C’est essentiel ! Et en attendant, je décompte les heures.
Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.
Pour lire les épisodes précédents, rendez-vous ici.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici