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Témoignage Françoise, atteinte du sida.
© Getty Images

““Votre petit garçon a le sida, et c’est vous qui lui avez transmis””

Sarah Moran Garcia
Sarah Moran Garcia Journaliste web

En cette Journée mondiale de lutte contre le sida, le podcast “Hop!” partage l’histoire de Françoise, 58 ans, qui a découvert qu’elle avait le VIH après avoir donné naissance à son fils, et qui se bat aujourd’hui pour que la maladie ne soit plus un tabou.

À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le CHU et l’hôpital de la Citadelle partagent le témoignage de Françoise. Dans le podcast “Hop!“, qui part à la rencontre des patients des deux hôpitaux liégeois, la quinquagénaire se livre sur sa maladie.

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Françoise a été diagnostiquée en février 1993, voilà de cela plus de trente ans. Elle avait 27 ans et venait alors d’accoucher de son bébé. Un enfant qui est rapidement tombé malade, mais que ses médecins peinaient à diagnostiquer. “On a fait test à mon petit garçon, et puis [une doctoresse d’oncologie] m’a posé trois questions qui m’ont semblé ahurissantes”, se souvient Françoise. À savoir si elle se droguait, si elle avait été toxicomane ou si elle avait une vie sexuelle “débridée”.

Je ne voyais pas où elle voulait en arriver, puis elle m’a mis une main sur la jambe et m’a dit: “Votre petit garçon a le sida, et c’est vous qui lui avez transmis.

Basculement dans l’horreur

Pour Françoise, cette annonce a été un véritable “basculement dans l’horreur”. Elle s’attendait à tout sauf à apprendre que Benoît, son bébé, avait le VIH. Malgré la peur, la jeune mère d’alors ne s’est pas laissée abattre et a rebondi. Son fils, à qui les médecins donnaient une seule année à vivre, a finalement vécu jusqu’à l’âge de cinq ans.

Si aujourd’hui les mentalités ont beaucoup évolué, dans les années nonante, les personnes qui étaient diagnostiquées séropositives étaient stigmatisées, mises au ban de la société. Françoise n’y a malheureusement pas échappé, notamment parce que, selon les idées reçues de l’époque, les personnes qui avaient le sida étaient soit des toxicomanes, des personnes homosexuelles ou des personnes d’origine africaine. Elle n’entrait dans aucune de ces cases étriquées et se sentait incomprise, exclue.

Libération salvatrice de la parole

D’après Françoise, ce qui l’a sauvée, c’est sa positivité, que son fils lui a insufflée, mais aussi le fait qu’elle n’a jamais souhaité faire de sa maladie un tabou. Pour elle, la lutte contre le sida passe forcément par la libération de la parole, mais aussi en n’oubliant pas que la maladie existe et se transmet toujours.

Il y a des médicaments, mais les médicaments, c’est quand on est contaminé. Il faut continuer à se protéger, et ne pas croire que ça n’arrive qu’aux autres. J’en suis la preuve. J’ai eu quatre partenaires dans ma vie, j’ai 58 ans, et j’ai été contaminée.

, souligne Françoise, qui rappelle deux gestes hyper importants: se protéger avec un préservatif, et si vous souhaitez avoir un rapport sexuel non protégé avec votre partenaire, faites-vous dépister au préalable.

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