BALANCE TON BAR: l’ex serveur du Waff acquitté par le tribunal correctionnel de Bruxelles
En 2021, plusieurs étudiantes affirmaient avoir été droguées, puis violées par un serveur du “Waff”, un bar du Cimetière d’Ixelles. Ce mercredi matin, le Tribunal de Bruxelles a acquitté l’ancien serveur par manque de preuve. “Le doute devant profiter au prévenu, il doit être acquitté”.
En août 2021, une jeune fille est attablée au bar du “Waff”, un bar situé au Cimetière d’Ixelles et bien connu des étudiants. Le lendemain matin, elle se réveillera nue dans un lit sans aucun souvenir de ce qu’il s’était passé la veille. Et cette situation traumatisante, elle n’est pas la seule à l’avoir vécue, très vite d’autres étudiantes affirment avoir subi un viol par ce même serveur après avoir été droguées. Les plaintes pleuvent, mais seules deux d’entre elles aboutiront au procès qui s’est tenu ce mercredi matin à Bruxelles.
Balance ton bar
En 2021, les premiers témoignages de viol sous soumission chimique commencent à émerger, de jeunes étudiantes prennent la parole et osent dénoncer ce qu’il se passe dans les bars du Cimetière d’Ixelles. Le phénomène lancé par l’affaire du Waff semble se concentrer sur les bars du cimetière d’Ixelles. S’en suit la création d’un compte Instagram “Balance Ton Bar”, qui reçoit un flot de témoignages anonymes. Et l’histoire se répète encore et encore: une sortie entre copines, une drôle de sensation ou même une perte de connaissance après avoir bu un verre et malheureusement jusqu’au pire, un réveil douloureux sans le moindre souvenir de ce qu’il s’est passé. En quelques semaines à peine, on réalise que les histoires ne s’arrêtent pas aux bars du quartier d’Ixelles, mais à tous les lieux festifs où se rendent les jeunes femmes. Et que le modus operandi n’est pas nouveau.
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Le verdict du tribunal correctionnel de Bruxelles
Dans l’affaire de la jeune femme violée et droguée au Waff, la plaignante n’accuse pas le serveur d’être celui qui a versé de la drogue dans son verre (puisqu’elle n’en a pas la preuve), mais de ne pas avoir pu passer à côté de son état de grande vulnérabilité et donc, de son non-consentement.
Le prévenu a admis avoir eu une relation sexuelle consenti avec la jeune femme dans la nuit du 7 août 2021, il conteste l’avoir droguée ou violée.
Ce mercredi matin, le Tribunal correctionnel de Bruxelles a remis son verdict. “Le doute devant profiter au prévenu, il doit être acquitté“, a déclaré le président du tribunal. Un jugement qui applique les principes de base du droit en absence d’analyses toxicologiques positives, d’images de vidéo surveillance probantes ou de témoignages à charge. Autant d’éléments qui n’ont pas permis d’établir que la jeune femme était ou n’était pas en mesure de consentir au rapport sexuel.
Lors de la remise de son jugement, le président du tribunal s’est adressé au prévenu pour préciser sa décision d’acquittement:
“Une chose est très importante. Ce jugement n’est pas un blanc-seing pour le viol ou pour votre attitude. C’est juste l’expression que le doute raisonnable profite à l’accusé et au prévenu. Jugement par lequel nous avons considéré que la charge de la culpabilité n’était pas établie“.
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