TALX: la nouvelle plateforme digitale qui parle de santé sexuelle

En quoi consiste précisément TALX ?

Chloé De Bon: « C’est une plateforme digitale qui propose des webinaires sur des sujets de santé sexuelle très actuels. Trois sont déjà prévus d’ici la fin du mois de juin et le premier a eu lieu la semaine dernière. C’est une plateforme qui s’adresse à des professionnel·le·s de la santé uniquement. Ces formations seront données par des intervenant·e·s expert·e·s sur le sujet : des sexologues, des psychologues… Je les sélectionne pour leur pertinence en lien avec les thématiques traitées. »

Avez-vous déjà des exemples des thématiques qui seront abordées?

Chloé De Bon: « Le premier webinaire traitait de multiculturalité en lien avec la santé sexuelle. On a évoqué des sujets comme le racisme dans la sphère intime, la fétichisation des personnes racisées et l’exotisation du corps des femmes. Lors d’une prochaine formation, on reviendra sur le sujet lui aussi très contemporain du polyamour, tout ce qui concerne les relations hors des schémas classiques, le libertinage, etc. En juin, nous allons rassembler des experts pour traiter du sujet du  « chemsex », soit l’utilisation de drogue dans le contexte sexuelle : une pratique de plus en plus courante qui pose de sérieuses questions tant au niveau du consentement que des maladies sexuellement transmissibles. On aimerait aussi traiter de la sexualité des seniors ou de tout ce qui concerne la sexualité en post partum ».

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Pourquoi avoir créé une plateforme qui ne s’adresse qu’aux professionnel·le·s de la santé ? Vous avez ressenti un manque d’informations ou de sensibilisation ?

Chloé De Bon:  « Oui, avec TALX, on répond vraiment à des besoins de terrain. On est partis à la rencontre des professionnel·le·s pour connaître leurs besoins en consultation face à leurs patients et on les a interrogés sur leur manque d’outils ou d’informations. Cela nous a permis de discerner certaines thématiques à aborder, mais aussi de comprendre qu’il y avait beaucoup de questionnements et d’envies de leur part. J’ai aussi réalisé que je ne pouvais pas m’adresser à ces personnes de la même manière qu’à un public lambda : les questions sont plus techniques et spécifiques. Alors TALX,  s’adresse à des médecins, mais aussi des sexologues, des sage-femmes, des psychologues, du personnel de planning familial, etc.

Ce sont pour la plupart des personnes qui ont suivi des cursus classiques lors desquels ces sujets très actuels n’étaient pas spécialement abordés, alors que ce sont des thématiques qu’ils·elles rencontrent très souvent lors des consultations. Leur bagage académique est parfois mal équilibré par rapport aux questions auxquelles ils font face. De plus, ils ont une obligation de formation continue. Nous souhaitons être un vecteur d’informations, qui soit un peu situé entre les institutions académiques, qui nécessitent des changements lents au niveau du programme et des structures du milieu associatif, qui sont parfois plus militantes que ce qu’on propose. »