Gaëlle, éternelle romantique, pensait avoir trouvé le bon mais la vie en a décidé autrement. Alors qu’elle approche des 30 ans, elle questionne sa sexualité et tente de déconstruire les idées reçues. Et pour y parvenir, rien de mieux que la pratique et le partage d’expériences.
L’autre jour, j’ai eu une discussion très étrange avec Alex. Un débriefing post-vue sur mon vagin ouvert par un spéculum. Voyez-vous, parmi les sensations que je ne souhaitais pas ressentir d’entrée de jeu avec un mec, d’autant plus un mec avec qui le sexe est oufissime, il y a celle de poser ses yeux sur mon corps dans son désavantage le plus total. Parce que oui, tant pis si j’objectifie ma chair, je tiens quand même à dire qu’il est plutôt agréable de sentir un regard envieux et désirant sur soi.
Alex me faisait cet effet-là. Il pouvait se délecter de mon dos pendant des secondes interminables, saisir les plis de mon ventre comme des prises sur une falaise qui l’empêcheraient de tomber, caresser ma nuque et la réveiller en un frisson infini.
Il dit souvent que j’ai les yeux qui pétillent quand il titille un morceau de ma peau ou glisse une phrase salace dans mon oreille. J’aime toute la sensualité qui se dégage de nos corps quand ils sont en contact. Et j’aime encore plus quand il désire le moindre centimètre de mon être, dans toute sa brutalité. Avec mon gras, mes cicatrices, mes formes, et toutes les choses que je peux aussi aimer chez moi. Problème : il avait eu l’occasion d’admirer mon utérus de très près et de découvrir une facette de moi-même qui m’était d’ailleurs inconnue. Jamais je n’avais eu une telle vue sur ma vulve. Lui, oui.
Ma plus grande peur après ça était qu’il désérotise mon corps. Qu’il ne le voit désormais que comme un lieu qui a souffert et a saigné devant lui. Bref, rien de très sexy. Et ça m’inquiétait tellement que j’ai dû lui poser la question. J’avais profondément besoin d’être rassurée sur le fait que oui, j’étais toujours attirante à ses yeux et qu’il pouvait séparer ces deux images de moi dans sa tête. Il a semblé surpris que je m’en inquiète : « m’enfin ? T’as peur que je n’aie plus envie de toi à cause de ce qu’il s’est passé ? ».
Était-ce si ridicule ? Je ne me trouvais pas totalement illégitime dans ma réflexion. Mais il m’a bien vite prouvé le contraire. Avec toute cette histoire, je n’avais pas encore reçu mon cadeau d’anniversaire et il comptait bien me choyer visiblement. Il a étendu mon corps sur le lit et embrassé ma peau lentement mais goulûment.
Mes tétons se sont dressés en une seconde, invitant chaque poil de mon corps à pointer vers le plafond. Alex a enfoncé ses doigts dans mes cuisses, me saisissant avec ferveur et délectation, avant d’embrasser avec tout autant d’envie mon clitoris.
Mon corps ne pouvait pas le désirer davantage mais le plaisir était si intense qu’il paralysait chacun de mes muscles, ne laissant qu’à ma voix l’occasion de s’exprimer. Le premier orgasme a très vite laissé place au suivant, et au suivant, et au suivant,… Je n’avais plus le courage de compter mais Alex n’avait pas dit son dernier mot. Alors que j’exultais, transie de plaisir et d’épuisement, il a laissé tomber le couperet pour m’achever, en entrant en moi de toute sa vigueur.
Chaque millimètre intensifiait un peu plus le feu dans mon ventre. Chaque seconde me rapprochait de la jouissance absolue, de la transe animale qui me faisait chavirer, les yeux presque révulsés de plaisir. Comment faisait-il pour me mettre dans cet état ? Il avait un tel pouvoir sur mon corps que ça me désarçonnait. Quand je pensais être à bout, il m’en donnait encore, et encore. C’est certain qu’après ça, il n’était plus du tout question de douter de son désir. La difficulté allait être de ne pas devenir accro. « Bon anniversaire » me susurra-t-il. Et quel anniversaire mes aïeux. Je ne pouvais rêver mieux comme cadeau qu’un aller simple vers le 7ème ciel.
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