Les animaux errants, parmi lesquels chats et chiens sont légions en Turquie. Ces derniers sont en effet 4 millions à fouler les rues du pays. Une problématique qui pousse certains partis politiques à vouloir légiférer, de façon extrêmement drastique voir dramatique. C’est ainsi qu’un projet de loi actuellement à l’étude et promouvant l’euthanasie massive révolte de nombreux citoyens.
Ceux et celles qui ont déjà eu l’occasion de découvrir le pays transcontinental en auront forcément fait l’expérience. Celle de croiser des félins sauvages ou semi-apprivoisés et des chiens nomades à presque tous les coins de rues. Des animaux souvent nourris par les locaux, alors que certaines villes n’hésitent pas à leur prévoir carrément de petites niches et abris afin de leur permettre de dormir et de s’abriter du soleil. Mais leur prolifération inquiète également, notamment pour les risques sanitaires qu’elle peut représenter. Selon l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé, 55 décès ont été causés par des chiens en Turquie ces 5 dernières années, qu’il s’agisse de morsure ou d’accidents de la circulation, classant aussi le pays comme à “haut risque” pour la circulation de la rage.
D’un extrême à l’autre
De quoi convaincre les autorités de l’urgence à légiférer, alors que l’on estime désormais à 4 millions le nombre de chiens errants sur le territoire turque. C’est ainsi que le parti du président Recep Tayyip Erdoğan, l’AKP, a lancé récemment un projet de loi qui depuis suscite une vive indignation. Celui-ci prévoit la capture massive des animaux, leur stérilisation et leur puçage mais aussi leur euthanasie dans les 30 jours s’ils ne sont pas adoptés. Tout comme celle des chiens « considérés comme présentant un risque de rage et ceux qui sont agressifs » a déclaré le président du groupe parlementaire de l’AKP, Abdullah Guler. Un principe vague, laissant la porte ouverte à une vague massive d’extermination, qui choque profondément les amoureux des animaux. Depuis, en attente d’une décision parlementaire, les manifestations se multiplient, appelant à allouer au contraire plus de moyens, afin de mieux contrôler les naissances animales.
Et en Belgique?
La loi du 14 08 1986 relative à la protection et au bien-être des animaux impose aux communes une prise en charge des animaux errants. En l’absence de propriétaire identifié, ceux-ci doivent être confiés dans les quatre jours, à l’administration communale de l’endroit où il a été trouvé ou dont la zone dépend. L’administration communale confiera alors l’animal sans délai et, selon le cas, à une personne qui lui assurera des soins et un logement appropriés, à un refuge pour animaux ou à un parc zoologique. Désormais, plusieurs refuges de notre pays affirment refuser ce qu’ils appellent “l’euthanasie de convenance”, pour les animaux non adoptés sur la durée. Mais hélas, ce n’est pas encore le cas partout. Et ils demeurent des milliers à espérer retrouver un jour une famille d’accueil.
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