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NORMAN THAVAUD: l’enquête pour viols et corruption de mineurs classée sans suite

Sarah Moran Garcia
Sarah Moran Garcia Journaliste web

L’enquête préliminaire concernant les accusations de viols et de corruption de mineurs portées à l’encontre de l’ex-star de YouTube Norman Thavaud a été classée sans suite, a déclaré, mercredi, le parquet de Paris. Les victimes présumées ne comptent pas en rester là.

Le youtubeur Norman Thavaud est accusé de viols et de corruption de mineurs par sept jeunes femmes. Nous apprenons que l’enquête préliminaire, lancée en décembre 2022, a été classée sans suite, ce mercredi 11 octobre, au motif que les infractions n’étaient pas suffisamment caractérisées, a indiqué le parquet de Paris à l’AFP.

Lire aussi : Huit femmes témoignent des abus que leur aurait fait subir le youtubeur Norman

Sur les sept jeunes femmes, trois auraient porté plainte, selon le ministère public. Certaines d’entre elles avaient témoigné dans une vidéo YouTube du “Roi des Rats”. Elles expliquaient avoir rencontré le vidéaste arrageois sur des applications, sur les réseaux sociaux ou lors de soirées et de meet-up. Toutes, dont certaines étaient mineures au moment des faits, parlent de conversations platoniques qui ont peu à peu pris un caractère sexuel. D’après elles, celui que l’on connaissait sous le pseudonyme “Norman fait des vidéos” usait de manipulations pour arriver à ses fins et obtenir de ses victimes présumées des photos ou vidéos où elles se dévoilaient davantage. Ces échanges étaient parfois suivis d’une rencontre, puis de relations sexuelles. Certains de ces jeunes femmes parlent de rapports violents et/ou non consentis.

Consentements non trompés

Lors de sa garde à vue, en décembre dernier, Norman Thavaud n’avait “pas contesté la matérialité des faits, mais l’absence de consentement”, a souligné le parquet de Pairs. Et de poursuivre: “Les échanges préalables aux rencontres étaient systématiquement sentimentaux et le plus souvent sexualisés et sans ambiguïté. Il apparaît ainsi que les consentements n’ont pas été trompés, et que la pression de ne pouvoir revoir le mis en cause ou son insistance ne peuvent suffire à caractériser la contrainte.”

Toujours selon le parquet, le chef de corruption de mineur a été écarté, car les filles, aussi jeunes aient-elles été, n’auraient pas précisé leur âge lors des premières prises de contact, et “qu’elles n’avaient pas d’apparence physique ni de discours laissant supposer de la part du mis en cause une particulière attirance pour les enfants ni les corps enfantins”. Selon le ministère public, il ne ressort, en outre, des éléments du dossier, aucun “indice de volonté de perversion de la jeunesse, requis pour retenir cette qualification”.

Les accusatrices et leurs avocats ne lâchent rien

Contactés par Le Parisien, les avocats de plusieurs parties civiles ont déclaré prendre “acte du classement sans suite”, mais qu’ils continueront “de considérer que les éléments constitutifs des infractions reprochées à Norman Thavaud sont caractérisés.”

Rapidement après l’annonce du classement sans suite de l’affaire, la première plaignante, Maggie, une fan québécoise âgée de 16 ans aux moments des faits, a réagi sur Instagram. “Nous sommes bouleversées par cette décision de la justice, et nous ne voulons pas en rester là. Comme nos avocats l’ont déclaré, nous confirmons que nous avons décidé de déposer une plainte avec constitution de partie civile”, a-t-elle fait savoir.

Nous sommes déçues, mais pas affaiblies. Nous restons fortes et sommes plus que jamais déterminées à continuer notre combat et faire entendre nos voix.

Le message est signé par “Les Audacieuses”. Ce groupe Instagram réunit plusieurs victimes présumées de Norman Thavaud.

© Capture d’écran Instagram

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