Gaëlle, éternelle romantique, pensait avoir trouvé le bon mais la vie en a décidé autrement. Alors qu’elle approche des 30 ans, elle questionne sa sexualité et tente de déconstruire les idées reçues. Et pour y parvenir, rien de mieux que la pratique et le partage d’expériences.
L’autre jour, le soleil a pointé le bout de son nez. J’avais du baume au cœur pour commencer ce nouveau chapitre de ma vie. Gérer une séparation quand on vit ensemble, ce n’est pas évident. Heureusement, j’ai trouvé rapidement un appartement. J’avais pris le soin de noter sur un papier mes critères d’espace et de prix, comme une prière à l’Univers pour m’aider.
Le lendemain, ma maman m’envoyait cet appart’ parfait pour moi, avec du parquet des murs blancs, lumineux, avec une baignoire et un petit balcon. Bon, il est loin de tout et au 3ème étage sans ascenseur. Mais ça fera mon cardio comme disent mes copines.
Il ne me reste plus qu’à faire mes caisses, à remballer mes souvenirs, à démonter mes meubles, et surtout à emballer mon cœur dans du papier bulles pour bien le protéger.
C’est étrange de recommencer quand on pensait avoir construit quelque chose de solide. Je garde en tête les beaux moments, notre amitié qui s’est transformée en amour, l’évolution de nos sentiments… Mais je reste assez lucide sur la fin inévitable de cette relation. Avec du recul, j’ai l’impression qu’il y avait des signes avant-coureurs d’échec, des parties de moi qui n’étaient pas comblées, à commencer par la sexualité.
Ça fait 3 ans que je prends patience en me disant qu’il y aura peut-être un déclic mais il faut se rendre à l’évidence. Il n’y a jamais de déclic, il n’y jamais de changements. Nous sommes parfois tellement ancrés nos mécanismes que même l’amour ne peut pas nous ouvrir les yeux. Et alors que je me suis laissé bercer par des illusions, toujours avec des attentes pas remplies, j’ai laissé le temps passer en m’enfermant dans une cage dorée.
Heureusement pour moi, il n’y a pas d’enfants en jeu, pas de mariage. On a arrêté les frais à temps. Et il est désormais temps, surtout à mon âge, de réussir à identifier mes besoins pour les combler. Une démarche que je dois faire seule. Je fais partie de ces personnes qui enchaînent toujours les relations.
Un mois, deux mois, maximum trois mois après une rupture, je rencontrais d’office quelqu’un et me relançais de plus belle dans une nouvelle histoire. Cette fois, je n’ai pas envie que ça passe comme ça.
Il est temps que j’apprenne à vivre avec moi-même, à devenir ma meilleure amie. Bon ok, je ne vais pas vous mentir, j’ai tout de même prévu de ne pas passer une année chaste. Après tout, ça fait 3 ans que je brime toutes mes envies face à une personne qui ne me désirait pas. J’estime avoir du temps à rattraper et mériter de me faire plaisir. Reste à savoir quand et avec qui. Certaines synchronicités sont plutôt drôles.
Le jour de ma rupture, Alex m’a envoyé un message. Vous vous souvenez ? C’est ce garçon qui me plaisait beaucoup et avec qui ça avait été ambigu quelques temps, mais que j’avais choisi de remballer puisque j’étais avec Ben. Eh bien voilà, il est revenu à la charge. Et je me suis dit… Pourquoi pas tenter quelque chose sans prise de tête avec lui, une sorte de plan cul? On verra comment s’organise ma vie dans les semaines à venir. Si l’envie y est.
Mais je crois qu’elle est déjà là. Quand on sort d’une relation de 3 ans avec pas mal de frustrations, qu’on a mal au cœur et que le monde donne l’impression de s’effondrer, je pense que ce n’est pas forcément une mauvaise idée de se faire du bien. Et là, je m’octroie le droit de penser à moi, à faire des choses qui me rendent heureuse sans culpabiliser. Et vous savez quoi ? Je n’ai plus de comptes à rendre à personne. Je suis mon propre patron désormais !
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