TINDER: trois couples nous racontent comment ils sont tombés amoureux
Se rencontrer dans un bar, à la salle de sport ou lors d’une soirée ? Pour de nombreux couples, le scénario se passe ailleurs, hors des ondes du réel… En effet, ils·elles sont nombreux·ses à avoir trouvé l’amour sur Tinder. Trois couples nous racontent leur histoire et comment une application de rencontre a pu changer leur vie.
Un swipe à gauche si la personne ne nous plaît pas, et un swipe à droite si elle accroche notre œil. L’apothéose ? Le match, soit quand les deux utilisateurs·trices ont déboîté leur pouce on the right. Des messages, une rencontre, un passage du virtuel au réel, un coup de cœur, une complicité… Et l’amour au rendez-vous ?
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La question des attentes et de l’optique
Pour Wendy et Élisa, aujourd’hui ensemble depuis un an et plus amoureuses que jamais, Tinder ne se présentait pourtant pas comme le parfait Cupidon au départ. « Cela remonte maintenant à il y a quatre ans. À l’époque, je m’étais mise sur Tinder suite à ma rupture, après ma première relation sérieuse avec une femme » confie Wendy. « C’était aussi par rapport à une rupture » ajoute de son côté Élisa. « Comme je ne sortais pas trop, les applications de rencontre étaient le meilleur moyen pour moi de rencontrer des filles. » Lorsqu’elles se sont matchées, Wendy et Élisa ont partagé quelques messages sur Tinder, mais se sont très vite échangées leur numéro et leurs noms d’utilisatrices sur les réseaux sociaux. « On a beaucoup parlé par SMS. On se racontait nos vies, et on apprenait à se connaître » explique Élisa.
J’avais été très directe dès le début sur mes intentions, en expliquant que j’étais là surtout pour m’amuser, passer le temps, et surtout, ne pas forcément avoir une histoire sérieuse.
avoue Wendy. Du côté de Noémie et Jordan, ensemble depuis deux ans et demi, l’optique en se mettant sur Tinder était entièrement la même que du côté de Wendy et Élisa. « C’était clairement pour passer le temps » confie Noémie. Des propos corrélés par son chéri. « On ne cherchait rien de sérieux tous les deux. En plus, moi, je trouvais que c’était trop la honte d’aller sur Tinder » confie avec humour Noémie. Après avoir matché ensemble, Noémie et Jordan se sont mis à parler ensemble. « Elle est venue liker mes photos sur Instagram avant même qu’on échange un mot. Je lui ai alors envoyé le premier message en voyant ça… » explique Jordan. Ce à quoi Noémie réplique immédiatement, en précisant que « c’est évidemment quelque chose je n’assumerai jamais complètement (rire). »
De son côté, Edouard n’avait pas non plus de grandes attentes lorsqu’il a installé Tinder. D’ailleurs, il était sur le point de supprimer l’application quand il a matché avec Aleksandra. « Elle, de son côté, elle avait été mariée pendant six ans, soit la durée de ma précédente relation, commence Edouard. Elle s’est mise sur Tinder pour tenter de voir si elle pouvait trouver quelque chose, et moi je m’y suis aventuré dessus au début car j’avais surtout ce besoin de compenser ma rupture et me dire que je voulais retrouver quelqu’un. » Edouard et Aleksandra ont matché fin décembre et tous les deux avaient une bonne résolution pour la nouvelle année : supprimer Tinder. « Moi j’en avais ma claque, je trouvais ça insupportable. J’ai rencontré des filles qui demandaient qu’on soit originaux en venant leur parler, mais beaucoup finissait par ne plus répondre… Et Alex en avait marre des mecs car ils étaient lourds. Elle a eu quelques dates mais il ne s’est rien passé. On était tous les deux prêts à supprimer Tinder. Et puis littéralement, cinq jours avant la fin de l’année, je me suis localisé en Russie, et on s’est matché le lendemain matin. » Edouard a alors envoyé le premier message, tout en ayant conscience que la fille à qui il s’apprêtait à envoyer quelque chose se trouvait littéralement à près de 2 500km de lui. « J’ai envoyé un GIF de baby Yoda qui disait « hello there ». Elle m’a dit bonjour et et a de suite embrayé sur « Star Wars ». Ça changeait déjà beaucoup pour moi par rapport aux autres filles avec qui j’avais pu parler sur l’app avant. »
Le passage du virtuel au réel
Et si lorsqu’on se rencontre via une application de rencontre, échanger des messages pour apprendre à faire connaissance constitue la base, dans bien des cas, l’envie de rencontrer l’autre dans la vraie vie apparaît presque comme une évidence. « Nous parlions depuis une semaine lorsqu’on s’est vus pour la première fois, confie Noémie. Je voulais faire la meuf qui n’avait pas le temps, mais au final, ça a été très vite pour se rencontrer en vrai. » Et ce n’est non pas sans appréhension que Noémie et Jordan ont fini par se fixer un rendez-vous pour se voir dans la real life. « Je me suis rendu compte que je ne le voyais pas bien sur ses photos en fait » confie Noémie, tandis que de son côté, Jordan était plutôt détendu. « J’y allais vraiment sans pression » avoue-t-il.
