Les réseaux sociaux peuvent-ils nous rendre accros?
Après la plainte déposée par plusieurs États américains contre Meta, qu’ils accusent de nuire à la santé mentale des jeunes, une question se pose: les réseaux sociaux peuvent-ils nous rendre dépendants?
Mardi, 41 États américains ont déposé une plainte contre Meta, qu’ils accusent de “nuire à la santé mentale et physique de la jeunesse du pays” en exploitant “des technologies puissantes et sans précédent pour attirer (…) et finalement piéger les jeunes et les adolescents, afin de faire des profits”, et d’avoir incité de la sorte les plus jeunes à utiliser ses réseaux sociaux de manière compulsive, les rendant presque dépendants.
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Mais les réseaux sociaux peuvent-ils réellement rendre une personne “addicte”? Si les experts s’accordent à dire que ceux-ci jouent sur nos impulsions neurologiques et qu’il devient difficile d’en détourner le regard, la réponse à cette question est toutefois nuancée. Certains parlent d’addiction, c’est le cas du Dr David Greenfield, psychologue, professeur à l’Université du Connecticut, fondateur du Centre sur l’addiction à Internet et à la technologie (Center for Internet and Technologue Addiction), et auteur d’un chapitre sur les propriétés addictives de l’usage d’Internet, mais d’autres préfèrent parler d’un usage problématique des réseaux sociaux.
Renforcement intermittent
Le Dr Greenfield explique notamment que les réseaux sociaux tels que Facebook, Instagram ou TikTok usent de stratégies qui peuvent inciter les utilisateurs à en faire un usage excessif et compulsif. Parmi ces tactiques, celle qu’il appelle le “renforcement intermittent”, lequel donne l’impression à l’utilisateur qu’il peut obtenir une récompense en étant actif sur le réseau social. “Mais le moment de la récompense est imprévisible, un peu comme une machine à sous”, commente-t-il à ce propos dans les colonnes du New York Times.
Si les adultes peuvent tomber dans le piège, c’est encore plus vrai pour les adolescents et les enfants, dont la partie du cerveau qui permet de résister à la tentation n’est pas aussi développée, indique le psychologue américain. Par ailleurs, les plus jeunes ayant soif de relations sociales, ils trouvent dans les réseaux sociaux un moyen d’assouvir ce besoin.
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