Gaëlle, 28 ans, en a bavé côté cœur. Après avoir épluché Tinder et vécu mille et une nuits parfois torrides, parfois étranges, il semblerait qu’elle ait trouvé le bon. Avec Ben, elle explore toutes les facettes de la sexualité. Avec amour, mais surtout avec humour.
L’autre jour, je vous annonçais que j’étais rentrée chez mes parents. S’en est suivi une suite interminable de conversations. Ben a répété plusieurs fois « je sais que je t’aime, mes sentiments n’ont pas changé, mais j’ai besoin d’air ». Il est parti quelques jours à l’hôtel. Je lui ai demandé de revenir uniquement quand il serait sûr. J’ai regagné notre appartement, notre univers construits de nos quatre mains ces dernières années.
Ce n’était pas aussi simple que ce que je pensais. Même seule, je sentais sa présence sur chaque centimètre de mur.
Puis il est revenu, toujours distant, pas beaucoup plus sûr. Et on a parlé, parlé, parlé. De nos problèmes, de notre incompatibilité, de mes attentes, des siennes, de l’énergie que demande une relation et du peu de motivation qui l’animait. Ce qui m’a particulièrement frappée, c’est sa non-volonté à prendre ses responsabilités, à entendre mon ras-le-bol, mes frustrations et à se remettre en question sur les causes des problèmes qu’il veut tant fuir. C’était si flou. Comment les choses avaient-elles pu basculer à ce point en si peu de temps ? Il a pris du temps de son côté, moi du mien. Mais nous avions besoin d’une réelle distance pour faire le point. Il est rentré un soir en me disant qu’il voulait faire un break. Deux semaines, chacun de son côté, sans contact, pour se poser de vraies questions et savoir enfin vers quoi on irait, ou pas. Me voilà donc seule dans cet appartement, avec toutes mes questions sans réponse, incapable de savoir ce que je veux, même d’y réfléchir profondément. C’est difficile quand les sentiments s’en mêlent.
Comment savoir quels sont mes besoins profonds ? Suis-je capable de les identifier en deux semaines ? Il y a quelques jours, je me disais que j’allais peut-être reprendre cette chronique depuis le début. « Gaëlle, célibataire, bientôt 30 ans et rongée par la peur de finir seule avec des chats, s’est réinscrite sur Tinder après près de 3 ans de relation ». C’est peut-être le destin qui m’attend. Seul le temps me le dira. En attendant, je passe mes journées à pleurer, travailler, sortir, boire des bières, rentrer, pleurer, dormir et rebelote. C’est fou comme deux semaines dans ces conditions peuvent sembler une éternité.
Heureusement, moi qui ai tendance à me sentir seule au monde, je remarque que je suis bien entourée, que des personnes ressources sont là pour m’écouter, me guider. Même si au final, la décision me revient, je pense que c’est précieux d’en parler, de faire le point auprès d’oreilles attentives.
Bon maintenant, je ne vais pas vous cacher que certaines sont plus vindicatives que d’autres. « C’est un pervers narcissique, fais attention à toi », « il est comme ça tu dois mordre sur ta chique », « mais enfin, quitte-le ». Autant d’avis divergents qui peuvent semer le doute dans ma tête.
C’est à moi d’y prendre ce qui résonne en moi, de choisir mon bonheur, ce qui est bon pour moi. « Pense à toi » me dit-on à tout bout de champ. Mais comment faire quand on a toujours été centrée sur les autres ?
En tout cas, je pense bien à toutes ces personnes qui vivent actuellement une rupture. Elles me semblent plus difficiles à vivre en hiver.
Il ne me reste qu’à pleurer. Ça serait la dernière chose à faire que de ne pas évacuer les émotions. Et comme on dit, ça va aller, c’est sûr. Il faut juste laisser le temps faire son travail, avoir confiance, et ne pas se retourner.
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