Les locataires vieillissent plus vite que les propriétaires de biens immobiliers
Une récente étude a mis en évidence le fait que louer un bien immobilier faisait biologiquement vieillir plus vite. Selon les chercheurs, ce constat n’est pas irréversible, et cela passe par des changements dans la politique de logement.
Si nous vous disons que louer un bien immobilier fait vieillir plus que d’en acheter un, nous sommes persuadés que vous allez nous prendre pour des fous! Pourtant, ce n’est pas nous qui le disons, ce sont les chercheurs de l’Université d’Essex, au Royaume-Uni, et de l’Université d’Adélaïde, en Australie.
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Comme le soulignent les scientifiques, “l’accès au logement est un déterminant social important de la santé, et de nombreux aspects, tangibles ou non, sont liés à une meilleure santé, qu’elle soit physique ou mentale”. Leur but? Comprendre les différences entre âge biologique et âge chronologique, ainsi que ce qui cause ces différences.
Plusieurs facteurs
Les chercheurs ont basé leur analyse sur un échantillon de 1.420 Britanniques blancs de plus de 16 ans dont les analyses sanguines étaient disponibles. Ils ont aussi étudié leur mode d’occupation d’un logement, le type de bâtiments, la perception d’une allocation, la présence de chauffage central, le fait que le logement se trouve dans une zone urbaine ou rurale, et des éléments psychosociaux tels que le coût du logement ou encore les arriérés de paiement.
“Nous avons découvert que le mode d’occupation d’un logement était associé à un vieillissement biologique plus rapide”, indique l’équipe britannico-australienne. “L’impact de la location dans le secteur privé, par opposition à la propriété pure et simple, était presque deux fois plus important que la différence entre le fait d’être sans emploi ou d’avoir un emploi. Il était également 50% plus élevé que le fait d’avoir été un ancien fumeur ou de n’avoir jamais fumé.”
Changements de politique
Les chercheurs savent que leurs observations ont leurs limites, car il n’existe aucune donnée récente mesurant la qualité de logement, et parce que l’échantillon se base exclusivement sur des Européens blancs. Mais ils concluent:
Les résultats suggèrent que les conditions de logements difficiles ont un impact négatif sur la santé en accélérant le vieillissement biologique.
Cependant, soulignent-ils, ce vieillissement biologique est réversible. “Ce qui met en évidence le potentiel important des changements de politique de logement pour améliorer la santé”, commentent-ils. “Ce que signifie qu’être un locataire privé n’est pas gravé dans le marbre, mais dépend des décisions politiques qui, jusqu’à présent, ont donné la priorité aux propriétaires et aux investisseurs plutôt qu’aux locataires”, ajoutent-ils. Selon eux, les politiques visant à réduire le stress et l’incertitude liée à la location peuvent contribuer à réduire les effets négatifs de cette dernière.
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