DIANE KRUGER SE CONFIE: « Je me suis battue pour qu’on ne me voit pas nue à l’écran »
Diane Kruger, 47 ans, est à l’affiche de “Visions”, un thriller psychologique dans lequel elle joue une pilote de ligne à la vie bien rangée dont le quotidien bascule lorsqu’elle retrouve son premier amour.
Notre journaliste Laura s’est entretenue avec l’actrice sur ce nouveau long-métrage.
Lire aussi : Ce n’est pas une blague, un film “Barbenheimer” va vraiment voir le jour
Qu’est-ce qui vous a plu dans le personnage d’Estelle?
« J’aime les femmes qui sont peu lisibles, mais qui cachent en elles un côté très sombre, passionnel. »
En apparence, elle fait bonne figure, mais elle souffre de ne pas réussir à tomber enceinte…
« Son métier de pilote la contraint à devoir faire bonne figure. Elle doit avoir une hygiène de vie irréprochable, être stable sur le plan psychologique. Elle a tout fait pour réussir. Sa carrière a pris énormément de place dans sa vie. À 40 ans, elle se sent enfin prête à être mère, mais le corps ne suit plus. Moi aussi, je suis devenue maman sur le tard. Donc, je sais que ce n’est pas évident. »
Elle bascule lorsqu’elle revoit Ana. On n’oublie jamais un premier amour?
« Non, j’en suis persuadée. Les sentiments qu’on éprouve lorsqu’on est jeune sont tellement extrêmes. C’est l’amour fou, c’est ce qu’il y a de plus important au monde. Ici, c’est d’autant plus perturbant pour Estelle car Ana a disparu de sa vie. Leur histoire ne s’est jamais vraiment terminée et elle se demande si, finalement, ce n’est pas avec elle qu’elle devrait être. »
Je ne suis pas capable de tout pardonner par amour.
Ana le dit dans le film: « En amour, on décide de tout ou on ne décide plus rien du tout. » De quel côté êtes-vous?
« J’ai été des 2 côtés, comme beaucoup de gens, je crois. Mais, j’ai toujours su imposer mes limites. Je ne suis pas capable de tout pardonner par amour. »
Quelle est la chose la plus folle que vous ayez faite par amour?
« Je n’ai pas du tout envie de partager ça ou qu’on sache ce genre de choses sur moi. J’en ai fait des choses par amour à 16 ou 18 ans et, avec du recul, je me dis: ‘Comment ai-je pu?’ (rires). Heureusement, on évolue. »
Vos scènes d’amour sont très sensuelles. Elles étaient difficiles à tourner?
« Ce n’est pas ce que je préfère. Je me suis d’ailleurs battue pour qu’on ne me voit pas nue à l’écran. On peut aussi raconter l’amour passionnel et charnel sans devoir montrer ses seins ou son sexe. »
Je me suis battue pour qu’on ne me voit pas nue à l’écran.
La nudité pourrait vous empêcher d’accepter un rôle?
« Oui, clairement. Après, je l’ai fait par le passé et je ne dis pas que je ne le referai plus dans le futur. Il faut que ça serve le film en fait. Par exemple, je viens de tourner un film pour David Cronenberg (The Shrouds, ndlr) dans lequel il y a beaucoup de nudité. Ce ne sont pas des scènes de sexe, ce sont des histoires autour du corps humain et là, pour moi, c’était nécessaire. »
Ici, vous portez le film sur vos épaules. Quelle responsabilité!
« Et quel plaisir! C’est rare d’avoir des premiers rôles comme celui-là, d’être sur chaque plan. C’est aussi très solitaire. Sur les 3 mois de tournage, j’ai été seule pendant 8 semaines. C’était bizarre et épuisant d’être seule face à la caméra. Surtout sur le plan physique... »
Pourquoi?
« D’abord parce que, pour ce rôle, j’ai dû apprendre le crawl. Je sais nager, mais j’ai dû m’entraîner pendant des mois pour être techniquement au point. Et puis, le pilotage... Ça, c’était pénible! Un vrai pilote a d’abord dû me déchiffrer le scénario parce que, pour moi, c’était du chinois. Nous avons ensuite tourné dans un simulateur donc il fallait que je sache faire tourner l’appareil, atterrir… Si je me plantais, l’ordinateur aurait simulé un crash. Et, c’est arrivé que je me plante! (rires) Aux États-Unis, pour ça, ça aurait été nettement plus facile. Là-bas, on tourne en studio et les effets spéciaux se chargent du reste! »
Vous auriez aimé être pilote dans une autre vie?
« Pas du tout! Ça me fascine, mais je déteste l’avion. J’ai terriblement peur, ce qui n’est pas pratique avec le métier que je fais qui implique que je voyage beaucoup. On pourrait croire qu’à force, ça s’arrange, mais au contraire, c’est de pire en pire! »
“Visions”, de Yann Gozlan, actuellement au cinéma.
Lire aussi:
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici