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Enora Malagré s’adresse aux femmes qui, comme elle, souffrent de ne pas pouvoir devenir mère

Camille Hanot
Camille Hanot Journaliste

Atteinte d’endométriose, une maladie qui la ronge depuis des années, Enora Malagré a pris la décision, il y a un an, de se faire retirer l’utérus. Aujourd’hui, elle s’adresse à travers un témoignage bouleversant à toutes les femmes qui ne peuvent pas devenir mère, comme elle.

“Je veux pouvoir mettre des mots sur mes maux”


Un an après son départ de “TPMP“, Enora Malagré est de retour avec “la WTF” (“Women Trend Family“), un média 100% digital, féminin et gratuit se déclinant sur un site web et une application. C’est sur ce nouveau support que la jeune femme de 37 ans a écrit son bouleversant témoignage. “Je voudrais partager avec vous une douleur qui ne me lâche pas…” commence Enora Malagré. “J’ai 37 ans et je n’ai pas d’enfant. Je crois que mon corps ne m’en donnera pas. Bon nombre d’entre vous le savent désormais : j’ai un mal qui me ronge, l’endométriose.

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Enora Malagré se confie sur cet enfant qu’elle attend, qu’elle imagine mais qui n’arrive pas. L’ex-chroniqueuse de “TPMP” aborde ensuite un problème de société; celui d’être femme quand on n’a pas d’enfant. “Je ne suis pas maman et je ne « me sens pas femme ». Car ce dont je veux vous parler ici, c’est de cela : la difficulté à ne pas se sentir « femme » entièrement. Je n’en veux pas à notre société, mais soyons clair : notre monde nous rabâche depuis des années à quel point une femme accomplie est « une femme qui devient mère ».

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Avec le temps et la maturité, j’ai compris que cette posture était fausse. Mais pour autant, la souffrance est là. Elle se fait de plus en plus assourdissante, avec les années qui passent et mes amies qui enfantent.

Une souffrance qui reste


Face à cette injustice de la vie, Enora Malagré explique en avoir voulu à son corps pendant des années. “Mon ventre vide, je l’ai haï ! Ce corps inefficace, je l’ai malmené, parfois torturé, je l’ai puni. Mon corps qui était ma force, ma danse, je l’ai meurtri. À coups de nuits blanches, d’alcools et de substances. Puisqu’il est inutile, autant en faire une épave, ça rend presque sublime sa déchéance.” Les années ont beau passer, la souffrance est la même. “Chaque matin, je me réveille triste et amère.” A la différence, que dernièrement Enora Malagré a décidé d’essayer d’accepter la situation.

“J’ai décidé d’arrêter de jouer les gosses en colère pour devenir la femme que je m’interdisais d’être.”

Un message pour toutes les femmes


Alors, ce message s’adresse à toutes les femmes qui, comme moi, se sont sabotées ou interdit d’être accomplies parce qu’elles ne peuvent ou ne veulent pas être mère ! Nous sommes différentes, mais pas honteuses. Être une femme est un combat déjà en soi, alors soyons solidaires… Je voudrais dire à mes compagnonnes de cette infortune-là que la vie ne s’arrête pas à notre utérus. C’est bon d’être libre, n’en déplaise à la « bien-pensance » qui nous envahit de plus en plus.”

Enora Malagré songe à l’adoption


Lundi 23 avril, au micro des Grandes Gueules sur RMC, Enora Malagré a confié vouloir adopter un enfant mais être consciente que le processus sera long. “J’ai lancé le proces­­sus depuis 2 ans pour adop­­ter à l’étran­­ger parce qu’en France, c’est plus compliqué” déclare t’elle.

Photo de couverture: ©Arno Lam

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