Une optique légère, qui rejoint celle dans laquelle Wendy et Élisa se sont rencontrées la première fois. « Il faut savoir que nous avons été une première fois ensemble, en 2019, et que notre histoire avait alors duré deux mois. Et lorsque nous nous sommes vues la première fois, à ce moment-là, j’avais quand même une petite appréhension. J’étais beaucoup plus angoissée que maintenant à l’idée de m’ouvrir, explique Wendy. Mais quand je l’ai vue, la pression est vite retombée car le date a vite tourné en moment d’amitié entre potes. » Ce jour-là, Élisa l’a vécu avec beaucoup de sérénité. « Pour moi, c’était juste une rencontre. Wendy venait sur Bruxelles pour se faire un tattoo et c’était l’occasion de se voir pour la première fois. Je suis toujours stressée donc forcément je l’étais à ce moment-là, mais je ne me disais pas que quelque chose allait se passer. Je l’ai cependant trouvé très impressionnante dans son charisme et sa personne. Mais jamais je me suis dit que j’allais lui plaire, et je n’étais résolument pas dans cette optique. »
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De son côté, Edouard était, en revanche, rempli d’appréhensions à l’idée de rencontrer Aleksandra en vrai.
On s’est vus deux mois après avoir matché. Comme elle était en Russie à ce moment-là, soit le pays d’où elle vient, ça rendait la rencontre un brin plus complexe que si elle était la ville ou même le pays à côté. Très vite, nous nous sommes demandés comment nous allions nous organiser pour nous voir.
explique le jeune homme. “Comme mon meilleur ami a sa copine qui vit aussi en Russie, j’ai proposé à Aleksandra de venir, en précisant qu’au niveau des démarches, comme j’avais une personne de référence, cela serait sans doute plus simple. C’est ainsi que je me suis retrouvé à traverser l’Europe pour aller rejoindre une fille que je connaissais à peine. Et bizarrement, je n’étais pas tant stressé que ça… Sauf au moment où j’ai atterri, et que j’attendais ma valise. Là, j’ai pris conscience de ce que je faisais. Je me suis littéralement dit : « La porte du sas à l’aéroport va s’ouvrir et ton délire d’il y a deux mois sur Tinder, va falloir l’assumer maintenant. » Les portes se sont ouvertes, on s’est vus et naturellement, je suis allé vers elle. On s’est pris dans les bras et… On n’a rien dit. On s’est fait un énorme câlin, parce que ça faisait du bien. C’était très bizarre, car intérieurement, j’étais littéralement là, à me dire face à elle: « Yooo, j’ai carrément traversé l’Europe intégrale juste pour toi » (rire). »
Des souvenirs impérissables
Aujourd’hui, Noémie et Jordan ont emménagé ensemble. « Je suis passée de mon appart solo à sa coloc, et puis on a pris un appartement ensemble » explique Noémie. « Notre emménagement constitue véritablement un beau souvenir » avoue Jordan. « C’était la première fois que l’un et l’autre on emménageait avec quelqu’un. Et puis on a aussi adopté un chat, prénommé Malo. On a la tête pleine de projets chacun, pour notre futur… Je n’aurais jamais pensé qu’un Jordan + un Tinder, ça pouvait faire tout ça (rire) ! » ajoute Noémie, qui précise par ailleurs que Jordan et elles se sont rendu compte après leur rencontre qu’ils avaient, en réalité, beaucoup d’amis en commun. « On a participé à de nombreux évènements ensemble, et ce, sans même s’en rendre compte. Et c’est au final grâce à Tinder que l’on a pu se voir dans un contexte neutre et que ça a matché, alors même qu’on se croisait presque tous les week-ends ! » conclut Noémie qui se sent d’ailleurs reconnaissante lorsqu’elle regarde sa relation. « On est intégrés dans les bandes potes de l’un et l’autre. Tout est naturel. Tout est fluide. C’est vraiment deux ans et demi de bonheur. »
