VULVODYNIE: la ““dépression du vagin”” qui fait vivre un enfer à certaines femmes
Vulvodynie, ce terme ne vous dit peut-être rien, et pour cause, cette maladie chronique, aussi appelée “dépression du vagin”, ne touche qu’entre 6,5 et 8,5% des femmes. Symptômes, diagnostic et traitement, on vous dit tout.
La vulvodynie est caractérisée par “une douleur vulvaire d’une durée d’au moins trois mois, sans cause clairement identifiable et pouvant avoir des facteurs associés potentiels”. Ces douleurs sont diverses, précise le National Health Service: sensation de brûlure et/ou de picotement à l’entrée du vagin, ou encore zone particulièrement sensible au toucher (pénétration, mise en place d’un tampon, etc.). La douleur est aggravée lorsque la personne est assise, et elle peut s’étendre à l’ensemble de la zone génitale et à l’anus.
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Conséquences sur la qualité de vie
Selon plusieurs études publiées entre 2009 et 2016, cette maladie gynécologique peut avoir de sérieuses conséquences sur la qualité de vie des femmes qui en sont victimes, et même sur celle des couples. Le toucher et la pénétration pouvant être douloureux, les patientes peuvent connaître une baisse significative de leur libido. Elle peut également provoquer chez elles un sentiment de honte.
La cause exacte de cette maladie gynécologique, qui peut toucher toutes les tranches d’âge de la population, est difficile à déterminer, mais selon Vanessa McKay, doctoresse et porte-parole du Royal College of Obstetricians and Gynaecologists, cela pourrait venir “des nerfs qui innervent la vulve”.
Errance et prise en charge
Quant à la prise en charge de la dépression du vagin, elle est multidisciplinaire. Gynécologues, sages-femmes, sexologues, kinésithérapeutes, psychologues, dermatologues peuvent diagnostiquer la maladie et aider la patiente à soulager ses douleurs. Dans un premier temps, cela passe par une rééducation du périnée, voire d’une sexothérapie et/ou d’une psychothérapie.
Dans un second temps, le traitement peut être médicamenteux, avec la prescription d’antidépresseurs, d’antiépileptiques ou encore d’injections d’anesthésiques locaux et de stéroïdes. Dans certains rares cas, l’ablation d’une partie de la vulve est nécessaire.
“Malheureusement, cette maladie est incomprise par le corps médical”, souligne Léa Faucheux, sage-femme diplômée de l’Université de Versailles, dans son mémoire sur la prise en charge de la vulvodynie. “Les femmes qui en sont atteintes font face à une longue errance diagnostique, ainsi qu’à une succession de traitements inadaptés.”
Réduire les douleurs
Pour réduire les douleurs liées à la vulvodynie, le NHS suggère de ne porter que des sous-vêtements en coton et des vêtements amples, d’éviter à tout prix les produits d’hygiène parfumés, d’appliquer du froid sur la vulve pour réduire la douleur, de ne pas éviter complètement les rapports sexuels, car cela pourrait rendre la vulve plus sensible encore, d’essayer de réduire son stress, lequel peut aggraver les douleurs liées à la dépression du vagin, et enfin, pour les douleurs en position assise, d’utiliser un cousin en forme de donut, comme ceux prescrits pour les crises hémorroïdaires.
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