De leur côté, Wendy et Élisa ont fini par se retrouver, deux après leur première rencontre. « Lorsqu’on a tenté la première fois, je n’étais pas prête et Élisa avait aussi des choses à découvrir de son côté. On devait encore évoluer, et aujourd’hui, on a grandi. Le temps nous a prouvé qu’on allait désormais dans la même direction. On a les mêmes volontés, les mêmes objectifs, les mêmes projets. Et ça, je ne m’y attendais pas en la revoyant après notre première histoire » confie Wendy. « Tinder, ça ne mache pas toujours du premier coup, et pourtant, ça n’empêche pas pour autant de vivre une belle histoire » ajoute-t-elle. Aujourd’hui, le couple partage de nombreux moments qui se dessinent comme le reflet de leur amour.
Mes moments préférés sont ceux de partage et d’émotion. Tous ces moments où le temps est suspendu car nous sommes juste dans notre bulle, à nous dire ce que nous ressentons et quelles sont nos envies de projets. Ce sont des instants qui arrivent lorsqu’on part en randonnée, ou quand on partage des moments de qualités, tout simplement.
explique Wendy. « Ces moments-là sont aussi mes préférés, avoue Élisa. On partage nos émotions, nos ressentis. J’aime beaucoup aussi nos « moments bouffe », où on se fait plaisir car on aime toutes les deux bien manger. J’aime les moments improvisés, les moments qui arrivent par surprise. Nos moments de complicité, d’échange, de connexion… Même parfois quand on a des désaccords en fait, j’aime aussi car on parvient à communiquer et à discuter, on n’est jamais en colère contre l’une et l’autre. Et ça, ça me marque beaucoup car je n’ai jamais eu une relation aussi saine et bienveillante. » Chacune se sent chanceuse d’avoir l’autre dans sa vie. « Elle a réussi à lever certaines barrières chez moi, confie Wendy. Il y a toute cette sphère de l’intimité émotionnelle qui fait que je me sens dans une safe place à ses côtés. »
Pour Edouard, les souvenirs se comptent aussi par dizaine, et ce, même s’il vit une relation à distance avec Aleksandra. « Quand tu vis une relation à distance, il doit y avoir une vraie conversation sur les attentes des deux côtés. On doit profiter de cette faiblesse d’être à distance pour justement renforcer notre lien et c’est ce qu’on fait depuis quasiment un an. Tout va bien, même si, oui, bien sûr, comme tous les couples, on se prend parfois la tête, mais quand on se voit, c’est parfait. Surtout qu’au final, sur un an, on se sera vus 5 fois… C’est fou de dire ça aussi… » constate Edouard, qui se remémore un moment magique avec Aleksandra, lorsqu’il l’a vu en Russie pour la première fois. « On était près de la Neva (ndlr : un fleuve de Russie occidentale) et elle m’a emmenée dans la forteresse de Saint-Pétersbourg, en février, donc il faisait -15 degrés. On avait devant nous un grand pont, la Neva gelée et de superbes bâtiments face à nous, illuminés de partout. On s’est regardés, on ne s’est rien dit, il y avait juste le vent qui soufflait. On s’est pris dans les bras pendant cinq minutes, sans rien dire. On a tous les deux réalisés à ce moment-là que ce qui se passait, c’était fort. On a su que c’était le début, réel et sincère, de quelque chose. On est naturellement bien tous les deux, et même si on doit encore apprendre à se connaître, il y a ce feeling, à la fois bizarre et magnifique. Je m’en moque de la distance car ce que j’ai avec elle, je ne l’ai jamais eu » conclut Edouard.
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